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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Ven 7 Juin 2013 - 11:13
je ne sais pas si elle est vraiment à plaindre maintenant au début oui en zombiefiant Lukas et "élevant" le petit dans l'indifférence elle a juste réagit au chagrin mais la torture pleinement consciente c'est plus sadique .je pense elle a fait des choix qu'elle n'assume pas. J'attends l'ouverture de la porte avec impatience il y a plein d' hypothèse qui tourbillonne dans ma tête.
Luka
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Sam 8 Juin 2013 - 22:00
Vanyli~ Il est vrai qu'elle n'a plus toute sa tête et qu'elle est victime de sa folie. Elle qui a toujours été cachée et détestée, elle avait trouvé quelqu'un qu'elle aimait et qui l'aimait en retour mais elle perdu aussitôt. Après, pour craquer de cette manière, c'est qu'elle ne devait pas être très stable psychologiquement dès le début. (Tu me diras, elle était pourchassée et menacée par tout le monde en même temps, et toute sa vie elle était seule ^^') Mais ce pauvre gosse n'a rien demandé, et au final il subit les souffrances de sa mère.
Bee~ Espèce de floodeuse, tss
Nataraj~ Faudra attendre un peu :p
Curvylady~ C'est clairement ça : elle a fait des choses qu'elle sait mauvaises mais elle ne les assumera jamais. C'est bien pour cela qu'elle est si psychologiquement perturbée...la pauvre!
Luka
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Dim 11 Mai 2014 - 22:35
(Quasiment un an sans news? *souffle*)
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Ce qui suit n'est pas une histoire contée par mon Karon, mais concerne tout de même les personnages. J'espère que cela vous plaira malgré mes maladresses et mes fautes d'orthographes! ^^
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Un matin j'ouvrais les yeux, et la lumière me transperça la rétine. Je clignais et retentais de visualiser où j'étais. Des arbres, du vent, le chant des oiseaux....une forêt? Quel pays, quel royaume? Je tentais de savoir ce que j'étais une nouvelle fois devenu. Je n'avais plus peur, j'étais las. Mon corps semblait encombrant, lourd, puissant. Je sentais un instinct animal brûler en moi. Quelle bête atroce étais-je donc devenu? Le vent m'apporta une odeur fraiche, une odeur de marais. Pouvais-je me lever et m'y diriger? Quand je décidai de me mouvoir, je réalisai que je pouvais me déplacer sur quatre comme sur deux pattes. Épuisé, j'essayais tant bien que mal de faire succéder mes quatre pas, ne pouvant me redresser, les uns après les autres sans trébucher. L'eau enfin à proximité, je ne pris pas le temps de voir à quoi je ressemblais et plongea ce qui semblait être ma tête dans la masse aqueuse. L'eau fraiche m'aida à me réveiller. J'en ingurgita assez pour apaiser ma soif et observa alors mon nouveau....visage. Je ne savais pas ce que j'étais. Mon pelage était brun et long. Mon torse était bien trop musclé et trop massif pour être humain, mais il semblait avoir été fait à l'image de celui de l'homme. J'étais une sorte de chimère, hybride d'homme et de bêtes. Le visage que je possédais désormais était aussi inexpressif que celui d'un animal, mais j'étais bien doté d'yeux, d'un nez et d'une bouche. Même si cette dernière cachait des crocs dont je n'avais pas tout à fait l'habitude. J'avais beau changer de forme et devenir absolument tout ce qui était possible, je ne pouvais pas m'habituer à ces apparences.
A chaque métamorphose sa particularité. Et les bêtes sont en général des chasseuses. Je ne pouvais pas contrôler cela et même si celui que j'étais avait conscience de ces horreurs, même si je ne voulais faire mal à personne, mon corps agissait de son propre chef. Ou du moins, c'est ce que je voulais croire. Cela faisait longtemps maintenant, que j'étais devenu malgré moi un criminel. J'avais tué des personnes par simple instinct de prédateur, mais je l'avais aussi fait pour, parfois, me nourrir. C'était encore ce sentiment qui me tordait le ventre, je devais manger et j'avais besoin de chaire. Un lapin me fera patienter une heure de plus, peut-être deux. Un loup une demi-journée, au mieux. Mais l'appétit grondait en moi, et ce n'était pas du loup ou du lapin dont j'avais besoin, mais de la chaire humaine, fraiche et juteuse. La voix qui était mienne grogna et je ne supportais plus la douleur qui entravait mon estomac. Je courais alors au travers de la forêt, ne laissant derrière moi qu'une ombre vive et angoissante.
Une autre ombre fit son apparition, comme défiant mon impatience. Je ne désirais qu'une chose : être repus. L'ombre appartenait à un homme à la peau blanche, comme la lune, et aux cheveux noirs, comme la mort. Il me regarda de ses yeux turquoises et ne semblait pas effrayé. Il replaça une de ses mèches de cheveux dérangées par la brise du matin et continua de me fixer, moi, l'Horreur. J'étais en colère. Mon moi sauvage, et mon moi à l'intérieur. "Fuis, fuis! Tant que tu le peux!" J'aurais aimé lui dire, mais je ne le pouvais pas. Je savais qu'il n'était qu'une proie, pour la bête qui se tenait en face de lui. Il allait mourir, comme ces autres pauvres personnes ayant croisé ma route bien des années auparavant. Peut-être que ma conscience fut le temps d'une seconde plus forte que la malédiction qui me pesait, car je pris le temps de le contempler. Quel dommage de mettre fin à une si belle création de la vie. Et ce n'était pas la balafre qui ravageait son blanc visage qui m'aurait empêché de penser cela. La seconde qui me fut miraculeusement accordée toucha à sa fin et mes muscles commencèrent à être envahis de frissons. Je me dirigea vers lui et de mes griffes le plaqua au sol. Je poussai alors un hurlement avant de planter mes crocs dans sa gorge.
Mais il posa sa main sur mon front. Je n'avais pas pu l'égorger, pourquoi? Cette fois, j'étais vraiment terrifié. Je cherchais dans ma mémoire, mais je ne parvenais pas à me souvenir de son visage, lui qui m'avait maudit. Était-ce lui, sous mes griffes, qui avait décidé de se jouer une nouvelle fois de moi? Ses longs doigts froids firent le tour de mon visage, délicats, et son autre main vint imiter sa sœur. Son visage blême et inexpressif esquissa cependant un sourire triste et doux à la fois.
"Pauvre, pauvre créature. Tu es maudit depuis trop longtemps. Laisse-moi t'aider."
J'avais trop peur. Ce n'était pas cet homme, alors qui était celui-ci? Un sorcier, un enchanteur? Un mage? Pourquoi le hasard me faisait-il rencontrer quelqu'un comme lui? Pourquoi me donner de faux espoirs de secours? Il y avait peut-être de la magie en lui, mais il ne pouvait pas me sauver. Je finirais par le tuer, lui aussi. Ma faim ne réussit pas à me convaincre de le dévorer. Je desserra mon étreinte acérée et m'enfuie au loin, abandonnant le fou derrière moi.
Quelques jours avaient passés depuis lors, et je n'avais une nouvelle fois pas pu m'empêcher de tuer de pauvres innocents. Cette transformation fut courte : je sentais déjà mon corps craquer. Je ne pouvais jamais savoir ou prévoir combien de temps j'allais rester sous une de ces formes, et lorsque je devenais ce genre de bête, je ne pouvais que m'estimer heureux que cela ne dure que deux ou trois jours. Je pouvais sentir mes os se contracter et mes muscles maigrir. Ma future forme allait certainement être petite. C'était un soulagement, car je pouvais dans ce cas comprendre que je ne ferais de mal à personne. Du moins, dans la plupart des cas. Comme d'habitude, un lourd sommeil séparait mes changements, et cette fois, quand je tentais d'ouvrir mes yeux, ce fut un échec. Cette sensation familière me rempli brièvement de bonheur. D'origine, mes paupières sont closes. Je vois avec les yeux qui se trouvent sur mon front. La joie fut de courte durée, car même si je pensais être redevenu moi-même, je réalisa que mon corps était petit, frêle et fragile. Je ne devais pas être plus grand qu'un enfant en bas âge. Quel contraste avec la bête qui précédait l'enfant. Je n'étais pas délivré de cette malédiction, alors même si j'avais un corps humain, je pouvais comprendre que ça ne serait hélas que de courte durée. Pour la première fois depuis longtemps, je pleurais. Mes petites mains d'enfant allèrent les sécher alors que je sentais une nouvelle fois le sommeil s'emparer de moi. Ce n'était pas comme quand je changeais.....j'avais l'impression que l'on m'obligeait à dormir. Je regardais autour de moi et vit un homme. Il me semblait familier, mais je n'arrivais pas à me souvenir.
C'était pour moi, notre première rencontre.
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Mais ça ne l'était pas, mon précieux ami.
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Dernière édition par Luka le Jeu 17 Jan 2019 - 18:37, édité 1 fois
vanyli
Nombre de messages : 2288 Age : 43 Localisation : Toulouse - France Date d'inscription : 09/11/2010
Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Dim 11 Mai 2014 - 22:42
J'aime beaucoup cette histoire ! Elle nous permet de situer un peu mieux les personnages les uns par rapport aux autres ^^
Luka
Nombre de messages : 9056 Age : 33 Localisation : Hérault (34) Date d'inscription : 20/03/2010
Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Mar 13 Mai 2014 - 20:48
Merci ^^ Ça faisait un moment que je voulais raconter un peu de l'histoire d'Oryon ^^ Et sa rencontre avec le Conteur, bien entendu.
Bee, si tu passes par là, ça tu peux le lire 8D
curvylady
Nombre de messages : 6035 Localisation : loir et cher Date d'inscription : 05/02/2013
Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Mer 14 Mai 2014 - 20:53
Comme c'est beau. J'attendais une suite sur le ´conte ´ mais c'est encore mieux. J'ai très gros faible pour le conteur et en apprendre plus sur lui et oryon me ravie.
shogun
Nombre de messages : 480 Age : 59 Localisation : Bordeaux - Osaka - Kyoto - Tokyo Date d'inscription : 21/04/2012
Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Ven 16 Mai 2014 - 22:52
Enfin une "presque" suite ! Toujours de qualité, merci !
Nataraj
Nombre de messages : 12023 Localisation : Île aux fleurs Date d'inscription : 12/06/2011
Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Dim 18 Mai 2014 - 12:50
Ouah, ça faisait longtemps! J'ai beaucoup aimé, c'est bien écrit et plein d'émotion! Merci!
Luka
Nombre de messages : 9056 Age : 33 Localisation : Hérault (34) Date d'inscription : 20/03/2010
Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Dim 18 Mai 2014 - 17:55
Curvylady~ Je suis ravie que ça t'ait plu ^^ Oryon est un personnage qui normalement n'aurait jamais dû exister, mais quand j'ai acheté la FP Ante par hasard au LDOLL 2012, j'ai tout de suite eu une idée pour lui et il a rapidement eu beaucoup d'importance pour moi et pour l'histoire du Conteur....je l'aime très fort, alors j'espère que je réussirais à faire ce que je veux avec lui ^^
Shogun~ Une "presque" suite exact! Je suis désolée de ne pas m'en occuper très souvent ^^' Heureuse que ça soit tout de même satisfaisant ^^
Nataraj~ Bien écrit, je ne sais pas, mais j'ai fait de mon mieux pour l'émotion ^^ Merci beaucoup =)
SwifleKaYa
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Mar 30 Sep 2014 - 11:23
Ça y est, on sait un peu d'où il vient /o/ encore beaucoup de questions, mais c'est toujours ça de dit
Luka
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Mar 30 Sep 2014 - 13:14
*souffle sur la poussière*
Un topic refait surface ! x) J'avais envie d'éclaircir un peu la situation d'Oryon. On sait qu'il est constamment avec le Conteur, mais c'est tout ! Je t'avoue que les idées viennent un peu aléatoirement, mais il fallait trouver une histoire pour Oryon et surtout anticiper ce que j'ai prévu ^^
J'ai mis en stand by l'histoire de mes autres dolls, mais je pense continuer celle-ci, elle est moins complexe ^^ (Enfin, peut-être =x=)
Luka
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Lun 1 Juin 2015 - 15:19
OUAH.
Une update après un an d'inactivité ici, c'est la première fois que ça m'arrive 8D Et en plus tout ça pour ne pas poster des photos du Conteur u_u
J'ai présenté Grimm sur mon topic principal, mais sa place est ici. Du coup, un petit texte pour vous montrer un peu le personnage.
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Grimm n'aimait plus la raiponce.
Le Conteur « Parlons un peu de notre ami. »
Oryon « Ce n'est pas mon ami. »
Un jour l'on demanda à Grimm d'où venaient ses blessures. Il souriait, comme toujours, comme s'il revivait un moment de joie, avant de finalement conter ses mésaventures en désignant une de ses cicatrices.
"Une belle blonde me griffa en me voyant, alors que je me tenais le long de sa chevelure. J'avais pourtant dévalé chaque pierre de la tour qui l'emprisonnait, mais il me fallut comprendre qu'elle avait davantage d'effroi pour mon visage que pour cette tour qui la maintenait au-dessus du monde des hommes."
Il n'en dévoilait alors que la moitié de la vérité. La belle Raiponce, Narcisse de son temps, protégeait son existence qu'elle pensait plus splendide et précieuse que toute vie. Elle ne déployait ses longs cheveux d'or que pour la vieillarde qui chaque jour venait l'approvisionner en vivre. La vieille, comme Raiponce la nommait, dont le coeur meurtri par le temps avait été soigné par le chant de la belle enfant, usait de ses ultimes ressources pour, à chaque escalade, rejoindre Raiponce. S'abreuvant alors de cette beauté qu'elle n'avait plus elle-même depuis bien longtemps.
Personne ne sut comment il fit pour convaincre Raiponce de laisser pendre ses deux longues nattes le long des pierres de la tour. Raiponce elle-même, lorsqu'elle le griffa et provoqua sa chute, n'avait pas réalisé quel tour de passe-passe il avait usé pour qu'elle ne se rende compte de rien. Elle n'avait par conséquent eu aucun remord à le voir tomber dans les ronces mordant la tour et les environs, et se fichait bien de savoir s'il était vivant.
Dernière édition par Luka le Mar 2 Juin 2015 - 0:06, édité 1 fois
curvylady
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Lun 1 Juin 2015 - 17:56
C'est une vrais pimbêche doublée d'une sombre brute cette blondasse. Bien c'est dit .. Maintenant j'en veux plus ok le conteur et Oryon sont en en-tête. Mais moi je me dis que tous les 4 ensemble cela va être du bavage. Non je rectifie un fleuve de sang..
Luka
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Lun 8 Juin 2015 - 20:10
Curvylady~ On revient sur l'histoire racontée par le Conteur aujourd'hui, c'est pas trop tôt hein ^^"
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Je suis profondément désolée. Ça ne fait pas moins de deux ans que cette histoire est en pause alors que ça fait autant de temps que je l'ai entièrement écrite. On va dire que cette grosse ellipse m'a permis de réécrire certains passages, donc c'est tout bénéf (Ok, j'vais me rouler.)
La porte du savoir.
Le Conteur « Je t'ai conté cette histoire tant de fois, Oryon. »
Oryon « Mais c'est celle que je préfère. »
« Bienvenue à notre rendez-vous habituel, mes amis. Il est temps de vous dévoiler la suite de l'histoire. Oryon m'attend chez nous pour l'écouter. C'est une histoire qui n'a aucun secret pour lui, mais il ne semble toujours pas lassé. Ma rencontre avec la pluie ce soir ne saura pas m'empêcher de lui faire la lecture. Après tout, il est mon plus fidèle auditeur. »
Résumé des épisodes précédents : La jeune sorcière Linda perd la raison lorsqu'elle assiste au décès de l'homme qu'elle aimait. Elle décide de le ramener à la vie malgré ses faibles compétences mais réussit plus ou moins. Lukas semble seulement physiquement présent mais la jeune femme préfère ignorer la situation et décide malgré tout d'avoir un enfant avec lui. Lukas finit par mourir définitivement et, perturbée par sa disparition en vient à nier l'existence de son bébé. Quand il vint au monde, elle ne lui donna pas de nom et se contenta de le nourrir pendant des années, effrayée par cet enfant qu'elle ne reconnaissait pas. En grandissant et dut à sa ressemblance avec son père, Linda malmenait son fils jusqu'à le torturer physiquement. L'enfant grandit en lisant secrètement les livres de sa mère et s'éduque grâce à eux. La curiosité finit alors par consumer l'enfant jadis enfermé dans leur petite maison au sein d'une forêt et s'apprête à franchir le pas de la porte pour découvrir un monde qu'il n'avait jusqu'alors connu que par ses livres de contes.
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*Si j'ouvre cette porte, est-ce que cela me mènera à un nouveau monde, comme pour Alice ? Ou bien un océan bleu à son pas, de la même manière que pour une de ces sirènes?*
Il savait très bien que ce qu'ils disait n'était qu'affabulations, mais l'idée lui plaisait. S'il prenait la situation sous un ton naïf et rêveur, il avait cependant conscience de l'importance de la situation. Après tout, il parlait de découvrir quelque chose qui ne l'avait même pas intrigué quand il était enfant et dont sa mère n'avait jamais parlé. Grâce à ses lectures il avait apprit à comprendre certaines valeurs, ainsi que le rôle que tenait Linda par rapport à lui. Ses seules références étant des contes, il ne put s'empêcher de penser à celui des frères et sœurs Hansel et Gretel. Si elle ne voulait pas de lui, pourquoi ne s'en était-elle pas débarrassée ? Il avait pu constater dans certains romans que normalement, une mère aime très fortement son enfant et qu'une figure paternelle sert souvent d'exemple. Mais elle, elle ne le considérait pas comme un enfant et le blessait au lieu de le réconforter. Les poings serrés, il fixa la porte déterminé.
Il tendit la main vers la poignée, hésitant. Linda l'avait fait des centaines de fois, pourquoi avait-il peur ? Il se mit à trembler. Mais il était tellement prit par la colère, qu'il finit par la saisir et poussa la porte. La lumière du soleil se posa brusquement sur sa peau blême et ses yeux délicats furent brûlés par celle-ci. Laissant la porte béante, il fit deux pas de recul. La lumière passait au travers de la fenêtre, mais ce n'était pas comparable à ce qu'il venait de vivre. Cette lumière était si violente, si vive, mais tellement magnifique et chaude. Il finit par s'y habituer et se posa sous l'encadrement de la porte. Il sentit la brise caresser son visage bandé de lins, les odeurs environnantes emplirent ses poumons et les sons de la nature autrefois si brefs et si discrets bourdonnaient au creux de ses oreilles. Il profita de la vue qui s'offrait à lui ; pas d'océan, pas de château, pas de maisons...rien si ce n'est une forêt luxuriante. Quel jour était-on ? Quelle saison ? Peut-être le printemps, si l'on tient compte de ce petit vent frais. L'adolescent pointa son regard sur le sol. Sous ses pieds était encore le bois de son parterre habituel, mais deux centimètres devant se dressait fièrement l'herbe de la forêt. Il fit alors un pas. Sa maison désormais dans son dos, il ne la voyait plus et avait l'impression d'être loin, si loin de ce lieu. Il ne voyait plus que le ciel au travers des feuilles des arbres peuplant l'endroit.
« Ciel....bleu aux beaux jours, gris quand il pleure, mais toujours dominant la Terre... » il continuait, ébahi, « Si haut ! »
Les yeux rivés vers ce grand bleu, il tourna un peu sur lui-même, pour constater Ô combien il s'éloignait de lui, Ô combien il surplombait l'horizon. La vue était une chose, mais toucher en était une autre. Ses mains le démangeaient, il voulait savoir quelle sensation lui donnerait l'herbe ou les fleurs qui poussaient à ses pieds. Il s'accroupit et caressa du bout des doigts un pétale de marguerite. C'était d'une douceur inconnue. Il avait lu dans certains bouquins de science qu'elles étaient vivantes, comme lui, mais sans conscience, qu'elles participaient au bon déroulement de la Terre, c'est pourquoi était-il tendre et n'en cueillit aucune. Mais ce moment utopique cessa bien rapidement. Il repensa à sa mère, et ne comprenait pas pourquoi elle ne lui avait jamais dit de sortir, ne serait-ce que pour se promener ou profiter du soleil. Il versa une larme, lui qui ne pleurait jamais, de colère. Elle devait sûrement le détester pour une raison précise et voulait lui faire payer quelque chose, sinon pourquoi le garderait-elle à ses côtés et lui ferait subir de telles souffrances. Mais c’en était trop.
Sachant quand rentrait sa mère, il s'était préparé et était retourné dans leur maisonnette, comme si rien ne s'était passé. Linda était cernée et ses sourcils froncés au possible.
« Viens là, tu es laid ! »
Cela signifiait que ses plaies avaient presque disparues et elle détestait cela. Il n'était pas laid, bien au contraire, mais elle faisait tout pour se persuader elle-même de ses mots. Le jeune homme s'assit sur le lit et su pertinemment ce qu'elle s'apprêtait à faire. D'ordinaire, il subissait sans rien faire, sans rien dire, souffrant en silence, mais cette fois, tout était différent. Le problème était qu'il ne savait absolument pas comment il allait faire pour arriver à changer cette situation, lui qui s'était désormais créé une vraie personnalité et une vraie volonté.
« Linda...c'est vraiment important pour toi de faire ça ? »
Étonnée de voir son fils si loquace, elle répondit en souriant nerveusement :
« Qu'est-ce que tu racontes, bien sûr. » elle sourit « Il faut bien que tu rendes ce que tu as volé. »
Baissant la tête, il marmonna.
« Mais...je n'ai rien volé... »
« Je te dis que si ! Lève la tête et tais-toi maintenant ! »
Plus il parlait, plus elle était effrayée. Est-ce-que sa voix aussi ressemblait à celle de Lukas ?
Elle retira ses bandages et se mit à trembler violemment, les larmes lui montant aux yeux.
« Il n'y a plus aucune trace...plus aucune....mais p-pourquoi ? Il n'y a plus rien ! Il devrait y en avoir !! Pourquoi elles ne sont plus là ?! »
Comme cherchant sous la peau du garçon, elle commença à gratter son visage. Le jeune homme serra les draps sur lesquels il était assis, tentant de retenir l'envie de se débattre. Le griffer ne servait à rien, il n'aurait aucune marque permanente, alors elle devait utiliser le couteau. Lorsqu'elle s'en saisit, son fils ne la laissa pas pointer la lame vers lui et s'empara de son bras. C'était comme un réflexe, si bien que lui-même en fut étonné.
« Qu-qu'est-ce que tu fais ? T-tu...tu n'as pas le droit, tu le sais hein ! Tu le sais que tu n'as pas le droit...lâche mon bras, laisse-moi reprendre ce visage, s'il te plait, je t'en prie, laisse-toi faire....pitié... »
Au lieu d'être énervée, c'était d'abord la détresse qu'elle laissa apparaître. Elle commençait à pleurer, car elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, elle ne savait pas comment faire face à cette situation, face à lui qui n'avait même jamais laissé une larme couler quand son sang lui, le faisait à flot.
Dernière édition par Luka le Mar 13 Oct 2015 - 13:52, édité 1 fois
curvylady
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Sujet: Re: Le Conteur~ Damoclès. p6 Lun 8 Juin 2015 - 20:23
Harggghhh je suis mourute et en plus il y a un spoiler. Merci Luka ma journée vient de s'illuminer. Bon si avec ça j'en ai pas plus souvent des photo.
Revenons à l'histoire... J'apprécie qu'il ne se laisse plus faire et puis c'est un grand pas lorsqu'il sort de la maison. Linda qui ne comprend pas qu'il réagisse pourtant tôt ou tard les souffres douleurs agissent.
Je sais pas si je dois quémander une suite ou des photo la vie est un dilem...