[OUAD elles] "L'enquêteur" p.7

je trouve Vesper très jolie.
et Ysope aussi, un brin mystérieuse.

J'adore tes deux histoires autour d'Ysope, tu écris très bien et le visage de ta demoiselle se prête tout à fait aux deux récits.
Le premier est très percutant avec son prénom à la fin et sa signification. C'est vrai qu'elle a été un peu dure sur ce coup la ^^'

Si les deux histoires se suivent, son amoureux éconduit à peut être à voir avec sa disparition, qui sait ^^

Merci Laetitia ^^
Tibidou, en effet les textes se répondent : quand mon narrateur dit qu'il éteint la bande, il faut imaginer que celle ci contenait le premier texte ^^ C'est vrai qu'Ysope n'est pas très sympa en général ><

La lyseron a un visage de peste ... On y peut rien, la mienne est aussi une peste
Mais on les aime trop forttt
et Ysope m'envoute !
La suite La suite !

Merci Chise, c'est vrai qu'Ysope a une belle tête de peste, pourtant c'est une elles, pas une lyseron ! Je le regrettais un peu justement au début parce que j'aime bien cette expression un peu vicieuse de la lyseron, mais finalement les Elles sont capable de dualité aussi ! ^^
Voilà la suite de l'histoire d'Ysope :

J’appuie sur le bouton « play ». La voix de la mère envahit la pièce.

« C’est son père qui a choisi ce foutu prénom. Moi je rêvais de l’appeler Manon, Alice, Marie… J’aurais même accepté Rose, tiens, s’il voulait à tout prix un nom de fleur ! Mais non, c’était Ysope ou rien. Il s’accrochait à ce prénom comme un chien à son os.
Mon mari était chercheur en botanique. Il avait une fascination pour cette hysope, je ne sais pas pourquoi. Je crois que c’est sur cette plante qu’il a fait sa thèse, mais nous nous sommes rencontrés plus tard et on n’en a jamais vraiment parlé.
Quand Ysope était petite, elle était parfaite : polie, souriante, aimable… Tout le monde nous complimentait. En fait, ça a été comme ça jusqu’en seconde à peu près. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le caractère de ma fille. Elle ne disait pas grand-chose, on ne savait jamais rien sur ses amoureux jusqu’au moment ou en trouvait un à genoux devant la grille répétant en boucle combien il l’aimait. Son record, ça a été trois dans le mois, mais on en trouvait un par mois à peu près.
Il y avait les amoureux transis qui hurlaient leur amour durant des heures, les poètes qui déclamaient des vers à la lune, les désespérés qui voulaient se pendre à notre saule pleureur, les révoltés qui criaient des menaces… Il y a même eu quelques filles. Elle ne se souciait pas du genre, elle distribuait à tout le monde sa part de malheur. J’ai fini par lui interdire de donner notre adresse et notre numéro de téléphone, j’en avais assez de recevoir des appels alcoolisés en pleine nuit. Nous n’avions plus de répondeur depuis que j’avais trouvé un enregistrement de deux heures dans lequel un de ces prétendants lui lisait du Shakespeare. En VO ! »
Je ris comme à chaque fois que j’écoute cette bande. Lire des romans en Anglais semble à cette femme plus incongru que tenter de se pendre pour sa fille.
« J’ai fini par me séparer de mon mari. Je n’en pouvais plus de le voir couver Ysope des yeux. Il disait que j’étais jalouse parce que j’étais ordinaire alors qu’elle était extraordinaire. Sérieusement, il l’aimait un peu trop à mon goût. Je vais vous donner sa nouvelle adresse, vous pourrez aller l’interroger lui aussi. »



Un silence qui dure, un soupir qui ressemble étrangement à un sanglot. Sur la photo, Ysope adolescente semble vaciller sur ses petits talons mais lance néanmoins un regard de défi à la personne qui tient l'appareil, probablement sa mère. Je me demande si cette photo reflète, au fond, les sentiments du photographe ou du modèle.

« Vous cherchez une personne, mais je vous conseille de chercher un corps plutôt. Quand on brise trop les cœurs, on ne peut que finir par une mort violente. »

Outch elle est radicale sa mère ...   
Ton texte est vraiment bien écrit ... Je me demande ce qui pousse Ysope a agir comme ça ... On dirait une revanche sur les hommes plus qu'un vrai sadisme je trouve. Il y a forcément une raison pour qu'elle soit aussi dure avec eux ...

*va se lancer dans une carrière de psy pour bjd*

La photo est superbe une fois de plus, on sent vraiment tout le défi que ton narrateur y voit.
Il doit y avoir un truc avec le papa qui l’idolâtrait ...

Gnerf ça me fait cogiter ton histoire ^^' vivement qu'on la retrouve et qu'elle nous raconte tout hein (parcequ'on va la retrouver hein ?   )

Merci de suivre avec fidélité Ysope ! ^o^ C'est vrai que la mère est radicale, déçue je dirais. Disons qu'il y a un moment ou sa fillette chérie a arrêter d'agir comme elle le voulait et qu'elle n'a pas supporté de ne plus la "contrôler". Pour son attitude, je ne dirais pas que c'est de la revanche... Ce n'est pas particulièrement dirigé contre les hommes d'ailleurs, puisqu'elle a fait subir le même sort à certaines filles également ! Mais je ne veux pas trop en dévoiler sur son caractère ici. Quand a savoir si on la retrouvera... A quoi servirait de suivre une enquête si on a déjà le fin mot de l'histoire ? ^^


Le père pleure bruyamment puis sanglote, hoquète, respire fortement.
« Je ne peux pas croire que ma femme la croie morte. Elle ne peut pas être morte. »
Il reprend sa respiration.
« Ma femme a toujours été jalouse d’Ysope. C’était stupide et c’était mal, être jalouse de sa fille… Je crois que Véronique a tellement voulu compresser le caractère exceptionnel d’Ysope qu’elle l’a faite beaucoup souffrir. Forcément, la petite a fait quelques écarts après, histoire de s’affirmer, mais Véronique ne le supportait pas. C’est sûr qu’elle a brisé quelques cœurs, mais enfin… Qui ne l’a jamais fait ? Elle était trop belle, ils la voulaient tous pour eux, c’était obligé qu’ils soient déçus.
Elle a un caractère fantasque. Elle ne parle pas beaucoup mais ses paroles font toujours mouche. Quand elle était petite elle m’a reproché son nom. « Une fleur qui sert à assaisonner les salades, papa ? Tu aurais pu au moins me donner un nom de poison. Belladone, ça, ça en jette ! » Elle m’avait fait rire mais ma femme avait grincé des dents."

La photo que m'a confié le père hésite entre deux extrême, étrangement enfantine mais attirante à la fois. Une petite fille devenue trop belle et qui ne sait quoi faire de ses charmes.



"- Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?
- Il y a deux semaines. »
Il n’a même pas hésité : soit il avait anticipé la question, soit il tient le compte des visites de la fille chérie.
« Vous a-t-elle semblé différente des autres fois ?
- Eh bien… Un petit peu pour tout dire. Elle paraissait plus joyeuse… Non, pas plus joyeuse, plus résolue. Comme si elle avait appris une bonne nouvelle ou fait un choix important. Pourtant elle ne m’a rien dit de spécial.
- Quelqu’un pourrait me renseigner à ce sujet ?
- Elle a une amie… Je vais vous donner son nom et son adresse. »

C'est une histoire fascinante que tu mets en scène. Tu arrives vraiment à faire "vivre" Ysope tout en entretenant un suspens incroyable...

Merci beaucoup, je suis contente que le suspense fonctionne ! ^^
Un petit intermède avec Vesper...

dollsagainstrecast by Tshu, on Flickr

Ces derniers temps je suis effarée par la recrudescence de bjds recasts qui fleurissent en France parmi mes contacts facebook, donc j'ai décidé de lancer une petite campagne de contre ^^ Je ne suis pas sure que ça serve à grand chose, mais si ça fait réfléchir au moins une personne, se sera déjà ça...

Ce serait vraiment génial si d'autres personnes suivaient le mouvement ! n__n

Ahh c'est agréable d'avoir le témoignage du papa, effectivement il paraît beaucoup moins "père abusif" vu comme ça ... et Ysope semble plus "normale" également, elle a juste des problèmes avec sa mère qui prend ombrage de sa jeunesse et sa beauté : classique   
Surtout si le papa est aussi gaga de sa fille, ça ne doit pas aider ^^'

J'aime beaucoup ton histoire, elle fait réfléchir sur la subjectivité des gens, je trouve ça très intéressant (en plus d'être bien écrit ^^).

Ah et Ysope est toujours aussi jolie   

J'aime beaucoup l'initiative, la photo est vraiment bien et va à l'essentiel !

Tibidou, merci beaucoup pour ce commentaire ! En effet, mon but est de montrer la manière dont les ges voient Ysope afin de dévoiler ses différentes facettes une à une ^^
Nyu, merci, je serais contente si cette photo faisait réfléchir les gens !



La bande de la cassette « amie d’enfance » se met à tourner. On entend tout d’abord des bruits de la rue : conversations, rires, circulation… L’amie a refusé de me voir chez elle et m’a donné rendez-vous dans un café.
« Qui êtes-vous pour elle ?
- Je pense que je suis ce qui s’approcherait le plus d’une meilleure amie pour Ysope. Aux dernières nouvelles je suis sa seule amie, d’ailleurs.
- Diriez-vous qu’elle a du mal à se lier aux gens ?
- Non, je dirais qu’elle n’en a pas envie. Elle dit tout le temps qu’elle se lasse. En fait les gens se lient rapidement à elle, au contraire. Mais elle a vite fait de les délier. Elle était déjà comme ça quand on était gamines, elle aimait l’attention, mais elle en était vite lassée. Elle jetait les gens comme des mouchoirs, puis elle trouvait quelqu’un d’autre. Elle avait toujours besoin de sa dose de compliments tout neufs. Je ne sais même pas pourquoi les gens l’aimaient tellement d’ailleurs. C’était une sacrée garce. Mais elle avait cette espèce de magie qui ne pouvait laisser personne indifférent. Ils ne pouvaient s’empêcher d’espérer son regard sur eux.
- Vous n’êtes pas tendre avec elle.
- Je ne le suis pas, mais elle ne l’a jamais été non plus. Vous savez, elle ne mâche pas ses mots, Ysope. Quand on était au lycée, ça lui arrivait souvent de déballer ses quatre vérités à une pauvre fille qui ne lui avait rien fait. Et la fille la remerciait ! C’est très agaçant, non ? Vraiment, elle a un effet magique sur les gens.
- Alors pourquoi avoir continué de la voir ?
- J’ai dit que j’en étais consciente de cet effet, pas qu’il ne marchait pas sur moi. Et puis ce genre de personne… Quoi qu’on en dise, on a envie qu’elle nous regarde. J’ai toujours été flattée qu’elle veuille ainsi de moi. Je ne sais pas pourquoi elle ne s’est jamais lassée de moi, mais j’ai toujours bien décidée à ce que ça dure. Même si pour ça je devais la regarder faire tomber amoureux d’elle tous les garçons après lesquels je soupirais.
Pourtant, même avec moi elle était cruelle. Quand on se voyait, elle glissait toujours un petit commentaire acerbe « t’as grossi, non ? » « Ma pauvre, ton teint est horrible » « Tu ne devrais pas porter cette couleur, ça te vieillit »…
- Est-ce que vous envisagez que quelqu’un ai pu la tuer ? Un soupirant éconduit par exemple.
- Non, vraiment pas. Ça fait partie des choses étranges chez elle, les hommes –et les femmes !- ne lui en voulait jamais vraiment. Il y en a même qui réussissaient à me blâmer à sa place, à m’accuser de jalousie, à dire que j’avais une mauvaise influence sur elle. Mais elle, non. Personne ne lui tient jamais rigueur. Ça aussi c’est agaçant. Son dernier mec, qu’elle a largué comme un malpropre, ne l’a jamais recontactée. C’était il y a un mois. Je peux vous donner son nom et son adresse… »
Bruit de feuille qui se froisse.
« - Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?
- La veille de sa disparition, ici même. Elle était très joyeuse. Au moment de partir elle m’a prise dans ses bras et m’a remerciée, je ne sais pas pourquoi… »


Pour le témoignage de l'amant, retour au premier texte ^^