J'ai survolé les sujets et n'en ai vu aucuns concernant ce film. (Si je me suis trompé faites moi signe )
Du bon, du grand Tarantino comme on mes aiment! Un petit chef d'oeuvre à rajouter à la liste du maître. Avec des acteurs de toutes nationalités, tous excellents: Brad Pitt, Mélanie Laurent, Christoph Waltz.....
Tout simplement un grand moment de cinéma!
(Un conseil, allez le voir en Version Originale, car dans ce film on joue sur les langues différentes, vous trouverez de l'allemand, du français de l'anglais et même un peu d'italien. Donc une version "traduite" ne sert à rien et à mes yeux doit gâcher la subtilité de ce jeu)
"Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle..."
Une critique de télérama qui est à mon avis très juste:
Critique Télérama
Gabrielle
Nombre de messages : 2115 Age : 38 Date d'inscription : 18/06/2007
Le problème des films de Tarentino, c'est qu'ils sont trop bavards. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Je préfère de loin les films de son acolyte Robert Rodriguez.
Shyn Fir
Nombre de messages : 467 Age : 33 Localisation : Lyon Date d'inscription : 06/01/2007
Je suis allée voir le film vendredi, étant une grande fan de Tarantino et ayant adoré ses précédents films, surtout les deux Kill Bill, Reservoir Dogs et bien sûr Pulp Fiction. Je m'attendais donc à un grand show. Hélas, le résultat a tellement dépassé mes espérances que j'ai été vraiment déçue, et je dois admettre que ce film m'a plongée dans le désespoir métaphysique le plus total. Tout d'abord, et c'est la première fois que je me fais cette remarque depuis Jacky Brown, c'est trop long. Non, non, même pas "lent", comme ce qu'on dit quand on veut sauver le rythme d'un Kubrick ou d'un Leone en face de quelques détracteurs récalcitrants, non ce n'est pas "lent", mais bel et bien "long". A force de vouloir camper ses personnages et mener son intrigue au climax final, Tarantino se perd dans de pénibles digressions. Pénibles car souvent construites sur le même schéma : scène de dialogue savoureux où la tension monte, puis débauche copieuse de violence. On a vu ça souvent chez lui, surtout dans son dernier, Boulevard de la mort. Mais l'ennui c'est que cette fois, la violence est tellement gratuite, dans un domaine de l'Histoire tellement noir, que l'on se noie au milieu des litres de sang en se posant cette terrible question : "Mais pourquoi ??" D'autres de mes amis ont vu ce film comme une critique de tous les fanatismes. Rendez-vous compte : les nazis paraissent petits joueurs en matière de cruauté, de brutalité et de barbarie face au bataillon de Brad Pitt, au champion à la batte de base-ball Eli Roth. Les scènes de violence sont extrêmement gore. Vous avez tressailli en voyant le crâne sanguinolent de Oren Ishii vers la fin de Kill Bill 1 ? Vous serez servis : vous reverrez la même chose plusieurs fois dans Inglorious Bastards. Encore une fois chez Tarantino, la loi du Talion pousse aux pires atrocités qui ne sont pas coupées au montage. C'est une surenchère sur fond historique à qui commettra le crime le plus atroce. Mais c'est justement ce fond historique qui peut déranger un public européen.
Spoiler:
La scène de l'incendie du cinéma pourrait faire jubiler une foule galvanisée par toute la violence ayant précédé, mais elle rappelle surtout l'horreur d'Oradour-sur-Glane, sauf que cette fois, ce sont les dignitaires nazis qui sont enfermés dans un bâtiment en feu. Même pas le prétexte de la fiction pour échapper à de telles images si l'on pense à ce qu'il s'est vraiment passé dans l'Histoire. Je m'interroge très sincèrement sur ce que Tarantino a voulu dire avec cette scène. Toujours est-il que le "fu*king nazis, they deserved it !" est un peu léger pour justifier un tel étalage de violence, sur fond de rire machiavélique de la juive Shoshanna, qui a tout fomenté, et qui savoure via le cinéma une vengeance consommée après sa mort.
Parfois, Tarantino se moque de nous, en gros plans sur Hitler et Goebbels hurlant de rire et éructant de plaisir face à un film similaire à celui que nous regardons (un soldat descend un à un les ennemis de la nation). Mais là encore, je ne me risquerai pas à émettre une interprétation. Alors je m'interroge une fois de plus, comme je m'interroge sur la gratuité de certains flash-backs (Goebbels prenant une actrice française en levrette, un Basterd recevant des coups de fouet)... Tarantino a-t-il voulu nous faire réfléchir sur notre rapport à l'ultra-violence, comme l'avait fait Kubrick dans Orange Mécanique ?
Mais le film, outre sa plongée dans les abysses visqueux de l'animalité humaine, présente quelques passages réellement brillants et très drôles. J'ai été très impressionnée par le premier chapitre, le jeu impeccable de tous les acteurs (surtout l'acteur français), sa construction très efficace, et la beauté des plans. L'humour est quant à lui encore une fois plein de références, de petites désuétudes qui, placées dans un film contemporain, font plaisir (la présentation d'un Basterd en grosses lettres noires et jaunes, voix-off à l'appui), ou encore le passage hilarant en italien. Le jeu sur les différentes langues est aussi très bien senti et magistralement utilisé. Dommage que le copain français de Shoshanna joue aussi mal, mais cela fait partie des choses qui font rire...
Bref, un film sans espoir :
Spoiler:
Dans la dernière scène, Brad Pitt répète presque mot pour mot son discours qui précède la gravure de la croix gammée sur le front d'anciens nazis : aucun espoir de rédemption, aucun remords, aucune remise en question... Les personnages sont des fanatiques qui ne doutent jamais du bien-fondé de leurs actes, et cela participe au caractère désespérant du film.
Et qui laisse le spectateur se débrouiller complètement pour donner un sens à ce qu'il a vu. La grande interrogation, c'est "What's the point ?".
Ligeia
Nombre de messages : 444 Age : 38 Localisation : Haute-Corrèze Date d'inscription : 26/10/2008
D'accord avec Shyn Fir. J'étais vraiment mal en sortant du ciné... Si on violente ceux qui ont violenté, quand s'arrête la violence?? Le tout mêlé à de l'humour, sur un sujet aussi grave, j'ai eu vraiment du mal. Après chacun réagit à sa façon, j'ai des amis qui ont aimé et ont bien rit, comme quoi!
Loreleï
Nombre de messages : 2153 Date d'inscription : 26/05/2006
Vu hier ^^ en VO (que je recommande !! L'accent du Tennessee de Brad Pitt est.. délicieux, et la partie en italien.. MDR !). J'aime Tarantino, et l'ultra-violence ne me dérange pas (grande fan de Takeshi Kitano [Aniki mon Frère, L'Ete de Kikujiro...]). Alors attention, ceux qui n'aiment pas les propos choquants, évitez de lire mon message. + Spoilers du film Le point de toute cette violence ? Pardon pour ceux que ça choque, mais je trouve ça jouissif. C'est délicieusement cathartique, et ça finit dans une absurdité absolue, un réjouissant brasier où tout se superpose, où y'a plus rien à perdre puisque de toutes façons, tout ce qui est sauvable a déjà été détruit. Comment cela pourrait-il se finir autrement ? Avouez, ceux qui ont vu le film (et la plupart des films sur la seconde guerre mondiale), que vous ne trouvez pas les Nazi répugnants, ridicules pour certains, rampants, affreusement séduisants parfois ? Vous n'avez jamais eu envie de leur mettre votre poing dans la figure, comme
Spoiler:
la scène où l'officier allemand vient se joindre au petit groupe formé par l'actrice et où les 3 basterds déguisés en Nazis sont obligés de supporter sa présence ? Celle où l'officier est dégoulinant de méchanceté et de suspicion retenue, et où l'un des Américains fulminant l'imagine en train de recevoir le fouet ?
Franchement, ce festival de tueries en tout genre et d'interrogatoires ignobles, j'aime ^^ si on le prend sur le ton de l'expiation. Pour moi, c'est l'aboutissement de dizaines de films sur le même sujet, où tout se termine de la même façon, et où on sait que ça ne peut finir autrement : les affreux Nazis s'en sortent pour la plupart, les pauvres gens finissent cramés, gazés, enterrés vivants, massacrés tandis que les gentils Alliés se font trouer la peau courageusement pour sauver ces pauvres gens, tandis qu'ils se font trahir par d'autres affreux pauvres gens qui sont en réalité de méchants collabos (mais de pauvres gens tout de même). Après tout, c'est un reflet à peine déformé de ce qu'il s'est passé en vrai. La réalité des choses est parfois insupportable..
Spoiler:
Pour exemple, la comparaison de l'officier Hans (le Chasseur de Juifs) entre les juifs et les rats. Ca vous donne pas envie de vomir ?
Le cinéma, c'est de la fiction, alors pour une fois qu'on inverse les rôles, ça (me) fait plaisir de voir
Spoiler:
des Juifs faire un carton sur un troupeau de Nazis endimanchés venus lécher le derrière d'ignobles personnages pendant la première d'un film honteux de propagande, se farcir l'Etat-Major national-socialiste à la mitraillette en prenant le temps de recharger et scalper d'affreux jojos dévoués à leur parti, qui ont fait mille fois pire, et qui ne regrettent rien.
Après avoir vu La Vie est Belle, la Liste de Schindler, Nacht und Nebel et tout ce genre de films.. J'ai envie de tout casser, personnellement. Alors merci Tarantino, d'avoir exaucé ce voeu secret ^^ Ok, la violence c'est nul, toussa toussa. Mais qu'est ce que ça défoule, au cinéma !!
Laure.
Nombre de messages : 5447 Age : 39 Localisation : Haute Savoie Date d'inscription : 29/09/2008
Tiens, c'est drôle ton point de vue Loreleï... Moi qui déteste l'ultra-violence (surtout si elle est gratuite), du coup ça me donnerai presque envie de voir le film...
D'autant que j'ai vu "le garçon au pyjama rayé" y a 2 jours et que j'ai eu envie de tout faire péter après..... Du coup un retournement de situation, ça peut être intéressant effectivement....
*a juste peur de devoir sortir du ciné à cause de la violence trop extrême...*
Gabrielle
Nombre de messages : 2115 Age : 38 Date d'inscription : 18/06/2007
Ca dépend, Charloutte, quel est ton taux de résistance à la violence ? Inglorious Basterds, c'est énormément de violence psychologique, Tarentino joue beaucoup avec notre sentiment d'impuissance de spectateur (notamment avec les nombreuses scènes "d'interrogatoires", pour ceux qui ont lu Le Joueur d'échecs (Stephan Zweig) et autres ouvrages de survivants de la Shoah, ça vous parlera BEAUCOUP). Il y a certes quelques scènes gores, mais finalement, bien moins que dans d'autres films que j'ai vus, ou que dans un film d'action façon Bruce Willis.
Spoiler:
Perso, c'est pas quelques scalps et un coup de batte dans la tête, ou un acharnement thérapeutique à coup de mitrailleuse sur des corps à l'agonie qui vont me faire vomir...
Non, ce qui est violent là-dedans, c'est le statut des protagonistes, le sentiment de toute-puissance de certains, le fait qu'il n'y a pas de "bons", que certains mauvais semblent sympathiques et la violence "justifiée" (entre guillemets, car pour moi la violence est injustifiable). Le pire avec tout ça, c'est de sentir que Tarantino est capable de nous entraîner sur la pente de la destruction : on VEUT faire du mal aux Nazis, on a envie de les frapper, on rit nerveusement quand ça devient gore et on crie de joie avec cette espèce de libération explosive qui sert de fin. Et parfois, on a envie de croire les Nazi avec leur horrible sourire mielleux sur le visage, quand ils vous parlent si gentiment, vous offrent à boire ou à manger et que vous savez que vous avez une incarnation du diable assis en face de vous.
Spoiler:
On a envie de les croire, de leur avouer où sont cachés les "rats" pour qu'ils arrêtent de nous torturer, de leur crier la vérité ; comme la scène avec Shosanna dans le restaurant, où elle retrouve Hans Landa. Pour qu'ils cessent ce jeu idiot où on croit entendre des doubles sens dans tout ce qu'ils disent, comme si l'interrogateur savait déjà la vérité et attendait simplement qu'on la leur dise.. et que toute faute avouée est à demi pardonnée.. Comme le "deal" de la fin avec les Basterds, où Landa propose de ne pas les châtier.
Et au passage, on réalise qu'on s'est fait rouler dans la farine par Tarantino , qu'il nous a menés par le bout du nez pour qu'on assiste et justifie nous-même toute cette horreur ^^ (et qu'on se sente bien dégoûté comme le dit Ligeia). C'est comme une tragédie grecque ou un conte de fées ancien, ça parle d'horreur, tout baigne dans le sang et ça finit mal. Franchement, je me suis jamais sentie aussi mal de ma vie qu'après La Vie est Belle et Nacht und Nebels. J'avais envie de gerber et de pleurer, rien que d'y repenser. Après Inglorious Basterds.. J'ai un grand sourire aux lèvres en y pensant.
Dernière édition par Loreleï le Mer 26 Aoû 2009 - 14:42, édité 1 fois
Laure.
Nombre de messages : 5447 Age : 39 Localisation : Haute Savoie Date d'inscription : 29/09/2008
Mon seuil de tolérance à la violence......... Heu... généralement tout coup gratuit ou acharnement à tabasser un innocent me fout suffisamment en rogne pour que je quitte la pièce en hurlant que les humains sont tous des cons.........
A mon avis, j'suis mal barrée avec ce film....
Loreleï
Nombre de messages : 2153 Date d'inscription : 26/05/2006
Ben non justement, tu es une candidate idéale. Car l'acharnement à tabasser ne se fait PAS sur un innocent... Mais sur des Nazi, ou des soldats sans foi ni loi. (Remarquons que nous faisons une différence : tabasser les méchants, ça passe mieux que tabasser les innocents.) Il n'y a pas de violence gratuite dans ce film, il n'est question que de vengeance et de rendre les coups déjà pris... c'est bien ce qui fâche La seule scène où des innocents meurent, c'est dans les 15 premières minutes du film, et curieusement, Tarantino ne nous en montre RIEN.
Laure.
Nombre de messages : 5447 Age : 39 Localisation : Haute Savoie Date d'inscription : 29/09/2008
Intéressant..... merci pour ton point de vue ! Mais pour le coup je vais attendre qu'il sorte en DVD, pas envie de payer 17 CHF sans savoir si je vais supporter ^^'
Mais c'est sûr que je le verrai... J'adore Tarantino et ça m'ennuierai de rater un de ses films....
Shyn Fir
Nombre de messages : 467 Age : 33 Localisation : Lyon Date d'inscription : 06/01/2007
Loreleï, je pense que tu as beaucoup mieux compris le film que moi et ton analyse est super intéressante à lire. Si justement je n'ai pas été charmée par celui-ci alors que d'habitude je suis vraiment cliente de Tarantino, c'est que justement cette logique de justification de la violence, est un procédé de mauvaise foi terrifiant, qui s'approche trop des affres de la barbarie humaine. Je me demande souvent ce que j'aurais fait, moi, pendant la guerre, et ce film nous montre que justement, rien qu'en images, on peut laisser passer beaucoup de choses, bien trop pour que ça nous renvoie une image reluisante de soi-même. D'où la violence assez inédite du film, qui à mon avis marche mieux sur un public européen. Le massacre des Crazy 88 passe vraiment mieux que cette scène finale. Ces japonais masqués qui sortent d'on ne sait où en poussant des cris pour venir entraver notre jolie Uma Thurman toute jaune, c'est très amusant, c'est joli, c'est cathartique.
Inglorious Basterds est bien moins marrant et expiatoire qu'un Kill Bill. Si c'est des nazis qu'on tue, on utilise néanmoins des méthodes de nazis, qu'on inverse les rôles ne change rien au problème moral : le massacre reste là, et il est toujours aussi abominable. Ca ne fait rien avancer, ça ne résout rien, et personnellement ça ne m'a pas soulagée. Après avoir vu Nuit et Brouillard, je n'avais pas envie de tout péter mais envie de fondre en larmes (ce que j'ai fait dès le milieu du film, d'ailleurs...), d'avoir "l'inconsolable mémoire", comme ils disent dans Hiroshima, mon Amour. Ces événements ne donnent pas envie de se venger, de rendre aux nazis la monnaie de leur pièce, mais personnellement ça me donne plutôt envie de baisser les bras, de me retirer ou de faire en sorte qu'une telle catastrophe ne se reproduise jamais. D'où ma réaction face au film, certainement.
Qu'on torture un innocent ou un coupable, c'est toujours de la torture, et comment dès lors qualifier le bourreau ? Est-il innocent ou coupable ? Le film pose toutes ces questions, et de ce point de vue il est très intéressant. Il permet aussi, comme cela a été dit par Loreleï je crois (ou bien j'extrapole), de montrer que tous sont quidams, d'un camp à l'autre. Tous sont endoctrinés et tous sont finalement un peu paumés et pensent agir pour le bien de l'humanité. Et tous commettent les mêmes atrocités. C'est aussi ça qui est violent.
Loreleï
Nombre de messages : 2153 Date d'inscription : 26/05/2006
Je pense pas avoir compris le film mieux que toi ^^ A mon sens, toutes les critiques de film sont recevables (en dehors de celles volontairement méchantes).. vu qu'elles émanent de différentes sensibilités, elles représentent forcément l'avis d'un individu. J'ai des raisons très personelles, dûes à mon ascendancepour tout vous avouer, qui me font réagir de cette façon face aux films qui parlent de la Shoah. J'en ai par-dessus la tête des larmes, de la victimisation, de la stigmatisation et des pincettes que tout le monde prend pour parler de ces "Evénements" (c'est comme dire "non voyant" pour aveugle, je déteste ça). Alors pour une fois.. ça défouraille, mais dans l'autre sens. Sauf que, quand on regarde bien, l'attitude de ces soldats Juifs Américans dans ce film rappelle étrangement celle d'un pays que je ne citerais pas.. coincé dans une guerre ultra-violente depuis plus de vingt ans pour des motifs obscurs. Comme tu dis, je pense aussi que ce film aura un impact sur les Européens en particulier, qui sont beaucoup plus sensibles à ces questions, vu que le film parle d'un passé qu'ils ont vécu. Mais concernant les personnages, je doute franchement qu'ils pensent agir pour le bien de l'humanité, à aucun moment. Jamais de "au nom de la justice, de la loi, de dieu, de la liberté, de la patrie etc -rayez la mention inutile-...", je n'en ai entendu aucun, et c'est bien un truc surprenant pour un film sur la seconde guerre mondiale. Je pense que Tarantino a été très clair là-dessus : pas de justification à deux balles. Les persos agissent par pur motif égoïste (vengeance personnelle, amour de la terreur, amour de sa position..), et c'est bien ce qui est insupportable, parce qu'ils nous ressemblent beaucoup plus qu'on ne veut l'admettre. C'est bien joli de balancer de belles phrases, de beaux idéaux comme dans les films classiques qui glorifient le courage, l'abnégation, le sacrifice, le patriotisme et j'en passe..
Spoiler:
(tiens c'est curieux, comme le film la Fierté de la Nation, non ? Un film qui glorifie un exploit guerrier, hypocritement recouvert de vernis propagandiste, mais qui au final n'est qu'une boucherie, comme l'acteur le dit si bien lui-même !)
mais dans le fond, il s'agit très souvent de motifs purement personnels. D'ailleurs, les motifs "altruistes" servent souvent des pires prétextes pour commettre des atrocités (et je classe la propagande dans la même catégorie). Il n'y a pas de mauvais et encore moins de bons dans ce film, faut pas chercher d'espoir ni de réalité historique. Tarantino fait sauter la couverture hypocrite et bien-pensante de la plupart des films de guerre en retirant les justifications habituelles, et à la place, on a cette espèce de squelette, une satire jouissive et explosive qui a l'avantage de nous faire également passer un bon moment. Perso, j'aime aussi le rire méchant, ricaner, et c'est ce que j'ai fait une bonne partie du film.. "F*cking Nazis, they deserve it !" est exactement ce que je pense, mais uniquement dans le coin le plus noir de mon coeur, et c'est quelque chose que je ne mettrais jamais à exécution, parce que j'ai été élevée dans l'amour du prochain (ou en tout cas "Je ne tuerai point"). Mais ça m'empêche pas d'y penser, et le voir réalisé sur grand écran, voilà ce que j'appelle un exorcisme cathartique. (oups désolée, j'ai encore pondu un pavé..)
Selina
Nombre de messages : 1582 Age : 39 Localisation : Aix-en-Provence Date d'inscription : 16/09/2007
Je ne pense pas que les nazis soient montrés comme des incarnations du diable. On les voit justement en tant qu' humains, séduisants parfois, pouvant séduire avec leurs thèses ( l' analogie avec le rat est incroyablement bien trouvée pour montrer que les instincts n' ont souvent rien de bien glorieux ).
J' ai trouvé que chaque " camp" se montrait très animal finalement, chacun défendant son clan, n' hésitant pas à tuer, massacrer, se montrer cruel que ce soit d' un côté ou de l' autre ( Tu as touché à mon clan? J' arrive avec ma massue). Mon admiration pour Tarantino a encore grandi, les scènes sont génialement mises en scène, filmées etc... Du génialissime grand Tarantino.
Shyn Fir > " J'ai été très impressionnée par le premier chapitre, le jeu impeccable de tous les acteurs (surtout l'acteur français), sa construction très efficace, et la beauté des plans" Idem.
C' est marrant, pour les gros plan sur Goebbels et Hitler en train de se délecter des scènes de violence, je ne l' ai pas perçu du tout comme une référence au spectateur de cinéma, mais comme une dénonciation de leur cruauté imbécile et de leur sadisme gratuit, de leur fierté incongrue à diriger un génocide - je ne crois pas que quiconque dans le cinéma ait ricané en voyant des parties sanglantes du film.
Sinon c' est drôle, je n' ai pas du tout trouvé le film ni long, ni démesurément gore. Je trouve justement que les choses étaient montrées seulement quand c' était nécessaire.
Spoiler:
On ne voit Aldo " dessiner " la croix gammée au couteau sur un front nazi qu' en dernière scène du film par exemple.
Je pense que le flash - back de Goebbels prenant une acrtrice en levrette était destiné à faire un trait d' humour, à ridiculiser la jeune femme toute apprêtée et faisant bonne figure au milieu de tout le beau monde qui l' entoure.
Loreleï > Je trouve comme toi que le fait que les nazis soient traqués / mis en danger est parfois vraiment jouissif.
Spoiler:
Notamment le rire de Shosanna après la mise en place de son " piège", c' est génialissime. J' aurais voulu que celui qui a dirigé le massacre de sa famille soit le 1er brûlé ( oups ).
Concernant l' analogie avec les rats : évidemment que c' est révoltant. Mais c' est justement ça qui est intéressant, parce que dans leur raisonnement tordu, c' est en même temps extrêmement cohérent.
Je salue aussi bien bas la performance d' acteur de la personne interrogée dans le chapitre 1. oO
Et évidemment que les nazis sont atrocement séduisants, ce n' est pas pour rien s' ils ont séduit tant de monde hein ... Certains sont le portrait craché de la grande et belle brute blonde germanique telle que Nietzsche les dépeint si vous voulez mon avis. A mon avis, Tarantino joue là - dessus, sur la répulsion que l' on peut ressentir à penser qu' ils étaient quand même bien élégants et de beaux - parleurs... ces nazis.
Dernière édition par Selina le Jeu 27 Aoû 2009 - 17:39, édité 1 fois