Harith 3 rd, 755
Cela fait plusieurs jours que nous sommes ici, j'ai l'impression de devenir fou. Des voix, j'entends tellement de voix autour de moi mais personne n'existe, ce monde est vide, ce monde n'est qu'une écorce pourrissante, le décor d'un bonheur révolu. Taisez vous ! Taisez vous tous ! Vos rires me donnent la nausée ! Pourquoi se cache-t-il ?! De quoi a-t-il peur ? Nous ne sommes pas des amis de l'homme ! Ou alors c'est lui qui en est un et il essaye de nous piéger dans son monde ? J4ai arraché le papillon de ma bouche mais aucun son n'est sorti de ma gorge. Mes hurlements sont intérieur. Je n'en peux plus. Pour me punir le papillon s'est plus profondément accroché à ma chair. Ses pattes sont autant d'aiguilles plantées dans ma bouche. Je n'en peut plus de ce monde. Qu'attends on de moi ?
Alice a entendu des pas, un rire. Elle a vu une ombre. Il existe des ombres mouvantes ici alors. Il existe des gens, des êtres matériels, pas des peintures. J'ai suivit l'ombre avec Alice. Je l'ai suivit tellement longtemps que j'ai l'impression que je temps passait à reculons. L'ombre se joue de nous, apparaît, disparaît, change les pièces et les portes. Le monastère est vivant, vivant comme mon asile. C'et donc un monde de papillon, mais le sien doit avoir les ailes brisées.
Harith 4 th, 755
Nous avons trouvé un miroir, immense, comme celui qui nous a fait arrivé mais ça n'est pas la porte de notre monde. Les voix sont de plus en plus fortes dans cette pièce, elles sont palpables et toute et retourne autour de nous, une danse envoûtante. Alice me semble bizarre tout à coup. Elle se tiens droite à coté de moi, elle n'est plus mon Alice, ma sœur araignée, elle est la dame du portrait. Que dois-je faire ? La dame me sourit et pose sa main sur ma joue, elle est douce et chaude. elle sent le miel et les fleurs. J'ai peur pourtant de cette dame. Elle me parle mais ses mots s'envolent dans le miroir, je ne comprends pas. qui est elle ? Elle n'est pas le papillon, elle n'est qu'une image. La dame chuchote et rit, elle a l'air de s'amuser mais moi ça ne me fait pas rire.
"Tu veux trouver le papillon ?" me dit elle ? Évidement que je veux le trouver ! Plus vite trouvé plus vite je rentrerais ! Elle rit encore, sa voix ressemble à une cloche de cristal. Elle tourne autour de moi, sa robe verte flotte comme les ailes d'un magnifique papillon.
"Alors trouve celui qui ne parle pas, celui que n'a pas de visage, celui qui est cassé. Trouve celui que tu nommes le papillon."
Elle est bien gentille mais les énigmes je n'aime pas ça. Et qui qu'elle me rende Alice et qu'elle aille au diable ! Elle m'ébouriffe les cheveux et rentre dans le miroir. Dois-je la suivre ? Elle n'a pas parlé du miroir. Mais quand même. et puis elle a Alice. J'avance mais le miroir est dure et froid. Un simple et bête miroir qui retiens ma petite araignée. J'enrage, la haine monte en moi que de la sève, je la sens couler dans mes veines, la rage et la haine pour cette traîtresse, cette image du mensonge. Le jette une chaise contre le miroir qui se brise en millier de papillon d'argent. Où est ma petite sœur ? Jamais elle n'aurait du venir ! Ma colère est si grande qu'elle dévaste tout dans cette pièce, les murs coulent du sang de mon cœur et inonde le sol, le tourbillon arrache tout, les débris du miroir, les tables, les chaises, il me brise et me fait mal mais ma douleur n'est rien comparée à mon cœur qui saigne. Elle veut que je le trouve, que je trouve un sans visage muet. Comment veut elle que je fasse ?!
Harith 6 th, 755
La réponse ... La réponse est pourtant là. Les voix qui murmurent. Je sais qui elles sont. Elles se moquent de ma détresse, elle savent mes moindres fais et gestes. Elles m'épient. Les voix sont les âmes des tableaux, ces portraits qui ont envahis ce monde. Elles sont tout autour de moi. Ce monde n'est pas vide. Ce monde est double, ce monde est millier. Millier de mondes, millier de visages. Mais parmi eux il faut que j'en trouve un qui n'existe pas. Comment faire ? comment débusquer ce papillon ? Quelle est la réponse à ma question ? Et Alice ? Comment va-t-elle ?
Harith 7 th, 755
A force de tourner dans ces couloirs sans fin j'a compris. Si je ne peux pas venir au papillon, alors le papillon viendra à moi. Les voix semblent inquiètes. Devinent elles mes plans ? Je décroche un à un les tableaux. Un a un, des centaines de toiles, il ne faut en oublier aucune. Le Minotaure est revenu à temps pour m'aider à porter tout ça dans l'église.
Harith 9 th, 755
J'ai mal partout à force de soulever ces lourds cadres. Plus je débarrasse les murs de ces toiles, plus les voix se taisent. Elles ont compris. Sur le sol de l'église il y a à présent une montagne de tableaux. Il ne m'en reste que deux à décrocher. Celui de la dame et celui du chœur de prêtres. Si le papillon tiens à son monde, il devra sortir et se montrer à moi. Mais que faire après avoir trouvé le papillon ? Je ne sais pas mais qu'importe, il devra libérer Alice si il veut que ses gens s'en sortent sains et sauf. Oeil pour œil, dent pour dent.
Le portrait de la dame a disparu. Tant pis, un de plus ou de moins, il y en a déjà beaucoup, assez pour le faire plier. Le papillon refuse toujours de partir de ma bouche mais il devra bien, il le faut. Je le pousse de toute mes forces, c'est mon papillon, ma volonté, pas celui d'un être qui est trop lâche pour se montrer. Il cède et retombe sur mon œil. J'ai les idées clairs à présent. J'attrape un tableau, un petit paysage. Il est vide mais il fera l'affaire. L'air entre dans la gorge, il est frais et piquant, ça fait du bien de se sentir à nouveau libre d'hurler. Hurler ma rage. Hurler aux quatre vent ma colère envers lui. Je l'appelle, il n'a pas de voix mais il a des oreilles, il peut m'entendre, il m'observe depuis le début, ses gens des tableau lui rapportent mes faits et geste. Et bien qu'il voit directement ce que je vais faire. Je prends le tableau et le jette par terre avec force. Je le piétine, je le déchire, que sa destruction soit totale, que ce morceau de monde disparaisse, et il en sera ainsi jusqu'a ce qu'il vienne à moi. La toile semble hurler et se tordre. Elle se recroqueville comme un animal blessé, comme une fleur qu'on approche de la flamme. Le tableau saigne. Mes mains attrapent une autre œuvre, cette fois ci il y a des gens, ils courent affolés dans la toile, pris au piège. Je déteste ce que je vais faire, ils n'y sont pour rien mais il le faut. Ce monde n'est pas un cercle comme le mien mais il y a une chance de faire les faire revenir. Mon poing transperce tout. J'ai aussi mal que ces pauvres gens mais j'ai l'habitude de la douleur. Ma rage est plus grande que ma pitié. Un a un je détruit ces tableau, détruit ces gens et ces bout de monde. Je l'appelle, je hurle. Le bruit des cris est insupportable. Peut être que ce papillon est comme Ana ? Il n'a aucune considération pour ses gens. Alors il faut frapper plus haut. Je regarde le Minotaure et il comprends. Il part et je continue mon carnage. sans bois et peinture, tout se mélange. Le Minotaure revient, il est habile et sait plus de choses que moi. La dame est son monstre, il l'a senti. Il rapporte le tableau quelques temps plus tard. La dame semble terrifié. Elle a cette terreur dans les yeux, celle des gens qui savent leur mort mais sont impuissant. Pardon joli ange mais il le faut.
Le Minotaure lève le bras pour jeter le tableau contre le mur. Le temps semble soudain suspendu. Un cri d'enfant, un cri de désespoir aussi, j'ai trouve mon papillon. L'enfant du vitrail est le papillon, il se dégage avec lenteur des taches de couleurs. Ses yeux sont noyées de larmes. Il a peur. Je ne comprends pas pourquoi il se cache dans un vitrail avec l'homme. Le Minotaure repose le tableau de la dame. Elle en sort et s'époussette avant de donner un coup de pied rageur au Minotaure qui la regarde impassible. La dame cours à l'enfant et le prends dans ses bras. La dame est un ange, sans nul doute. Ses deux ailes blanches traînent par terre, ange de poussière. L'enfant pleure et tremble, son papillon s'agite sur sa joue, un papillon bleu, bleu comme le ciel d'été, tout petit tout chétif. L'enfant n'est qu'un enfant, craintif et apeuré. Je m'en veut d'avoir été si dur. Mais sans ça il ne se serait jamais montré. quelque chose d'étrange me saute aux yeux, à présent je comprends pourquoi il était dans le vitrail de l'homme. 0 sa cheville une chaîne qui le relie encore au vitrail. Il est prisonnier, prisonnier de son monde, de ses tableaux, de sa volonté. C'est un captif prisonnier de ses propres armes. Je comprends à présent ce que voulait mon asile. Le Minotaure hoche la tête et s'approche de l'enfant. Il hurle et presse ses mains sur ses oreilles. Le Minotaure grogne et prends la chaîne. Il la coupe comme si elle était aussi fine que le fil d'une araignée. Le vitrail se tords, l'homme parait grandir. Ce vitrail est une autre porte. Mais le Minotaure souffle dessus et il implose, en millier de papillons colorés.
L'enfant cours se réfugier dans mes bras, sa dame se cache dans une toile. Il est tellement petit et fragile, aussi petit que ma petite fée. Plus même, il est chaud et tremblant. réfugié dans un monde d'images heureuses.
Harith 10 th, 755
Alice est de retour. Elle joue avec l'enfant et la dame, j'aime bien ce monde quand il est libre. Les tableaux sont réparés et les gens en sortent, ils vont et viennent, remettent le monastère en état, les prêtres chantes, ils me font rire. Je suis sur que les nonnes les apprécieraient. Les nonnes ... ils nous faut repartir. L'asile m'appelle, je le sent. La porte qui fermait le monde au néant a été ouverte. Le passage est libre, nos deux monde vont se rejoindre à présent. J'ai compris les désirs de mon asiles, réunir le monde du papillon. au delà du néant je v ois les montagnes de la goule blanche et la plaine où se trouve mon asile. Combien de monde à réunir. Combien de papillon à libérer de l'homme ? Pourquoi suis je celui qui doit faire tout ça ? Je n'ai rien demandé, j'étais heureux dans mon ignorance. Alice rit et enlace l'enfant. Son rire me réchauffe. Pour la protéger il me faut me soumettre à tout ça.
Harith 11 th, 755
Le monde tourne dans une farandole écœurante, il pleut ici, il pleut tellement fort que j'ai l'impression de n'être fait que d'eau. L'humidité s'infiltre partout, je la sens, je la savoure, je la touche. Il fait tellement humide que mes yeux pleurent des larmes de pluie. J'ai cette sensation étrange au creux de l'estomac. Comme si quelque chose allait arriver, quelque chose de grave. Mais qu'est ce qui est grave dans le monde du papillon ? Rien, les choses arrivent et repartent, comme des vagues. L'homme n'est pas revenue, mais je sens qu'il sait que ses papillons s'envolent un par un, peu importe qu'il les épingle à ses murs, les choses changent, doucement, pernicieusement. J'ai froid. L'asile est vide et triste. Je me sens vraiment lasse. J'aurais voulu que mon temps reste à jamais ce cercle réconfortant d'éternité. Avant je me pensais maître de mon asile mais c'est lui qui vit et me contrôle. Je ne suis qu'un pantin, c'est décourageant. Je n'ai plus envie de rire, même en voyant ces vieilles se faire dépecer, même les entendre hurler de douleur et de rage, non, rien ne réussit à faire sécher cette pluie dans mon cœur. Même pas le sourire d'Alice. J'ai envie d'oublier tout ça, mais rien à faire, les montagnes sont bien là, la plaine du monastère aussi. Même si je fait tomber la nuit, même si j'appelle le néant de toutes mes forces, je n'ai pas de pouvoir sur les frontières de mon monde. Je crois qu'il y a un nouveau papillon blanc dans les montagnes. Ou alors Ana a-t-elle eu une seconde chance ?
Harith 24 th, 755
Alice veut repartir à la chasse au papillon, elle m'énerve. Qu'elle y aille toute seule si elle le désire tant ! Qu'elle amène l'enfant du monastère et sa dame si elle veut un guide. Moi je suis bien ici et je veux y rester. Elle n'a qu'a se graver un papillon dans le cœur si elle m'envie tellement. Alice ne comprends pas combien il fait mal. Combien je me bats pour qu'il ne prenne pas le dessus sur moi. Le papillon est un fardeau.
Harith 27 th, 755
L'homme est à nouveau là. Pourtant je pensais avoir scellé l'asile. Comment passe-t-il à travers les mondes ? Il n'est pas un papillon mais ça ne veut rien dire. Peut être est-il une créature du néant dont parlent parfois les nonnes avec horreur.. Ça ne m'étonnerais pas. Il est là et il est absent. Presque transparent, pour un peu je le prendrais pour un fantôme. Mais il n'en est pas un, ça j'en suis sûr. Je ne sais pas ce qu'il est. Quand je le regarde j'ai froid et j'ai peur, il est toute la solitude que je fuis. Il m'observe comme un vautour regarderait avec envie une carcasse pourrissante. Je ne sais pas ce q'il a dans la tête . Me rendre fou ? Mais je le suis déjà... Je ne suis que le petit fou, le papillon d'ennui. Alice me boude depuis quelques jours, l'asile semble se vider avec la présence de l'homme. C'est tellement silencieux, même les voix dans ma tête se sont tus, elles chuchotent parfois mais elles préfèrent attendre le départ de l'homme. J'ai peur de lui mais en même temps je voudrais le tuer, je voudrais qu'il arrête de me détruire, qu'il arrête de vouloir me sauver, qu'il s'en aille à jamais. C'est par lui que tout à commencé, par lui que les choses changent. Je le déteste plus que tout. Il se promène dans mon asile comme si il lui appartenait et moi je reste là, allongé sur ce lit qui sent la pluie et ma sueur, la seule chose que j'arrive à faire c'est écrire alors que lui ose toucher mes murs, ose caresse le visage de mon Alice de pierre. Il fait fuir mes nonnes et mes déformés. Même les vieilles démentes ne s'en approche pas. Même ana n'aurait pas voulu de lui comme souper. Il s'assoit sur le lit d'Alice et me regarde avec quelque chose dans les yeux, quelque choses que je déteste, ce regard de pitié qu'ils avaient pour moi quand je suis né, ce regard de honte et de compassion. Il est assis face à moi et me regarde. Son sourit est tellement faux qu'il s'écaille au coin de ses lèvres. L'homme entier est un mensonge, il 'n'est pas celui qu'il est. J'ai mal, j'ai trop mal. Le papillon s'affole, j'ai l'impression de bouillir, l'homme me regarde et sourit. J'ai des souvenirs dans la tête, des images qui ne m'appartiennent pas, des cris et de la peur, quelque chose de grave est arrivé, quelque chose de plus terrible que ... que quoi ? Pourquoi cette odeur de sang, pourquoi ces larmes. Je me suis caché sous mes draps comme un enfant terrifié, je ne comprends pas. L'homme n'est plus là mais il reste un peu de lui, il reste le son de sa voix qui me chuchote "Prépare toi petit fou... prépare toi bien. Les papillons sont éphémères, sauf si on les épinglent dans une belle boite. Là ils seront à moi pour toujours." Maman hurle dans le couloir mais c'est un hurlement différent des autres. J'ai mal et le sang coule... plus rien ... il n'y a plus rien .... mort et sang tourbillonnent, les couleurs s'échappent de mes yeux, je ne vois plus la lumière, je ....