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| • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • | |
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Auteur | Message |
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Ladicius
Nombre de messages : 9178 Age : 33 Localisation : Angoulême Date d'inscription : 13/05/2009
| Sujet: Re: • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • Ven 3 Fév 2012 - 2:27 | |
| Vallois --> T'étais pas censé être en conf,ce matin ? Merci en tout cas On verra déjà si j'arrive à écrire ce que j'ai prévu ^^ Jun² --> Huhu ^w^ "Douce" Melliandra ? Euh... Faut que j'écrive la suite,je sais u_u *patapey* | |
| | | Ladicius
Nombre de messages : 9178 Age : 33 Localisation : Angoulême Date d'inscription : 13/05/2009
| Sujet: Re: • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • Lun 26 Nov 2012 - 2:30 | |
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Ouloulouh,ça c'est du dépoussiérage o/ Mais je vis toujours de ce côté-là,je n'ai pas laissé tomber l'affaire,bien au contraire... Surtout que,maintenant que les enfants sont grands,ça va donner n_n Le Domaine Chantepleure
Partie II "Jeunes Années"
Première partie.
"- Vous pensez que je vais être vue ?
- Mais non, ma chère. Il vous suffira de passer par la fenêtre.
- Je vous demande pardon ?!
Laissant la jeune duchesse scandalisée dans les draps, Galaad sauta du lit à baldaquin, et enfila la première robe de chambre qui traînait, avant de se couler vers la porte, avec un clin d’œil pour sa conquête.
- Ne vous énervez pas, vous devenez rouge et cela ne sied pas à votre teint. Restez là, je vais voir si la voie est libre…
Claquant la porte sur les vociférations de la jeune fille, le jeune homme s’autorisa un sourire satisfait dans le corridor – elle avait été difficile à convaincre, celle-là – puis fit quelques pas, ses pieds nus silencieux sur l’épais tapis vermeil, essayant de voir s’il pouvait se débarrasser de ladite conquête par la porte… Ou s’il faudrait, effectivement, la passer par la fenêtre. A priori, tout avait l’air désert… Jusqu’à ce qu’un « WOUAF » tonitruant ébranle les murs. De sa démarche caractéristique qui lui avait valu son nom, le vieux Chaloupe venait faire la fête à son jeune maître, qu’il attendait visiblement depuis des heures. Galaad aurait pu s’en tirer à bon compte, avec une tape affectueuse sur la tête du molosse, si Halfred, le vieux majordome, n’était pas subitement apparu, lui aussi, raide comme la justice – et presque tout aussi impartial.
- Puis-je rappeler à Monsieur qu’il est attendu pour les festivités dans moins d’une heure… Fit sentencieusement le majordome, tout en s’éloignant prudemment de Chaloupe, qui avait une légère tendance à baver un peu trop, ces temps-ci.
- Monsieur est tout à fait conscient de l’heure, Halfred. Et Monsieur descendra… Hem… Quand Monsieur se sera rafraîchi.
- Et surtout rhabillé… Glissa Halfred, en foudroyant du regard le jeune Compte par-dessus ses lunettes en écaille de tortue.
- On ne peut rien vous cacher, Halfred.
Avec un sourire en coin, Galaad regagna ses appartements. La fenêtre, la Duchesse n’allait que moyennement apprécier… Il la trouva en train de se rhabiller sommairement, tout en grommelant des imprécations à son égard. Galaad ne peut cependant qu’admirer la rapidité avec laquelle elle redevenait présentable : ne serait-ce ses joues roses et ses cheveux lâches un brin ébouriffés, jamais on ne la soupçonnerait de tout juste sortir de quelques heures de batifolage.
- Ma chère, mauvaise nouvelle ; mon chien monte la garde dans le couloir, et mon majordome le surveille, ou inversement. Il va vous falloir emprunter la voie des amants surpris.
Regard noir. Oh qu’elle était belle, en colère.
- Vous avez raison. La fenêtre, donc, reprit Galaad, imperturbable.
La Duchesse ravala sa morgue, et coula un petit regard inquiet vers la grande porte-fenêtre.
- Mais je vais me rompre le cou !
- Ne dites pas de sottises. Jamais je ne laisserai votre joli cou se rompre en arrivant en bas. J’ai de l’exp… Je sais comment vous faire descendre sans risque.
Sans perdre de temps, Galaad arracha les draps du lit – de la si jolie soie, dommage – et confectionna une corde de fortune en moins de deux, en les attachant bout à bout. Quand ce fut fait, il sortit sur le balcon, et noua solidement l’une des extrémités à la rambarde de pierre, avant de jeter un coup d’œil en bas ; cette portion-là du jardin était déserte, parfait. Galaad lança la corde improvisée de l’autre côté de la rambarde, et fit signe à la jeune fille ;
- Votre carrosse est avancé…
De nouveau furieuse, la Duchesse releva ses robes et s’avança à pas furibonds vers le balcon, les yeux lançant des éclairs.
- Soyez sûr que je ne remettrai pas les pieds dans votre chambre !
- Vous avez déjà dit ça la semaine dernière…
En riant, Galaad esquiva la gifle, et prit doucement sa conquête par la taille, pour l’amener vers la rambarde, redevenant sérieux.
- N’ayez pas peur, vous n’allez pas tomber. J’y veillerai.
Le jeune Comte aida la Duchesse à s’accrocher à la corde de fortune, et l’encouragea à mi-voix durant la descente. Elle était sportive, pas de doute…
- Vous y êtes presque, ma chère. Il va vous falloir sauter, les draps sont trop courts.
- Espèce de…
- Attendez.
Galaad abandonna le balcon le temps de réintégrer ses appartements, puis d’en revenir, brandissant une pièce de tissu qu’il lui lança, la Duchesse l’attrapant au vol.
- Vous pouvez toujours y accrocher votre… Dessous, ça vous fera quelques centimètres en plus.
Pouffant de rire sous les imprécations rageuses de la jeune fille, Galaad s’assura tout de même qu’elle parvienne enfin à poser ses pieds sur la terre ferme, et à disparaître dans le jardin en direction des festivités, avant de détacher la corde et de regagner sa chambre, abandonnant négligemment les draps noués sur le lit.
- Investir dans une vraie corde me semble de mise…
Peu pressé, Galaad s’étira tranquillement, avant de se diriger vers son cabinet de toilette. Si les festivités ne seraient sans doute pas très excitantes en elles-mêmes, heureusement, il y aurait d’autres… Distractions.
♦
Lorsque Galaad se présenta enfin, en bonne et due forme, il avait gommé toute trace de batifolage, et semblait aussi sérieux que peut l’être un jeune aristocrate faisant son entrée, lors de la fête d’anniversaire donnée en l’honneur de sa sœur aînée. Comme d’habitude. Sa crinière écarlate impeccablement nouée en un élégant catogan, et vêtu d’une manière stricte mais élégante, il se savait irréprochable. Un double jeu qu’il pratiquait depuis plusieurs années, à vrai dire…
A peine en contact avec la foule des invités, Galaad réfréna une grimace, et se livra sans broncher au jeu des courbettes, des sourires et des salutations de rigueur, voyant défiler autour de lui des visages parfois même inconnus, qui venaient le saluer, le flatter, ou échanger des platitudes polies ô combien ennuyeuses. Ce fut avec un soulagement non dissimulé qu’il atteignit le petit groupe d’invités plus intimes, qui entouraient déjà son père, et sa sœur, Melliandra. Resplendissante dans une robe carmin qui, la connaissant, avait dû coûter les yeux de la tête, cette dernière semblait d’une humeur absolument divine. Normal ; être le centre d’attention, encore plus que d’habitude en tout cas, et avoir une journée où le moindre de ses caprices serait exaucé, raviraient n’importe qui… Amusé, Galaad alla la saluer de manière la plus protocolaire qui soit, poussant la plaisanterie à lui faire un baisemain.
- Ma charmante sœur. Tu es absolument radieuse, pour le jour de tes vingt ans.
- Et toi, étrangement flatteur. Parce que j’ai justement vingt ans ?
Avec un sourire en coin, Galaad entraîna sa sœur un peu à l’écart, vers le buffet.
- C’est ma manière à moi de te remercier… D’avoir, semble-t-il, invité tout le couvent voisin à participer à la fête. Je suis ébloui. Je n’ai jamais vu autant de jeunes filles à la fois, pour un peu, j’ai cru que nous célébrions mon anniversaire.
Perdant un peu de sa bonne humeur, sa sœur lui donna une tape sèche sur le bras.
- Galaad, je te défends de toucher à une seule de ces filles. Elles sont invitées car je connais plusieurs d’entre elles, et que le couvent m’a… Hem… Rendu service quand je me suis égarée dans les marécages, le mois dernier. Je te préviens, s’il y en a une seule qui repart tout en n’étant plus vierge…
- Oh, calme-toi, je plaisantais. Je peux parfaitement admirer des fleurs sans obligatoirement… Fourrer mon nez dans la corolle pour en apprécier le parfum. En plus, les futures nonnes, et les jeunes filles sages de bonne famille, ne m’ont jamais beaucoup plu.
Melliandra leva les yeux au ciel.
- J’ai vu ta petite Duchesse préférée un brin décoiffée, et passablement en rogne, dans la Roseraie, tout à l’heure. Tu y es pour quelque chose, je présume ?
- Oui. Mais rien de bien méchant ; je l’ai juste vue pour une petite séance d’escalade, tout à l’heure.
- Idiot !
Riant, Galaad attira sa sœur contre lui. Il avait toujours aimé la faire à peine enrager.
- Ne t’en fais pas, soeurette. Tu sais que je ne touche qu’aux filles qui aiment prendre des risques, et pas aux enfants de chœur couvées par leur papa. Ce n’est pas moi qui déclencherai un scandale.
Avec un reniflement dédaigneux, Melliandra se servit une coupe de champagne, et répliqua :
- Je me fiche des scandales. Toute la société en est toujours secouée, de toute façon. J’aimerai simplement que tu évites de te disputer encore et toujours avec Père. Il est persuadé que tu finiras par mettre une petite bourgeoise enceinte, et que tu devras faire un mariage de moindre importance.
Galaad haussa les épaules, et se servi, quant à lui, une coupe de vin d’une taille honorable.
- Père est un vieux paranoïaque. Comme si j’étais assez sot pour me faire avoir aussi facilement. Quand on finit… Dans le foin avec une conquête, on prend ses précautions. Je crois qu’il a été traumatisé par le grand-oncle Oscar.
- Le grand-oncle Oscar a une douzaine de bâtards à son actif… Il y a de quoi !
- C’est un vieil abruti qui ne s’est jamais soucié des conséquences. Moi, si.
Piquant une olive sur un présentoir, Galaad se retourna pour embrasser la foule des invités du regard, détaillant d’un œil appréciateur quelques jeunes beautés qui passaient, dont plus d’une lui retournèrent un sourire, et une œillade.
- Oh mais, qui vois-je… N’est-ce pas ta très chère amie, hmm ?
Melliandra se retourna, et son frère vit ses doigts fins se crisper imperceptiblement sur le pied de sa coupe en cristal.
- Oh, la petite garce. Qu’est-ce qu’elle fiche ici ?! Je n’invite pas de dinde à MON anniversaire !
- Myrcalla de HautJardin… Au vu de sa réputation, c’est moins une garce qu’une salo…
- Galaad !
- Eh bien quoi ? C’est la vérité. Son père est une crème, un homme pieu que le nôtre apprécie beaucoup, mais sa fille… En voilà une qui n’est pas prude du tout.
- Je ne l’avais pas invitée !
- Calme-toi. Si son père est venu, elle aussi, c’est dans la logique des choses. Peut-être pourrais-tu… Lui jouer un petit tour à ta façon, hmm ?
L’espace d’un instant, un inquiétant sourire carnassier passa sur le beau visage de Melliandra, avant qu’il ne retrouve son masque de courtoisie impassible.
- Je la verrai bien finir dans l’auge des porcs. Avec sa robe à la Pompadour, ce serait d’un goût exquis…
- … Je préfèrerai la voir finir chez moi, si tu veux mon avis…
- Pardon ?!
- Eh. C’est une dinde, mais une jolie. Très jolie. Et avec du caractère, en plus.
Sa sœur leva les yeux au ciel.
- Les hommes sont irrécupérables.
- Et les femmes se compliquent trop la vie avec des détails facultatifs. Je te rends à ton public, je vais faire mon marché.
- Je te préviens…
- On ne touche pas aux fleurs des jeunes filles. Certes. J’attendrais le printemps.
Laissant sur place sa sœur, dont les prunelles crépitaient, ce qui n’annonçait rien de bon, Galaad se coula, son verre à la main, du côté où les danses avaient lieu, s’amusant un instant de voir leurs hôtes danser le quadrille – il avait toujours eu une sainte horreur de cette danse protocolaire et ô combien répétitive. Trempant ses lèvres dans sa coupe, le jeune homme, avec un regard en coin, surprit avec satisfaction des œillades dérobées de la Garce de HautJardin, à quelques pas sur sa gauche. Le tout était maintenant de savoir s’il énervait sa sœur le jour de son anniversaire, ou s’il attendait une prochaine occasion. Cruel dilemme… Pesant le pour et le contre, Galaad rebroussa chemin, décidant qu’il ne jetterait son dévolu sur la pire ennemie de sa sœur que s’il ne trouvait pas de met plus à sa convenance, ce soir. Cela lui laissait bien quelques heures devant lui.
♦
Lorsque la nuit tomba, de grandes torches furent plantées dans le sol, quadrillant le jardin décoré et fleurit, et le perron du manoir fut soudain éclaboussé de lumière, permettant aux convives d’aller et venir sans risquer de commettre quelque maladresse à cause de l’obscurité. Cela ne fut pas très au goût de Galaad, qui s’extirpa tant bien que mal des bosquets jalonnant ledit perron, la chemise entrouverte, et les cheveux de nouveaux lâches sur les épaules, atterrissant en pleine lumière. Rasant les murs, il se hâta de regagner ses appartements pour un nouveau brin de toilette, sachant pertinemment que son père ne tolérerait pas la moindre incartade, comme d’habitude… Le vieux était certes facile à rouler avec un minimum d’astuce, mais mieux valait s’abstenir de lui exhiber des signes trop évidents juste sous le nez. Espérant que la charmante jeune fille du couvent avait pu s’en aller de son côté sans se faire remarquer – non non, il n’était pas coupable, il avait scrupuleusement respecté les désirs de sa sœur, puisque la fille faisait toujours une « sainte » acceptable – Galaad, aussi leste et silencieux qu’un félin, atteignit le premier étage sans encombre. Du moins, jusqu’à ce qu’il tombe sur sa sœur, qui l’attrapa sans ménagement par le col, et l’entraîna dans sa chambre.
- Où est-ce que tu étais ? Deux heures que je te cherche ! Je parie que tu n’étais pas en train d’utiliser ta tête et ta bouche pour avoir une discussion civilisée avec quelques-uns de nos invités, hein ?!
- Je me servais effectivement de ma bouche, mais pas pour discuter, j’en ai peur. Calme-toi, personne n’a rien vu. Même s’il m’arrive de fréquemment disparaître dans les bosquets, j’ai un comportement exemplaire. J’ai supporté la Tea Party avec la vieille Marquise Agnalain, rends-toi compte, et j’ai même laissé son caniche nain mal léché dormir sur mes genoux. Et je sors d’une discussion assommante avec le Compte Richard, qui est persuadé parvenir à me fourguer sa fille d’ici l’été prochain.
- Celle avec un nez de cochon ?
- Celle avec un nez de cochon. Encore que c’est un menu détail ; l’embêtant, c’est qu’elle partage, semble-t-il, d’autres points communs avec l’animal…
Melliandra relâcha son frère, et s’installa devant sa coiffeuse, commençant à brosser sa longue chevelure d’ébène avec de petits gestes colériques.
- Je sais pertinemment que tu sais donner le change, Galaad, et c’est tant mieux pour toi. Mais tu aurais quand même pu faire un effort le jour de mon anniversaire. Il me semble t’avoir demandé d’être présent, la semaine dernière, pour les danses. J’aurai mille fois préféré valser avec mon frère plutôt qu’avec ce… Rat puant de Killian.
- La danse m’ennuie, soeurette, et je ne pense pas que tu aurais aimé un cavalier faisant grise mine tant il baille aux corneilles. Enfin, si tu y tiens vraiment…
- C’est trop tard, maintenant. Vu l’heure avancée… Les aînés vont se retirer dans la Roseraie.
Regardant le reflet de sa sœur dans la psychée, Galaad la vit sourire de manière diabolique, et ne put s’empêcher de lui rendre le même genre de sourire.
- Ce qui signifie que la nuit est désormais à nous, ronronna-t-il, tout en prenant la brosse ouvragée des mains de sa sœur pour lui brosser lui-même les cheveux, doucement. Quand les chats ne sont pas là, les souris dansent…
- Exactement, répondit Melliandra, qui s’attela à la tâche de retoucher son maquillage avec la rapidité et l’aisance de l’habitude. Voilà pourquoi je te demandais de te tenir tranquille tant que le soleil était haut, tu sais très bien que nous sommes… Plus libres de nos mouvements quand les festivités se prolongent la nuit. Les vieux discutent et boivent le thé, et nous…
- Nous avons l’obscurité et le vin de notre côté.
- C’est un bon résumé. Et comme l’ensemble du couvent s’apprête à repartir, je n’aurai plus besoin de te surveiller.
- Voyons. Je sais me tenir.
- C’est cela. Maintenant, dépêche-toi de redescendre en bas, les autres nous attendent pour prendre la route.
- La route ?
- Tu ne penses quand même pas que nous allons donner libre court à notre inventivité à deux pas de la Roseraie. J’ai persuadé Père que nous pourrions aller finir la soirée sur la plage, près de…
Galaad abandonna la chevelure miroitante de sa sœur, et se pencha vers elle, devenu de glace :
- Melliandra, il n’est pas question que nous finissions au Domaine des ChanteMerle. Je te rappelle que, l’an passé, j’ai occupé ma soirée à surveiller le fils aîné, qui avait l’air d’attendre la première occasion pour te sauter dessus. Cette famille, c’est une famille de cons, même s’ils ont la meilleure cave à vin de la région, je dois bien l’avouer.
Sa sœur haussa les épaules, absolument pas touchée par sa tirade.
- C’est MON anniversaire, Galaad, et je choisis donc où se déroule la soirée. Je veux aller sur la plage, donc, nous irons sur la plage. Et ne t’occupe donc pas du fils aîné, j’en fais mon affaire s’il est trop aventureux. Tu ferais mieux de t’occuper du cadet, car lui, ne s’occupe absolument pas de moi… répliqua Melliandra avec un sourire en coin.
Galaad fit un petit geste agacé de la main. La manière dont sa sœur ne manquait pas, régulièrement, de lui rappeler qu’elle était l’aînée, l’énervait au plus haut point.
- Je me fous comme d’une guigne du cadet des ChanteMerle, je ne me rappelle même pas sa tête. Tout ce que je vois, c’est que, au lieu de passer une bonne soirée modérément décadente, je vais passer une soirée complètement décadente, où je vais plus craindre pour ma tranquillité et ta sécurité que je ne vais m’amuser.
Ayant terminé sa remise en beauté, Melliandra se releva, rejeta avec grâce son rideau d’ébène par-dessus son épaule, et se dirigea vers son armoire, hautaine.
- Galaad, le sujet est clos. Soit tu restes ici avec le thé et les caniches nains, soit tu viens avec nous et tu t’amuses comme tu as l’habitude de faire. Je me change. Et tu ferais mieux d’en faire autant.
Galaad poussa un profond soupir, et s’en fut dans ses appartements en claquant la porte. Bien sûr, qu’il viendrait, il n’allait pas laisser sa sœur y aller seule, quoiqu’elle dise, et il était hors de question qu’il meure d’ennui avec les aînés. Et sa garce de sœur le savait pertinemment, c’est bien pour ça qu’elle avait organisé la suite de la soirée sans même lui demander son avis. Ronchonnant, le jeune homme abandonna ses stricts vêtements pour revêtir quelque chose de plus festif – enfin, de son point de vue à lui – et redescendit en quatrième vitesse, crinière écarlate lâchée sur les épaules, et glaive à la ceinture de son pantalon de cuir – tant qu’à faire… Assurant trois fois de suite à son père que, oui, il veillerait sur sa sœur – comme si Melliandra avait jamais eu besoin qu’on veille sur elle, de toute façon – tant le vieux l’étouffait avec sa morale, qu’il lui ressortait à la moindre occasion, Galaad put finalement sauter en selle et suivre le cortège vers la plage. Faisant remonter au petit trot son cheval le long de la colonne, le jeune comte s’amusa à lorgner dans les carrosses, afin de se renseigner qui, de la jeunesse dorée des environs, était de la partie. Ce fut avec une grande satisfaction qu’il nota la présence de sa petite Duchesse, qui ne manqua pas de lui faire des yeux de velours, et de la garce de HautJardin, qui avait adopté une tenue superbement provocante depuis la dernière fois qu’il l’avait vue. Bien, bien…
♦
Finalement, la soirée était bel et bien pénible. Entre ceux qui s’avéraient coincés, et ceux qui semblaient avoir juré de faire pire qu’une orgie romaine, ce soir, Galaad se retrouvait relativement dans son coin, à soupirer. Les filles les plus intéressantes avaient disparu avec d’autres cavaliers, étaient ivres, ou bien s’adonnaient à des jeux stupides au possible – une partie de colin-maillard sur la plage, je vous demande un peu… C’est sans doute pourquoi Galaad s’était retrouvé au petit salon, accoudé au bard, surveillant sa sœur d’un œil, qui était en train de plumer méticuleusement ses adversaires au poker, avec un savoir-faire qui forçait l’admiration, tandis que lui, buvait. Ce n’est pas qu’il était un adepte particulièrement fervent de la boisson, mais, ainsi qu’il l’avait reconnu devant sa sœur un peu plus tôt, les ChanteMerle possédaient une cave à vin absolument fabuleuse. Et vu qu’il ne mettait les pieds dans ce domaine qu’une fois tous les ans environs, il n’allait pas se gêner… Mais ce soir, étrangement, peut-être à cause de l’ennui, Galaad arrêta un peu trop tôt de compter ses verres, et se retrouva bientôt euphorique, et d’humeur plus mutine qu’il ne l’avait jamais été ; l’alcool, chez lui, avait toujours eu la fâcheuse manie de réveiller le fauve qui dort… A grands coups de pieds. Aussi, il ne s’étonna pas de rejoindre, finalement, la partie de colin-maillard, à la différence près que quelques vêtements commençaient à joncher le sable, ce qui promettait un dénouement intéressant. La HautJardin y jouait aussi, et ce fut elle qui eut bientôt les yeux bandés ; aussi Galaad ne se montra-t-il pas bien farouche, et il se fit capturer sans trop de suspens. Ôtant son bandeau, et le laissant choir sur le sable, manifestant par là son désintérêt le plus total au jeu, maintenant qu’elle avait attrapé une proie ma foi intéressante, Myrcalla entraîna sa victime on ne peut plus consentante un peu plus loin sur la grève, les menant vers la petite crique qui avait l’avantage de présenter des dizaines d’anfractuosités rocheuses… Où un couple pouvait parfaitement se dissimuler. Finissant d’assommer pour quelques heures encore sa voix intérieure devenue bien faible – la conscience, paraît-il - à grandes lampées d’une bouteille de rouge qu’ils avaient pris soin de dérober en partant, Galaad eut ensuite tout le loisir de mettre ses talents de « jardinier » à contribution, se faisant un plaisir d’effeuiller peu à peu Myrcalla et ses vêtements provocants, qui ne se montra pas bien farouche. Elle avait de la voix, par contre, et il se fit un plaisir de l’encourager à la laisser s’élever, libérant toute sa fougue. Sur le moment, c’était parfait.
Par contre, quand l’aube survint, trouvant les deux amants improvisés nus et entrelacés sur le sable chaud, et que Galaad se réveilla tant bien que mal, il sut que, sur le moment justement, il avait fait une belle connerie… Et qu’il faudrait éviter que sa sœur ne l’apprenne, bien sûr."
A suivre...
Pssst,ça ne vous rappelle rien ? Myrcalla est la mère d'Effy....
Et j'avoue,son nom est un gros clin d'oeil à GoT.
♦
Dernière édition par Ladicius le Dim 4 Jan 2015 - 1:02, édité 2 fois | |
| | | Vallois
Nombre de messages : 206 Age : 34 Localisation : Angoulême/cellefrouin et la Rochelle Date d'inscription : 02/11/2010
| Sujet: Re: • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • Lun 26 Nov 2012 - 17:14 | |
| C'ESTTROPBIEN je suis vraiment toujours très admiratif de ton style d'écriture on voit que les anciens Littéraire du LISA c'est pas des glands!!!! tu vois j'ai lu le texte et après je me suis relu quelques photostories avec Galaad et Melliandra et j'ai vraiment retrouvé les personnages y'a pas de doute.et puis j'aime ton style!!! c'est beau,c'est bien écrit et le langage c'est vraiment pas de la daubasse de gare comme du meyer hahaha MAIS y'a toujours une pointe d'humour c'est ça qui est bon!!! j'espère que tu va en écrire d'autres et vite mais tu vois en hors sujet si tu n'as pas laissé tomber ton projet de site je ty'encourage encore, c'est pas toujours évident d'être prévenu et de venir lire ici^^ | |
| | | Manghorse
Nombre de messages : 882 Age : 29 Localisation : ~ île de france, aux allentours de versailles ~ Date d'inscription : 29/06/2011
| Sujet: Re: • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • Lun 26 Nov 2012 - 19:16 | |
| Ouii! C'est vraiment géniale !! J'adooore ton style ! Et puis les aventure de nos deux jeunes nobles sont juste énorme !:3 J'adore !
Mais juste, histoire de mieu m'imaginer la scène, les vètments des hommes sont dans quels styles ? | |
| | | vanyli
Nombre de messages : 2288 Age : 43 Localisation : Toulouse - France Date d'inscription : 09/11/2010
| Sujet: Re: • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • Lun 26 Nov 2012 - 23:31 | |
| Ahhh j'aime toujours autant ces récits sur la jeunesse de Melliandra et Galaad | |
| | | Ladicius
Nombre de messages : 9178 Age : 33 Localisation : Angoulême Date d'inscription : 13/05/2009
| Sujet: Re: • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • Mar 27 Nov 2012 - 0:48 | |
| Vallois --> Ohlàààà,tu te déchaîne là Mais MERCI Après,euh,c'est à voir,j'ai peut-être un style un peu trop ampoulé justement - souviens-toi que c'est ce que m'avait dit la prof de philo,que ça se sentait parfois - mais bon,j'pense que le principal,c'est que j'ai pris un pied d'enfer à écrire ça Pour le reste,j'y travaille,j'y travaille ^^ Manghorse --> Merci beaucoup beaucoup Alors,les vêtements,ce sont les mêmes que ceux des photostories.Le clan Chantepleure et tous ces joyeux nobles sont juste des aristos qui ont décidé de rester "à l'ancienne" dans notre époque actuelle,mais,comme tu as pu le lire,ils connaissent les pantalons en cuir Vanyli --> Nyuhu,merciiii ♥ | |
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| Sujet: Re: • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • | |
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| | | | • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • | |
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