Le coin des GARCONS

(j'aime bien la tournure que prend la conversation ^^ on se sent moins seul après)

Donc moi ma mère c'est un peu hum ... éducation religieuse catho, puis devenue protestante, elle m'a trainée à l'église avec mes frères pendant environ 15ans de ma vie. Pour elle, les homos c'était une horreur. Bien sur ça reste des enfants de Dieu donc ils ont le droit de vivre, mais interdiction de pratiquer la sexualité, c'est défendu par la Bible. En gros, on se regarde dans le blanc des yeux mais on essaye de se soigner par la prière pour redevenir normal. Mais le pire pour elle, c'était les bi. Elle ne voyait pas ça comme une sorte de déviance soignable, mais comme du vice pur et dur. Pourquoi aller chercher des deux côtés si c'est pas juste pour le c*l hein ?
Donc lui expliquer ma situation "maman, j'aime autant les filles que les garçons en je suis fascinée par le libertinage et le principe de "sex friends", ahaha" c'était un peu, osé de ma part. Kamikaze en fait.
Jlui ai sorti ça lors d'une de nos nombreuses disputes il y a 5 ans déjà, et depuis c'est un combat quotidien pour lui faire accepter l'homosexualité et la bisexualité (ainsi que transexualisme etc..) sans pour autant marcher sur ses principes religieux. Ça a bien évolué, maintenant elle conçois que je puisse aimer fille comme garçon de façon platonique avant de penser au sexe, elle conçois que si j'ai une petite amie je puisse l'amener à la maison, et surtout, si un jour j'ai une petite amie, qu'on a un enfant et que c'est elle qui le porte, elle m'a dit qu'elle l'accepterait dans la famille. C'est le plus important. Et puis maintenant, elle peut regarder des gays s'embrasser sans détourner le regards et avoir envie de vomir (ce qui facilite les choses quand un des amis de mon père vient avec son copain manger à la maison). Elle veut même m'emmener voir un film comique sur les gays.

Je sais qu'au fond d'elle, la Bible aura toujours raison. mais si j'ai pu l'aider à accepter l'homosexualité comme quelque chose qui ne soit pas forcement satanique, alors je pense que j'ai "gagné". Après, à moi de faire ma vie. De plus, en parler avec elle m'a beaucoup appris sur ce qui fait peur au hétéros dans l'homosexualité, j'ai aussi appris à calmer le jeu quand je revendique l'égalité homo/hétéro. Rien ne psse par la force, et comprendre ce qui fait peur à l'autre c'est trouver le moyen de lui parler avec des mots qu'il va entendre.

Donc voilà, l'histoire de mon coming out et de mon combat xD Heureusement dans tout ça il y a mon père, on ne peut plus ouvert d'esprit, et qui m'a juste dit "du moment que t'es heureuse. mais ménage ta mère". Huhu <3

dans la Sainte Bible il y a le passage de David et Jonathan ou David dit à Jonathan
"je t'aimerais comme une femme"

cette petite phrase n'a l'air de rien, mais encore aujourd'hui elle fait couler beaucoup d'encre.

Coromandel a écrit:

dans la Sainte Bible il y a le passage de David et Jonathan ou David dit à Jonathan
"je t'aimerais comme une femme"

cette petite phrase n'a l'air de rien, mais encore aujourd'hui elle fait couler beaucoup d'encre.

Ooooh, tu m'apprends quelque chose là ! Pourtant il me semblait l'avoir lue la bible, même si c'était y'a longtemps...je devais être encore trop naïf pour saisir la portée de la phrase.

A quel chapitre?
*court chercher sa Bible*

subarud a écrit:

Et toi Livingdead, tu en souffres de ce rejet ? Tu disais très justement que tu vis pour toi et pas pour eux...

J'ai souffert de ce rejet mais au début seulement. Disons que la découverte de mon homosexualité c'est déroulé par un évènement très, très difficile et qu'au moment où j'ai fais mon coming-out, j'avais besoin de soutien plutôt qu'un rejet. mais bon, j'ai un caractère assez fort et j'ai réussi à surmonter cette épreuve sans trop de casse

.An, je suis admiratif sur ta façon de voir les choses. Ma famille n'est absolument pas croyante et je trouve que tu es un modèle de courage d'avoir réussi à expliquer ta sexualité dans ce genre de contexte.

Oh, moi je dirais plutôt le contraire. Faire son coming out dans ta situation (fils unique de militaires) c'est vraiment prendre des risques, c'est toi le courageux.
Moi, ma mère ... elle garde les principes de base de sa religion : aimer son prochain comme soi même. C'est pour ça que quelque part, lui faire accepter les homosexuels comme des gens méritant le même respect que les autres c'était plus "facile". Si elle n'avait pas eu la foi mais juste une homophobie tenace, j'en serais encore à lutter je le sais.
Donc voilà, un calin pour la peine

Merci, calin en retour

c vraimen courageux de votre part
perso je pence que le coming out c'est une facon de s'exuser de quelque chose que l'on ne controle pas.
Et si nos familles nous connaisent vraiment pas besoin de le dire elles doivent savoir!

Et pourtant j'ai fait mon coming out, ca c'es plutot mal passé au début mais maintenant ca se calme et ma mère arrive a me parlé de mon copain en l'appelant par son premon et plus "il"
C'est une petite victoire mais victoire quand même!

.An a écrit:

et depuis c'est un combat quotidien pour lui faire accepter l'homosexualité et la bisexualité (ainsi que transexualisme etc..)

C'est drôle parce qu'autant mes parents n'ont rien de trop fort contre l'homosexualité (la bisexualité, ils ne connaissent pas je crois), le transexualisme... Ils en font des blagues souvent pas drôle. Et c'est moi qui me prend tout dans la gueule d'ailleurs.
D'ailleurs, c'est tout de même une très belle progression qu'à pu effectuer ta mère si je puis me permettre ^^


Néanmoins, j'admire vraiment ceux qui osent en parler, parce moi je pourrais jamais. Je me sens trop redevable encore vis a vis de ma famille, et bêtement sachant que mes parents n'ont pas été des supports lors des passages vides que j'ai pu avoir dans ma minuscule existence jusqu'ici.
J'ai juste l'impression que parler de ce que je considère "ma nature" s'avère être un problème pour eux. Je me fais des tas de films, mais je sais que le fil d'Ariane entre ces derniers est inévitable.
Je serais jamais accepté comme je le souhaite. Et j'préfère jouer un rôle plutôt que me condamner à ça. ._.

Je comprend ta réaction Piyo. Même si mes parents acceptent mieux les choses, je resterais toujours une déception pour eux. Mais comme je l'ai dis, on fait sa vie pour soi et pas pour les autres. Perso, je savais que je n'arriverais pas à refouler ce que je suis. Mon coming-out s'et fait lors d'une dispute, j'avais rien préparé et tout. J'ai vécus des moments terribles mais je suis heureux de l'avoir fait. Aujourd'hui, je me sens bien dans ma tête, dans mon corps et suis très fier de ce que je suis. Mais il faut reconnaitre que j'ai malgré tout perdus quelque chose et je comprend parfaitement les gens qui n'osent pas le dire à leurs entourages. S'affirmer en tant que gay, c'est un soulagement dévastateur. Il faut bien peser le pour et le contre.

@Piyo : oui, ma mère a bien plus de mal à accepter le transexualisme, parce que c'est franchement différent, c'est pas une question de sexualité à la base, et pour une chrétienne, penser que "Dieu pourrait donner le mauvais corps à un de ses enfants" c'est impossible ^_^;
Mais si elle peut déjà ne pas les condamner à l'enfer en un regard ...
Pour ta famille, je pense qu'ils doivent avoir cogité sur "ta nature" bien des fois, et forcement, les conclusions qu'ils en ont tiré ne leur plaisent pas... Alors nier en bloc et dénigrer c'est toujours plus facile, fuir c'est toujours plus facile. Après faudrait pas que ça te fasse fuir, définitivement.
Après moi jt'accepte comme tu es mon mignon et viens me parler quand tu veux

@Livingdead : C'est clair, faire son coming out c'est avant tout prendre le risque de perde tellement de choses ... ça change le point de vue des autres sur qui l'on est (sauf ceux qui s'en fichent totalement qu'on soit homo ou pas)
Ma mère, sa première réaction ? M'interroger sur chacune de mes amies qui étaient venues dormir à la maison ou chez qui j'avais dormi. "T'as couché avec machine ? Et machine ? Et machine ??" Ça me dégoutait qu'elle puisse penser à ça, me voir comme ça, rabaisser ainsi mes amies. Sur le coup j'avoue que jme suis dis que j'aurais du me taire.

A mon avis, ils ont jamais cherché a savoir. Ma soeur m'a toujours charrié ou envié sur le fait que je sois plus androgyne que les autres dans la famille, ca allait du "mecton" à "sale travelo" du coup c'est resté comme une blague très classique dans la famille. Ils se posent pas de questions autrement, ou alors c'est très implicite... (du genre, "tiens, mais ce tee shirt, c'est pour fille ?" mais ça je crois que c'est surtout parce qu'on désespère qu'un jour je m'épanouisse en portant des jupes a fleurs... )
mais ça me fait très plaisir de savoir ça, en tout cas !

.An a écrit:

@Piyo : oui, ma mère a bien plus de mal à accepter le transexualisme, parce que c'est franchement différent, c'est pas une question de sexualité à la base, et pour une chrétienne, penser que "Dieu pourrait donner le mauvais corps à un de ses enfants" c'est impossible ^_^;
Mais si elle peut déjà ne pas les condamner à l'enfer en un regard ...
Pour ta famille, je pense qu'ils doivent avoir cogité sur "ta nature" bien des fois, et forcement, les conclusions qu'ils en ont tiré ne leur plaisent pas... Alors nier en bloc et dénigrer c'est toujours plus facile, fuir c'est toujours plus facile. Après faudrait pas que ça te fasse fuir, définitivement.
Après moi jt'accepte comme tu es mon mignon et viens me parler quand tu veux

Dieu (je ne suis pas croyant, c'est pour reprendre le terme de An.) ne donne peut-être pas le mauvais corps à ses enfants mais quand les enfants en question sont élevés des travers, il faut s'attendre à de légers problèmes identitaires. Au risque de donner dans le sermon, le transsexualisme n'est pas une maladie mentale mais un développement de l'identité à "contresens" qui débouche sur un handicap physique. Rien de divin là-dedans, malheureusement, juste la société qui ne remplit pas son rôle.

Je ne suis pas du tout calée en transexualisme (et je sais que certains sur le forum le sont bien plus que moi) mais je ne pensais pas qu'il s'agissait de problèmes d'éducation. En fait, j'étais sure que c'était des personnes qui naissaient dans un corps ne correspondant pas à leur genre. Après, je sais qu'il existe le terme transgenre, mais je ne sais pas ce que ça peut bien désigner, donc je dois tout confondre, donc je vais me taire
Mais si quelqu'un qui sait pouvait venir nous expliquer :3 (ça sera toujours mieux que wikipédia)

Alors voyons...
Le terme de transsexualité s'applique au changement d'identité sexuelle.
C'est par exemple quand on est convaincu d'être du sexe opposé a celui d'origine. Que ça "pose problème", qu'on se sent vraiment mal à l'aise dans son corps car il ne nous paraît pas être le bon...

Le transgenre, ça décrit les personnes dont le genre diffère de leurs sexe (comme la société l'entends)
Ca peut aller de l'androgynie, l'appartenance au troisième sexe, comme à l'idée qu'on n'appartient à aucuns sexes ou alors aux deux... Ca reste souvent une non-identification aux genres "reconnus de la société" (homme/femme)

Je tiens à dire que pour le transgenre, je suis encore très approximatif... j'ai du mal à m'approprier la notion car elle est encore très floue...

Par contre, je pense que cela vient de la personne et non de l'éducation.. L'éducation ne se fait pas forcément dans le cadre familial, on prend le pli de ce qu'il se passe autour de nous... Alors que la personne a ses convictions, ses idées distinctes et forgées... Je sais pas si on me suit.


edit: j'ai etoffé un peu mon discours sur les trans-choses, sinon ça me parraissait très peu clair...