[Re:Birth] Une page se tourne et le livre se referme p.29

• Encore un peu de temps pour réfléchir ~ Rochel. •

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"Je ne sais plus à quel moment j'ai décidé que tu étais davantage un frère qu'un ami pour moi. Peut-être quand tu étais là quand mon petit frère et né, peu de temps après les tiens. Peut-être quand j'ai réalisé que je ne pouvais pas mettre de date sur notre rencontre, tant nous étions enfants. Ou peut-être quand tu t'es fait rejeter par ton premier amour et que tu es venu me raconter tout ça en pleurant. Je ne m'en souviens pas car cela m'a semblé naturel. Au plus loin que je me souvienne, tu as toujours fait parti de ma vie et je n'ai pas pu faire autrement que de te considérer comme un membre de ma famille. Mais tu n'as jamais pensé de la même manière que moi. Je l'ai compris un peu tard, sans doute. Ou plutôt je n'ai pas voulu le comprendre. Qu'aurais-je pu faire d'autres ? Mon meilleur ami, mon frère, un homme. Mais nous sommes adultes. Tu me l'as fait comprendre de nombreuses fois. De nombreuses façons. C'est une réalité que je n'ai pas pu accepter jusqu'à présent. Je t'ai ignoré pour ne pas briser notre amitié. J'ai voulu la protéger. Mais si tu avais été une femme, ou si je l'avais été, aurais-je réagi autrement ? Je réfléchis, tu sais. Tu penses peut-être que non, mais je réfléchis. Parce que tu comptes. C'est parce que tu compteras toujours que j'y pense autant.
Je ne sais plus à quel moment j'ai décidé que tu étais davantage un frère qu'un ami pour moi.
Mais je dois arrêter de penser de cette manière.
J'ai encore besoin de temps.
Parce que je n'ai pas réussi à imaginer ma vie sans toi."

• Quoique je fasse, c'est toujours toi ~ Warën. •

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"Pour tout avouer, je ne me souviens que de très peu de choses de votre arrivée dans le quartier, tes parents et toi. De façon très logique, nous nous sommes retrouvés dans la même école et dans la même classe. Et de façon toute aussi logique, nous avons finis camarades de jeux, étant quasiment voisins. C'est vrai qu'avec le temps nous aurions pu prendre de la distance, ne pas s'entendre, voire même se détester puisque nous avions grandis, mais ça ne s'est pas fait. Moi l'expressif et toi l'introverti, je pense qu'on se convenait. Je t'encourageais quand tu angoissais, tu me calmais quand je m'énervais. Nous n'avions pas tellement de points communs, en y repensant, mais nous n'étions pas fermés l'un à l'autre. Je pense que, comme des frères, c'était naturel de simplement s'entendre et s'aider. Mais quand nos frères sont nés, le petit moi avait déjà compris que nous ne le serions jamais vraiment. Ce n'était pas grave au final. Le plus important c'était toi. L'important c'était qu'en grandissant, malgré nos familles, nous ne nous séparions pas. Que l'on se convenait toujours de la même manière. Mes frères avaient pris une place plus importante que je ne le pensais dans mon cœur, mais il y aurait toujours eu de la place pour toi. Et je savais que c'était aussi ce que tu pensais.

Naturellement, je voulais te voir. T'entendre. Sentir que tu étais là. Te toucher. Je ne doutais pas non plus que ce soit la même chose pour toi. Mais j'observais et comprenais assez rapidement ce qu'il se passait. Nous grandissions et évoluions ensemble mais j'étais, je m'en rends maintenant compte, plus proche de toi que tu ne l'étais de moi. Pourquoi était-ce étrange pour les garçons d'être proches et moins pour les filles ? Ces regards suspicieux étaient rarement tournés vers elles quand elles se tenaient par le bras ou les mains, contrairement à nous. Mais je savais m'adapter. Et je ne voulais pas que ça t'embarrasse. Toi, tu étais plus conscient de tout ça. Mais tu l'acceptais parce que je comptais pour toi. Tu savais que ce n'était rien, que j'étais juste comme ça. Je le savais aussi. Bien que je ne m'attendais pas à ce que ça fasse comme un vide. Tout était identique. Nous allions au collège ensemble, s'asseyions l'un à côté de l'autre, s'aidions pour les devoirs et rentrions ensemble. Sauf que je me suis mis à vouloir plus. C'est drôle en y repensant. N'était-ce pas mignon ? Oui. Et non. Parce que lorsque j'ai pris conscience de toi, j'ai dû aussi prendre conscience de la cruelle réalité. J'étais un garçon...et toi aussi.

La déduction était simple : L'adolescence. J'étais venu à la conclusion que j'atteignais un stade de mon adolescence ou c'était normal de vouloir être avec quelqu'un. Mais je savais que ce quelqu'un ne pouvait pas être toi. Alors je suis sorti avec une fille. Très mignonne, je pense qu'elle m'appréciait beaucoup et moi aussi je l'aimais bien. C'était une gentille fille et honnêtement, j'aimais passer du temps avec elle. Vraiment. C'est pour ça que j'ai fini par ne plus la voir. Elle a pleuré mais c'était un mal pour un bien. Je ne pouvais pas lui faire croire que j'étais amoureux d'elle quand la seule chose que j'avais en tête était de rentrer pour te voir. J'avais plus envie de tenir ta main que la sienne. Plus envie d'entendre ta voix que la sienne. Mais j'avais pris conscience d'autre chose à cette époque-là. Tu n'avais jamais été un frère pour moi. Et quand j'y repense, je devais l'avoir compris en voyant mes frères grandir.

Il n'y avait jamais eu que toi, au final. Et ça m'a longtemps fait du mal. Davantage que maintenant. J'ai grandit et j'ai su faire avec. J'ai vraiment fait avec, je te le promet. Je sais que j'ai été pénible, que tu devais en avoir marre de moi. J'ai pensé qu'en jouant ce jeu, ça m'apaiserait quitte à ce que tu ne me supportes plus. Mais je grandi encore aujourd'hui et ce que je ressens aussi. Je suis désolé pour la dernière fois. Je sais que je n'aurais pas dû rentrer chez toi. Je le regrette vraiment tu sais ? J'essaie de me changer les idées autant de fois que possible. J'essaie de te sortir de ma tête. En sortant avec Evi, en jouant avec des amis, en ayant des partenaires. Mais tu connais déjà ma vie. Je ne te cache rien, ou presque. Je sais que toi aussi, tu vois quelqu'un. Oh, quelqu'un de plus respectable que moi ou mes connaissances, c'est sûr. C'est bien. Tu mérites ça. Tu es quelqu'un de bien, de convenable, et il te faut une personne comme ça. Mais...Je ne crois pas qu'il soit désormais possible que tu quittes ma tête. Il n'y a jamais eu que toi et, pardonne-moi, il n'y aura jamais que toi."