There was a crooked man...
He bought a crooked cat,
which found a crooked mouse.
And they all lived together in a little crooked house.
|I know, the past will catch you up as you run faster|Part.1|Clara, Abigaël, Emilie. Inséparables et belles. Elle les admire, n’ose pas les approcher, trop intimidée. Trois petites filles blondes, cheveux ondulés, ou magnifiquement lisses. Et yeux bleus, évidemment. Parfaites en tout points, trop pour qu’Erin puisse se mêler à elles. Elle et ses longs cheveux noirs, tressés ou bien mal coiffés, ses yeux sans nuances, sa peau trop blanche. Un portrait bien terne. Exclue de ce genre de jeu, ou plus simplement, exclue de tout. Du moins, jusqu’à ce qu’elles s’approchent de la petite fille, assise sur le rebord de la fenêtre, observant le paysage. Tout était terne ici aussi. En noir et blanc. Ici, dehors, c’est pareil. Tout est mort. Puis, quelques couleurs apparaissent. Discrètes mais elles sont bel et bien là. Parce qu’aujourd’hui, elle est l’invitée d’honneur pour cette partie. L’invitée d’honneur d’un cache-cache organisé par trois fillettes populaires et intelligentes.
Elle comptera, les cherchera.
Et s’amusera - ?-.
« 1,2,3… »
Bien-sur. Elle n’a pas hésité, elle a accepté immédiatement. Tout ce qui compte c’est qu’elle ne soit pas seule. Ne pas être obligée de regarder par la fenêtre pour pouvoir s’échapper d’ici, d’une certaine manière. Pour l’instant, c’est dans un coin de la pièce, face contre le mur qu’elle passe le temps. En comptant. Erin n’en est qu’à 53, puis 54 et 55, les chiffres s’enchainent vite. Bientôt elle aura atteint les 100 et pourra chercher ses camarades. Les chiffres s’envolent pendant que les portes calquent, les bruits de pas à l’étage se faisaient entendre juste avant. Bruits sourds, et étouffés. Silence. Elles l’attendent, cachées quelque part. Erin ne s’ennuie pas et prend son rôle très au sérieux. Elle doit faire attention à ne pas se tromper dans l’ordre, ne pas confondre les chiffres, ou sinon, elle devra recommencer. Tout recommencer, depuis le 0, alors qu’elle a vraiment hâte de les chercher.
Et c’est à ce moment que ça devient plus amusant. N’est-ce-pas ? « 100 ! J’ARRIIIVEE !! »
Voilà, c’est partit, vraiment. Les couloirs sont plongés dans le noir. Les lumières sont toujours éteintes, le jour mais aussi la nuit. Erin avance avec précaution, il n’y a pas d’objets éparpillés dans les couloirs, mais si elle se cognait au mur, elle se ferait mal et surtout, ses camarades sauraient où elle se trouve. Elle avance sur la pointe des pieds. Silencieusement. 1er étage. Première chambre, personne. Deuxième chambre, personne non plus. Et ainsi de suite jusqu’à ce que :
« Tu pense y arriver ? Bientôt ? Hihiihi… »Une voix de petite fille, l’innocence et la gentillesse en moins peut-être ? Ce rire, tout sauf mélodieux la fît frissonner. Elle a un mauvais pressentiment. Est-ce que c’est parce qu’elle n’a pas l’air dans son état normal, Clara ? Ou justement, parce qu’Erin n’est pas sûr de savoir de qui il s’agit ? Oui, elle a peur, parce qu’elle ne sait pas et qu’elle a l’impression que quelque chose à changé. Non, ce n’est rien. Et pourtant, elle avait raison. Ce « quelque chose » venait de se mettre en place. Le piège allait se refermer sur la fillette d’ici peu de temps. Mais Erin, elle n’y pense déjà plus. La voix, elle l’entend de nouveau.
« Cherche ! Quoi ? T’y arrive pas ? Même pas ça ?! T’es nulle !».Erin ne lui en veut pas, elle pense la même chose. Incapable. Mais d’un côté, elle veut essayer, au moins cette fois-ci… La voix provenait de l’escalier. « Clara ? », pas de réponse. Erin court, pour la rattraper, elle escalade les marches aussi vite que possible. Et lorsqu’elle arrive au deuxième étage, elle voit le bas d’une robe bleu qui s’engouffre par le mince espace entre le mur et la porte.
- Spoiler:
Et elle crie que c’est de la triche, qu’elles n’ont pas le droit de changer de cachette mais… la porte s’est déjà refermée. Erin entre dans cette chambre, à son tour. Elles sont forcément là, quelque part. Elle cherche encore, patiemment. Sous le lit, dans le placard…
« On a plus envie de jouer avec toi ! ».Erin se retourne et elles sont là. Un sourire étrange sur leur visage. Elles sont belles, même avec ce drôle d’air.
Erin n’a pas eu le temps de comprendre, Abigaël venait de lui lancer un objet au visage, Clara et Emilie l’avaient poussé dans le placard. Désormais, elle entend la porte qui se referme avec un claquement sec, et la clé dans la serrure. Elle est enfermée ici, elle ne sait pas pourquoi. Elle saigne, l’objet était lourd et l’avait cogné violemment, assez pour la blesser. Pourquoi la porte est close ? Pourquoi est-ce qu’elle les entend rire, de l’autre côté ? Pourquoi elles s’en vont ?
Mais si elles sont belles, c’est seulement à l’extérieur. L’intérieur ? C’est une autre histoire…Erin se sent partir. Ses membres sont engourdis, ses yeux se ferment, lentement. Elle a mal, mal à la tête, au cœur aussi. « Est-ce que le soleil voudra briller pour moi ? » .Murmure. Et pourquoi cette question ? On ne sait pas, Erin non plus. Elle est tombée, dos contre le mur, et glisse.
Et un peu de sang roule, doucement en bas de son nez. Sur le sol la princesse est posée.
- Spoiler:
«Twas brillig and the slithy toves
Did gyre and gimble in the wabe
All mimsy were the brogoves
And the mome raths outgrabe » Elle pense que c’était un cauchemar…Erin ouvre de nouveau ses yeux. Combien de temps est-elle restée ici ? Personne ne le sait, personne n’a l’air de s’en préoccuper. Ou peut-être que si. Il lui semblait bien avoir entendue une voix grinçante chantant une curieuse mélodie. D’où provenait-elle ? Elle était derrière, en bas, sur le côté, en haut. Elle était nulle part et partout à la fois. Plus étrange encore, la pénombre disparaissait progressivement. Un sourire éclatant se dessine clairement en face d’Erin, puis des yeux qui brillent comme des phares. Un sourire lumineux et des grands yeux globuleux. Un sourire, des yeux et des rayures roses et violettes. Un chat. Le chat de Cheshire
♥.
« C’est siiimple. On y entre et pour ressortiiir, c’est la même chooose. Débrooouille-toi avec ça ! C’est toi quiii a voulut tooout ça, c’est toi quiii l’a décidé ! Continue siii ça te chaante ! »Non, il n’est pas là pour l’aider, et si c’était le cas, il ne pourrait pas parce qu’il n’est pas réel. Invention, tout droit sorti de son imagination.
Le cerveau humain est chose étrange, n’est-ce pas ?
Mais ça n’en est pas un. C’est la réalité, aussi affreuse soit-elle.Chester s’était soucié d’elle, à sa façon. Une apparition éclair car il était déjà parti. Comment sortir d’ici, comme elle y était entré ? Mais Erin n’avait pas atterrie ici de son plein grès. Imagination ou pas, elle sait qu’elle ne peut plus compter sur ce chat pour l’instant. Elle veut sortir d’ici, au plus vite parce qu’il fait chaud, parce qu’il y fait trop sombre et parce qu’elle ne peut presque pas bouger. Sa respiration est saccadée, l’air lui manque. Et l’espace semble se rétrécir, elle se sent oppressée. Erin à peur, elle pleure. Et là, quelque chose, « ça » grimpe, court le long de ses jambes, de ses bras aussi. Ca l’effleure, la glace. Erin a peur, elle crie, se débat contre ce monstre « invisible ». Elle cogne ses petits poings d’enfant contre la porte poussiéreuse, un appel à l’aide en somme. « Ca »s’accrochait à elle, la griffe et la mords. Il faut qu’elle sorte. Elle cogne de plus bel, plus fort pour que quelqu’un l’entende. Et puis au bout d’un certain temps, la fatigue se fait sentir. Erin ne cogne plus, elle gratte. Trop faible. Elle se brûle les doigts contre cette surface dure, des échardes se coincent sous ses ongles et s’enfoncent dans sa peau. Encore. Elle continue, même si elle a mal. Ses doigts saignent, la chair est à vif. Son nez aussi et en essuyant le liquide rouge qui coule, Erin se barbouille le visage de sang.
«Habituellement on me tourne pour sortir».Encore son imagination ? Erin est dans un tel état qu’elle ne se pose plus de questions. On la tourne ? Elle a comprit, enfin. Avec le peu de force qu’il lui reste, elle tourne la poignée et bizarrement la porte était ouverte. Depuis le début. Elle aurait pu sortir de la depuis longtemps, mais la petite fille était tellement effrayée qu’elle n’y avait pas pensé.
Elle s’est sorti de ce piège avec quelques blessures. Saine et sauve. Mais son corps ne peut plus tenir, elle s’écroule sur le sol de la chambre. Inconsciente. Pendant que les adultes l’emmenaient à l’infirmerie.
- Spoiler:
Le sol est froid, son sang trop chaud. La douleur a pu disparaître…
> Surpriseeee Indobabe, j'espère que ça te fait plaisir et que la première partie te plaira