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 OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31

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Emu

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyMer 30 Aoû 2006 - 22:14

Je viens de découvrir la suite en te donnant les renseignements concernant Elisabetha.... je me laisse de plus en plus prendre par l'histoire... c'est vraiment très agréable à lire !
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cycy

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyJeu 31 Aoû 2006 - 18:12

Voilà les chapitres 8 et 9 ( vive les vacances ^^)...Merci à Emu et Lweeling de m'avoir prêté certains de leur personnage pour participer à ces petites divagations littéraires. Elisabetha et Sabel qui vont intervenir dans les chapitres suivants appartiennent donc respectivement à Emu et Lweeling. Et j'espère ne pas être trop éloignée de leur vision !! ^^

Chapitre 8 : Prêtres ?...Vous avez parlé de prêtres ?

Oren passa la tête dans la cabine des passagers.
—Alors ? Le voyage s’est bien passé ?
—Oui, oui merci, c’était vraiment parfait, répondit Alan.
—Robby, cet appareil est une pure merveille, vraiment !
—Ah ? Merci beaucoup, mais vu l’utilité que j’en ai, je serai ravi de te le prêter quand tu le voudras …
—C’est bon, ils sont là, précisa Cyd en jetant un coup d’œil par le hublot. Allons-y.

Ils descendirent de l’appareil et constatèrent qu’une limousine les attendait avec deux représentants des men in black de part et d’autre de la voiture.
― Il n’y a pas à dire, ils ont le sens du spectacle tes amis, coula Alan avec un sourire un coin.
Il faisait beau ce jour-là. Rome s’était parée de cette lumière si particulière qui faisait de ses rues et de ses vieilles pierres un agencement unique. Oren avait le nez collé à la vitre, visiblement, elle appréciait cette ville. La limousine circulait dans un joyeux remous de voitures et de cars de touristes et, personne ne semblait savoir ce que voulait dire un feu rouge ou des panneaux de circulation. C’était donc au chauffeur le plus audacieux et le plus persuasif de s’avancer dans cette drôle d’arène urbaine, sous les klaxons et les injures des autres. La limousine passa devant la grande place d’où on distinguait les murs impressionnants du Vatican et pénétra par un garage souterrain quelques rues plus loin.
― Cyd ? Demanda Robby. Tu crois qu’on va croiser le Pape ? Non parce que tu comprends, je ne me suis pas confessé depuis au moins deux jours …et enfin …j’imagine qu’il va le sentir …Ce n’est pas très respectueux …
― Ne t’inquiète pas, Robby. D’abord, je suis sûr que nous n’allons pas croiser le pape et, ensuite, je suis persuadé que ton âme est toujours aussi pure qu’il y a deux jours.
― Si les foudres divines ne s’abattent pas sur moi quand je mettrais les pieds là-bas, alors tu ne risques rien, crois-moi ! Ria doucement Oren comme une enfant qui vient de briser un vase familial.
S’ils n’avaient pas été prévenus de leur destination, ils auraient pu croire avoir pénétré la fameuse zone 51. Il y avait des hommes armés à tous les relais de l’immense parking, à tous les ascenseurs et à tous les niveaux qu’ils virent. Ils en vinrent à se demander s’ils allaient finir par croiser des prêtres, ce qui leur parut la moindre des choses dans un lieu comme celui-là. Il n’échappa pas au groupe que Cyd devait être quelqu’un d’important et de reconnu, car il n’eut jamais à présenter un passe ou une autre justification de son existence, ni même de celle des autres. Les hommes armés s’écartaient simplement sur son passage et seuls quelques regards obliques parvenaient à couler sur Oren qui ne sembla pas y prêter attention.
― Et sinon…Il y a quelques prêtre au Vatican ou c’est juste une légende urbaine ?
― Nous y arrivons, Alan.
Ils aperçurent un jeune homme se diriger vers eux avec une démarche un peu bancale comme s’il avait un léger handicap. Il portait une robe de prêtre sans ornementation particulière ainsi qu’un petite tonsure qui découpait en soucoupe ses fins cheveux dorés.
― Oh mon père, lança-t-il à Cyd d’une voix qui ne semblait pas être sortie de l’adolescence. Je suis heureux de vous voir…Avez-vous fait bon voyage ?
― Oui rassurez-vous. Je souhaiterai que nous ne perdions pas de temps. Avez-vous reçu les fax des clichés que nous avons pris de l’objet en question et que je vous ai envoyé avant de décoller ?
― Oui, nous les avons et nos spécialistes se sont tout de suite mis au travail. Je vous en prie, suivez-moi, nous allons étudier leurs premières conclusions. J’ai fait quelques recherches, depuis votre appel, et je crois avoir trouvé quelques petites choses très intéressantes dans les retranscriptions des écrits de Manéthon.
― Manéthon? Lâcha Alan. Ce n’était pas un prêtre égyptien du troisième siècle avant JC ?
― Exact ? Fit le jeune prêtre agréablement surpris par la qualité de son auditoire. C’était un prêtre historien. Grâce à lui, nous avons pu reconstituer toute la dynastie des rois égyptiens puisqu’il a été le premier à faire la distinction entre les trente et une dynasties qui se sont succédées au pouvoir.
Ils empruntèrent un autre ascenseur et descendirent d’une dizaine d’étages. Lorsque l’ascenseur s’ouvrit, ils furent saisis par la modernité des infrastructures. Du personnel vêtu de blouses blanches déambulait avec des dossiers scellés dans des couloirs aseptisés du bâtiment gris. Le groupe eut l’impression de se trouver à l’intérieur d’une centrale nucléaire, la sécurité en plus.
― Ce qu’il y a d’étonnant dans votre découverte, poursuivit le prêtre qui avait l’air d’un fossile dans cet environnement. C’est évidemment sa datation. Manéthon n’a opéré sa classification qu’à partir du troisième siècle. Nous n’avons que des informations très éparses sur ce qui s’est passé avant la réunification de la haute et basse et Égypte par Narmer en – 3100 avant JC. Malgré les récentes découvertes du site d’Oum el Khaab qui tendent à lister un certains nombres de rois qu’on a cru d’abord légendaires. Le fait est que nous ne connaissons pas grand-chose des sites d’Abydos et d’hériakonpolis.
― J’ai entendu parler de cette dernière découverte, intervint Alan. Apparemment, ils auraient découvert des textes faisant état de l’existence de rois des protoroyaumes d’égypte. Des rois associés à des noms d’animaux, comme le roi scorpion, éléphant ou coquillage.
― Tout à fait exact ! Félicita le prêtre qui devait penser que tous les civils étaient de parfaits incultes. Cette découverte, qui est encore trés largement débattue dans le milieu, repousse de quelques siècles l’apparition du langage sous forme d’écriture que Manéthon ne fera que bien plus tard. Or, votre découverte daterait de cette fameuse époque protodynastique Badarienne dont nous ne connaissons rien !
― Et que pensez-vous du fait que cet objet soit vivant ? Interrogea Oren en jetant, comme à son habitude, le pavé dans la marre avec la douceur d’un treuil industriel.
L’auditoire marqua une pause.
― Et bien …Des objets de cette époque, demeurés cachés si longtemps, devaient avoir une valeur particulière. Nous avons mis nos plus fins traducteurs sur le déchiffrage des signes. Bien que nous n’ayons pas énormément avancé, il ne semble pas qu’il s’agisse d’une liste de rois comme on aurait pu le penser sur ce genre de tablettes. Cela parlerait plutôt d’étoiles et de mouvement du soleil, ce qui tendrait à penser que ce texte pouvait servir à des incantations particulières laissées aux prêtres de cette époque.
― Vous voulez parler de …magie ? dit Robby tout doucement comme s’il avait peur qu’on les entende.
― Oh c’est encore trop tôt pour le dire. Mais si des factions démoniaques se sont ruées sur cette pierre sans prendre plus de précaution que celle de détruire une partie d’un musée, j’ai bien peur que ce soit un objet d’une grande valeur …ésotérique.
― Avez-vous fait appel à plusieurs de nos alliés pour affiner votre traduction ? Demanda Cyd.
― Oui bien entendu. Quelques représentants sorciers et maîtres vampires se sont immédiatement déplacés. La plupart d’entre eux n’ont pas plus avancé. Hélas, même chez les immortels il est très difficile de rencontrer une créature qui soit aussi vielle que cette tablette. Néanmoins, juste avant que vous n’atterrissiez, nous avons peut-être découvert quelque chose.
Il les fit entrer dans une grande salle éclairée de plusieurs néons à la lumière crue. Différente personnes s’affairaient sur des vieux ouvrages ainsi que sur des photos d’autres tablettes. L’ancienneté des objets qui se trouvaient dans la salle contrastait avec les ordinateurs dernières générations dont les écrans plats occupaient presque tout le mur du fond. Oren siffla entre ses dents.
― Equipement impressionnant !
― Je vous remercie mademoiselle, dit le prêtre avec beaucoup de tact.
Oren sourit. Il avait dû la reconnaître. Les hommes avaient toujours deux façon de se comporter avec elle, ou ils tentaient de la tuer ou ils se comportaient comme si elle était une sorte d’arme précise qu’il fallait manier avec la plus extrême des précautions si on ne voulait exploser avec.
― Quelle est donc cette découverte ?
― Voilà mon père…Certains de nos collaborateurs…
― Vous parlez des …vampires ? Chuchota Robby.
― Heu …oui entre autre… Certains de nos collaborateurs donc, pensent que nous ne parviendront pas à déchiffrer la tablette sans l’aide d’une clé.
― Une clé ? Répéta Alan en essayant de trouver un siège de libre. Une clé de décodage, vous voulez dire ?
― Exactement ! Les auteurs de cette tablette ne souhaitaient pas que d’autres prêtres qu’eux ne déchiffrent leur message, c’est certain. C’est sans doute pour cela qu’ils ont assorti leur texte d’un code afin que seuls les initiés puissent la comprendre. Or personne, du moins à notre connaissance, ne parle de cette tablette parmi les historiens antiques. Manéthon, lui –même, semblait ignorer tout de l’existence de ce texte. Il est très probable que cet objet ait été soigneusement caché par ses auteurs.
― Vous n’allez pas me faire croire que personne n’a jamais tenté de déchiffrer ce code ? Coula Oren avec un sourire innocent. Allons, l’histoire de l’humanité se résume justement à cela…Percer des mystères, espionner, cacher, voler et découvrir…
― Certes…vous n’avez pas tort. C’est pourquoi nos collaborateurs sont persuadés que si le code existe toujours quelque part, nous le trouverons dans les écrits de Ernst Freidrich Constentin.
― Ce n’était pas un prêtre particulièrement fanatique du 14ème siècle.
Les mots prêtres fanatiques raisonnèrent en écho dans la salle et jeta sensiblement un froid.
― Oui, enfin je veux dire un en position de force.
― En fait, rectifia Cyd. Il a surtout été convaincu de sorcellerie. Il a écrit un ouvrage très conséquent sur la pratique de la magie noire et druidique. Il pensait que la seconde pouvait aider la première à être encore plus puissante et il a tenté de détourner les écrits de la wicca…
― Les fondements connus à ce jour de la magie des druides.
― Et pourquoi pensez-vous que, justement cet auteur, aurait pu avoir connaissance, des siècles plus tard, de l’existence de cette tablette ?
― Et bien, nous savons que Constentin était un passionné des sciences occultes et de l’histoire de l’égypte. Il a souvent dit à ses contemporains que l’Égypte antique recelait un pouvoir énorme dont nous n’avions pas conscience du fait de notre ignorance. Il a passé sa vie à faire des expéditions en Egypte, bien avant que l’archéologie ne soit une vraie discipline. Selon des témoignages d’intimes, il aurait pu faire quelques découvertes qu’il a bien entendu garder pour lui. A côté de son ouvrage sur la magie noire, il aurait écrit quelques autres livres sur l’Egypte, totalement insignifiants d’un point de vue historique, mais qui pourraient contenir la clé. Nos chercheurs pensent que c’est le candidat le plus plausible en ce qui concerne la clé…
― Bien, nous n’avons plus qu’à retrouver cette clé alors !
― C’est bien cela le problème, répondit le prêtre à Oren. Nous n’avons que le traité sur la magie noire de Constentin. Tous les autres de ses ouvrages n’ont pas été jugés d’importance assez capitale pour être retenus dans nos archives.
― Avec les moyens dont vous disposez, je ne comprends pas que vous n’ayez pas tout simplement scanné les ouvrages au fur et à mesure de vos récentes découvertes. La base de données serait alors sans limite et vous n’auriez plus qu’à organiser des portails d’entrée selon un puissant moteur de recherche.
Vraisemblablement, Oren s’adressait à des personnes qui pensaient encore que le livre valait toujours mieux qu’un Cdrom. Elle leva les yeux au ciel.
― Si cet ouvrage a été découvert puis racheté, il a forcément dû atterrir chez un riche collectionneur, compte tenu de la valeur d’un ouvrage si ancien, ou bien chez un antiquaire.
― Sûrement, nous y avons pensé, mais les fichiers des domaines ne sont pas tenus à jour et surtout sont inextricables…
Oren passa juste à côté du prêtre et lui lança un regard de chat joueur.
― Dans tous les pays et toute l’histoire, savez-vous quel source d’informations est la plus fiable ?
― Je pensais, dit le prêtre un peu troublé par la jeune femme. Qu’il s’agissait des nôtres …
― Hélas…les fichiers les plus complets et les plus fins sont toujours détenus par l’administration fiscale. L’ouvrage en question n’a d’intérêt que pour les collectionneurs avertis et pour ceux qui, éventuellement, connaîtraient ce qu’il permet de déchiffrer. Dans un cas comme dans l’autre, ce livre n’est pas considéré comme majeur et, ainsi, n’a pas dû passer par la voie du marché noir. Or, une antiquité donne lieu à déduction fiscale. Quelle que soit la personne qui a fait l’acquisition d’un pareil ouvrage, elle n’avait aucune raison de le cacher puisque seuls certains initiés connaissent l’importance de son utilisation. Donc nous n’avons qu’à recenser les collectionneurs et antiquaires qui ont pignon sur rue et consulter leurs dossiers fiscaux.
― Ca va prendre des jours…
― Pas si on utilise plusieurs de vos jolies machines et qu’on crée un programme dont le but sera de rechercher précisément ce qu’on veut. Il fera tout le travail ! Après nous nous répartirons le fruit du résultat et nous nous rendrons sur place avant que ceux qui ont volé la pierre ne parviennent à la même conclusion que nous.
― Si ce n’est pas déjà le cas, nota Cyd avec gravité.
Sans plus attendre, on fit de la place à Oren pour qu’elle puisse mettre en application sa théorie. Après plusieurs heures passées derrière ce qui n’avait plus aucun secret pour elle, le programme put être lancé sur les traces des déclarations fiscales attachés à l’acquisition d’œuvres antiques. Le reste de l’équipe fit le tri entre les œuvres en question, selon le montant et la période considérée. Après huit heures de course poursuite informatique, Oren put obtenir une première liste de collectionneurs et antiquaires qui avaient acheté dans les dix dernières années des œuvres qui pourraient correspondre à la période de l’écrit de Constentin. Pour les plus éloignés d’entre eux, il fut décidé de tenter de les joindre par téléphone dans un premier temps. Pour ceux qui vivaient à Rome même, Oren se proposa d’aller voir sur place. Cet altruisme était, en réalité, bien moins détaché que ce qu’il paraissait. Oren mourrait d’envie de visiter quelques boutiques du centre ville afin de joindre l’utile à l’agréable. Elle vouait un vrai culte aux chausseurs et couturiers Italiens et, en période de crise, l’achat d’une paire de Prada ou d’un ensemble Gucchi était la meilleure des thérapies.
Elle enregistra les paramètres des antiquaires qu’elle devait aller visiter sur le GPS de son portable et quitta les sous-sols du Vatican.
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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyJeu 31 Aoû 2006 - 18:14

Chapitre 9 : La curiosité est un vilain défaut !

― Mais où te caches-tu donc ? Si tu n’es pas entre les M et les O…où as-tu pu bien passer…
Elisabetha soupira, perchée sur son échelle grinçante.
― Je n’aurai pas assez d’une éternité pour mettre de l’ordre dans ces étagères, murmura-t-elle. Ah mais attend ! Te voilà !
Elle s’étira de toute sa mince silhouette afin de pouvoir atteindre le livre égaré. Combien de fois avait-elle supplié son patron d’investir dans des échelles à roulettes. C’était quand même plus pratique que de jouer au funambule entre les rayons poussiéreux de la petite boutique d’antiquité. Encore un petit effort et elle le toucherait presque !
Oren pénétra dans la seconde boutique en espérant trouver quelque chose. Celle-ci ressemblait à un dépôt. Il y avait des livres jusqu’au plafond. Les étagères semblaient gémir de douleur sous le poids de ces ouvrages. « Comment trouver quelque chose là-dedans » se dit Oren avec une pointe de lassitude. Entre les différents meubles aussi anciens que les ouvrages, des plantes vertes tentaient de se frayer un passage. Oren éternua. C’était plus fort qu’elle, dès qu’elle voyait des plantes, il fallait qu’elle éternue. Elle savait que ce n’était qu’un phénomène psychosomatique et non allergique, mais elle n’y pouvait rien. Pas question qu’elle passe trois heures à chercher dans cet antre de poussière, elle avait des bottes à acheter.
― Excusez-moi ? Lança-t-elle tandis qu’elle tentait d’apercevoir quelqu’un. Oh hé ?
Elisabétha sursauta et glissa de deux des marches de son échelle. Elle se rattrapa de justesse et constata que le dieu de l’équilibre ou celui de la chance était de son côté ce soir.
― Oui, oui ! répondit-elle au fond du magasin. Je suis là, une minute, j’arrive !
Elle retrouva la terre ferme et remit en place son joli tailleur gris foncé. Elle aperçut dans le magasin une jeune fille qui ne semblait pas avoir plus de dix huit ans. Elle avait l’air tellement fragile dans son manteau de cuir visiblement trop grand pour sa petite silhouette. Elisabetha avait tellement l’habitude d’une clientèle de vieux professeurs de lettres et d’histoire de l’art qu’elle ne put s’empêcher de se demander ce que cette jeune fille faisait dans un endroit pareil.
― Bonjour, dit-elle d’une voix douce et grave. En quoi puis-je vous être utile ?
La jeune fille la dévisagea un instant, puis son regard s’illumina.
― C’est un Courrège ? Demanda-t-elle avec un grand sourire.
― Pardon ? Répondit l’antiquaire avant de se rendre compte que la jeune femme parlait de son tailleur. Ah oui c’est exact, vous avez l’œil.
― J’adore les tailleurs qu’ils font…Vous le portez très bien !
― heu …merci beaucoup…
Elisabetha attendit poliment que la cliente sorte de son insolite contemplation et se rappelle l’objet de sa visite.
― Voilà, dit enfin Oren. Je pense que pouvez peut-être m’aider…Je suis à la recherche d’un ouvrage pas très connu de Ernst Freidrich Constentin…
― En effet, c’est un auteur qui est assez méconnu, si on met de côté son ouvrage très controversé sur la magie noire, enchaîna Elisabetha très intriguée par cette curieuse recherche.
― Avez-vous quelques uns de ses ouvrages ?
― Oui, nous possédons des éditions uniques et originales dont nous avons fait l’acquisition ses dernières années.
― Je peux peut-être repasser plus tard pour venir les chercher, demanda Oren qui se voyait déjà attendre que la totalité des étagères désordonnées soient inspectées.
― Non, non, c’est inutile je vais vous chercher les quelques ouvrages que nous avons de lui. Cela étant, nous ne possédons, hélas, pas d’exemplaire de son traité universel de magie noire.
― Oh c’est sans importance, ce n’est pas ce livre que je cherche.
Oren vit la jeune antiquaire disparaître au fond du magasin, en sachant précisément où elle allait. Comment arrivait-elle à s’y retrouver dans toute cette confusion décorative, c’était un vrai mystère. Elisabetha revint cinq minutes plus tard en portant, avec délicatesse, trois ou quatre vieux ouvrages.
― Voilà, c’est tout ce que nous avons, conclut-elle en les présentant sur un morceau de table miraculeusement épargné.
― Merci beaucoup !
Oren sortit son portable et commença à le balader sur les premières pages d’un des ouvrages. Elisabetha était restée un peu en retrait, mais ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’elle pouvait bien fabriquer avec son téléphone. La technologie, sous quelle que forme que ce soit, était pour elle presque aussi ésotérique que la fumante théorie de la trinité catholique. Sauf qu’en l’occurrence c’était beaucoup plus drôle de voir à quel point l’être humain pouvait se montrer ingénieux quand il s’agissait de s’économiser. Et voilà, tant d’années d’expérience, de réflexion sur soi, de maîtrise et de connaissances amassées tout au long de sa réclusion pour en arriver à ceci : la curiosité. Quand vous commenciez à mettre le nez dans un livre et que vous vous prenez à aimer cela, alors le virus du savoir s’encrait en vous, vous prenait les tripes et il n’y avait plus moyen de s’en défaire. La curiosité était un très vilain défaut, mais Elisabetha ne pouvait cesser de se demander ce que cette jeune fille bien étrange pouvait espérer découvrir dans un ouvrage très controversé de Constentin. Elle se mordit légèrement la lèvres du bas à peine glossée et fit ce qu’elle n’aurait jamais dû faire.
― Excusez-moi ? Dit-elle sur un ton qu’elle voulu le plus anodin possible. Si vous me disiez exactement ce que vous cherchez, peut-être pourrai-je vous aider, je suis assez spécialiste de cette période…
Oren, qui commençait déjà à perdre patience et avait la sérieuse impression que les plantes la regardaient, fut très heureuse de cette offre secourable.
― Oh oui merci ! En fait, d’après des spécialistes de ce genre de littérature, l’un des ouvrages de Constentin refermerait une sorte de code qui permettrait de déchiffrer une langue très ancienne d’origine égyptienne…
Voilà qui devenait réellement très intéressant.
― En effet, répondit Elisabetha qui s’était emparée de l’un des livres. C’est effectivement une théorie que certains de ses détracteurs ont soulevée. En fait, cela a même participé à sa condamnation par l’église, puisque celle-ci a considéré cette recherche en déchiffrage comme l’œuvre du diable…Mais pour beaucoup, ce n’est qu’une légende. Pensez-vous réellement que ce soit vrai ?
― Il se pourrait.
Elisabetha leva un de ses fins sourcils noirs. Se pouvait-il que ce soit vrai ? Cela bouleverserait, à coups sûrs, les connaissances scientifiques en la matière. Cependant, Elisabetha n’était pas exactement quelqu’un d’ordinaire et quelque chose dans son fort intérieur, une petite voix, lui hurlait que le monde de l’ombre, le versant noir de la vie sur cette terre ne devait pas être loin de cette histoire et, sans le vouloir, cela lui colla un frisson désagréable.
― Bien, si vous recherchez ce livre, c’est celui-là, dit-elle enfin avec assurance. C’est ce livre qui est cité dans les minutes de son procès. Les juges et les accusateurs en ont repris des passages très explicites. Maintenant, personne n’a jamais pu prouver l’existence de ce code…Pour n’importe qui, cet ouvrage n’est qu’une liste qui recense tous les démons affiliés à Satan, ainsi que l’organisation supposée des enfers. Même pour quelqu’un comme Constantin, c’est un livre plus que médiocre.
― Parfait, je vais le scanner, si vous me le permettez, mais je vous prends le livre aussi.
― Le scanner ?
Oren la considéra un instant, enchâssée dans un tailleur sur mesure, le visage d’un doux ovale était encadré par une épaisse chevelure sombre qui avait bien du mal à se discipliner dans un chignon haut. Elle possédait une beauté antique et le fait était que cette madone avait l’air de se demander ce qu’Oren fabriquait avec son téléphone.
― Je vais photographier toutes les pages de ce livre, puis je vais directement les envoyer aux amis qui vont immédiatement travailler au décryptage du livre, comme ça, si quelque chose arrive au livre, aucune des données ne sera perdue. Si vous le faisiez avec tout vos livres, l’information et la connaissance circuleraient bien plus vite et cela éviterait que nous perdions des ouvrages fondamentaux de l’histoire dans des incendies ou autres accidents. Je ne comprends pas, qu’après les pertes irrémédiables de la bibliothèque d’Alexandrie, de celle du Caire ou même d’une partie du Louvre, on n’est pas déjà dématérialisé tous les livres …
― Les dématérialiser tous ? Cela n’arrivera jamais…
― Pourquoi donc ?
Elisabetha sourit et pris un ouvrage ancien qu’elle ouvrit délicatement en son centre. Elle ne connaissait peut-être rien à la modernité technologique, mais elle savait en revanche deux ou trois chose sur l’être humain.
― Parce qu’il y a un fait dont l’être humain ne pourra jamais se passer …
Elle s’approcha d’Oren qui l’observait attentivement, puis elle souffla à peine sur le livre ouvert. Une poussière infime se forma juste au-dessus de l’ouvrage et véhicula des odeurs de vieux cigare, d’humidité et d’épices.
― Ceci est ce qui nous connecte tous par-delà les siècles et l’avancée de l’histoire. Ce que je tiens dans mes mains a été touché par des générations avant nous et ces générations ont laissé leurs empruntes. L’origine du bois utilisé, la nature de l’encre et les pigments naturels qui se trouvent sur ces fines feuille de papier… Toutes ces manipulations se sentent et se voient même parfois. C’est ce qui nous prouve que nous appartenons à un cycle qui nous dépasse. Et ceci, seul l’objet peut vous l’offrir.
Oren sourit. Elle aimait la façon dont Elisabetha racontait son histoire et Oren aurait aimé croire à l’existence d’une chaîne dont elle s’était extraite depuis des siècles. Soudain, le bruit de la porte qui s’ouvre se fit entendre. Décidément, il y avait du monde ce soir au magasin se dit l’antiquaire. Il s’agissait de trois hommes habillés en costume noir et qui avaient l’air aussi intéressés par les livres que des truites par la loi de la relativité. Oren se redressa et fut immédiatement sur ses gardes.
― Puis-je vous être utiles Messieurs, demanda Elisabetha qui n’avait guère plus confiance en leur mine.
― En effet ma petite demoiselle, répondit l’un d’entre eux sur un ton condescendant. Nous recherchons un ouvrage de Ernst frib…frai…frei…
― Constentin ! Lâcha son acolyte avec humeur.
― Ouai c’est ça Constentin. Vous avez ça ?
Oren poussa légèrement le livre derrière une montagne d’autres.
― Je suis navrée, répondit Elisabetha sur un ton neutre. J’ai vendu le dernier exemplaire de sa bibliographie, il y a deux jours.
L’étranger s’accouda sur un des meubles écrasant plusieurs ouvrages.
― Ah oui ? Ben c’est pas ce que nous disent nos renseignements ma petite dame. Je vous conseille d’être coopérative et de nous donner ce livre …tout de suite !
― Alors la petite dame, répondit sèchement Elisabetha en se plantant devant lui. Elle vous dit qu’elle a vendu l’ouvrage !
― Hè ! Sur un autre ton, ok !
L’homme s’était avancé vers elle et s’empara de son poignet avec le moins de délicatesse possible. Mais au moment où il allait se montrer encore moins aimable, Oren avait attrapé son autre bras et plia son articulation du coude dans l’autre sens. La jeune femme de la boutique ouvrit grand ses yeux. Comment une créature qui paraissait aussi jeune et fragile pouvait infliger une telle blessure sans même se départir de son air innocent !
― Tu ne la touches pas, dit Oren sur un ton égal.
L’homme se tordit de douleur, ce qui sonna le rappel des troupes. Les deux hommes s’élancèrent vers les jeunes femmes. Oren s’occupa de celui qui se présentait sur sa gauche et put le contrôler assez vite, mais le troisième était déjà sur Elisabetha. Celle-ci recula et sa main heurta un exemplaire des premières éditions de l’encyclopédie des lumières. Elle s’en empara et, sans réfléchir, frappa de toutes ses forces à l’aide de ces cinq kilos de concentré de définitions. L’homme en fut déséquilibré et s’affaissa en entraînant, dans sa chute, une bonne vingtaine d’ouvrages qui achevèrent de l’assommer.
― Merci les lumières !
― Vous n’êtes plus en sécurité ici ! Lança Oren qui ramassait l’ouvrage de Constentin.
― Pardon ? Mais enfin que se passe-t-il ?!
― Vous ne pouvez plus rester ici, ils vous connaissent maintenant ! Il faut venir avec moi, sinon vous courrez un grand danger !
― Vous suivre maintenant ? Mais enfin je ne peux pas laisser la boutique comme ça ! Et puis, il y a troll !
― Hein, vous fréquentez des trolls ?
― Oui…heu non ! Je parle de mon patron, il faut que je le prévienne !
― Non c’est trop tard, moins il en sait et mieux ce sera pour lui ! Ils comprendront qu’il n’est au courrant de rien et ils le laisseront tranquille. Je vous en prie, faites-moi confiance, je vous expliquerai tout, mais il faut partir maintenant !
Elisabetha savait bien qu’elle venait d’assister à une scène à laquelle elle n’aurait jamais dû être mêlée.
― D’accord, mais une minute !
Elle courra au fond du magasin et emmena un exemplaire original de Dickens qui ne la quittait jamais ainsi qu’un de ses ficus.
― Attendez …vous emmenez une plante avec vous ?
― Heu oui …Pour certains ce sont les animaux de compagnie, moi ce sont les plantes …Cela dit, j’ai un chat aussi…
― Ah…moi j’ai un lapin.
― Oh, ben c’est bien les lapins…
Elles entendirent crisser des pneus juste au bout de la rue. Oren attrapa le bras d’Elisabetha et l’entraîna à l’extérieur. La jeune femme se retourna et regarda la boutique s’éloigner. Quelque chose de fort désagréable lui disait qu’elle n’était pas prête de revoir ce petit univers qui l’avait accueillie, réchauffée et dans lequel elle se sentait si bien. L’ombre la rattrapait finalement, à moins qu’elle n’y ait plongé sans s’en apercevoir.


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Emu

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyJeu 31 Aoû 2006 - 18:46

Cycy... daisy

Merci de me faire partager tes lignes en y incluant Elisabetha... tu ne t'es pas éloignée de la vision que je m'en fais, je la reconnais à travers tes écrits et j'ai bien hâte de voir comment elle va évoluer dans cette histoire !

Les petits détails que je t'ai communiqué sur Elisabetha, tu as réussi à les intégrer au récit... si bien que j'ai l'impression de voir mon Elisabetha prendre vie... troublant !

Mais comment vais-je faire quand tu vas rebosser et que ta cadence d'écriture sera ralentie ?! mur
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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyJeu 31 Aoû 2006 - 19:40

Héhé c'est toujours aussi super! j'aime bien aussi Elizabetha, elle est marrante (bravo Emu lol) vivemment la suite heuuuuuuu ^^
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Moachan

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyJeu 31 Aoû 2006 - 19:41

bon la j'ai vraiment bcp de chapitres de retard T.T ...
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Mayu

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyJeu 31 Aoû 2006 - 23:14

toujours aussi bien daisy le personnage d'Elizabetha est sympathique ^^ ( comme dit Lweeling: bravo Emu XD)
vivement la suite ^o^
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Bory

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyJeu 31 Aoû 2006 - 23:39

Rhooo j'adore quand je découvre que j'ai plein de chapitres en retard XD *a tout dévoré*

Huhu y'a pas dire, tu écris super bien, et on rentre très vite dans l'histoire qui en plus d'être prenante est vraiment drôle!!! ^O^ Euh, encore????
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cycy

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyVen 1 Sep 2006 - 0:03

Ah merci beaucoup !!! ça me fait trés plasir que vous preniez le temps de lire et de me laisser des petits commentaires !!!

Ben je suis encore chez moi pour quelques jours alors je vais pas m'arrêter en si bon chemin ^^ !

J'aime aussi beaucoup Elisabetha ...j'espère parvenir à rendre Sabel aussi bien !!!
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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyVen 1 Sep 2006 - 0:26

Je pense pas que tu ai de problèmes! lol (en tout ca hâte de connaître la suite héhé)
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silene

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptySam 2 Sep 2006 - 21:04

Vivement la suite !!!!!!
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cycy

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyMar 12 Sep 2006 - 21:18

Allez post en deux parties ^^ d'abord les chapitres puis les photos !!

Donc je tiens d'abord à dire qu'aucune BJD n'a été maltraitée durant les scènes décrites ^^

Oren : Ouai c'est ça !!!!

Pou celles d'entre vous qui reconnaîtront mon ô combien peu subtile clin d'oeil cinématographique, je m'excuse d'avance du détournement looool

Chapitre 10 : Lady in night.

― Je reçois les fichiers d’Oren ! S’exclama le jeune prêtre à l’intention de Cyd. Ce sont les pages de l’ouvrage de Constantin.
― Bien, mettez vos traducteurs au travail, plus vite nous aurons décrypté la clé, plus vite nous découvrirons ce qui se passe dans l’autre monde.
― Que penses-tu qu’ils cherchent vraiment, Cyd ? Demanda Alan qui jouait avec les restes d’un crâne d’homo erectus.
― Je ne sais pas. Alan, tu es encore novice dans ce milieu, mais la nature, au fil du temps a dissimulé une quantité importante de trésors de savoir et de pouvoir. Nous n'en connaissons qu'une infime partie. Ce qui m'inquiète n'est pas tant de découvrir un autre de ces secrets, mais que pour la première fois les différentes races de non humains s’allient et vont dans la même direction. La question qu’il faut se poser est quelle est la découverte qui peut parvenir à réunir des espèces qui se font la guerre depuis la nuit des temps et quel but les pousse à agir ensemble ?
― Evidemment dit comme ça, c’est très effrayant.
Plusieurs personnes s’agitèrent dans le couloir de droite. Les murmures s’amplifièrent. Cyd pencha la tête en signe d’invitation hiérarchique. L’un des scientifiques en blouse blanche s’approcha avec un fax entre les mains.
― Nos sentinelles ont repéré un mouvement anormal de créatures démoniaques dans le centre ville vers le colisée.
― Mais l’existence de créatures démoniaques, ce n’est pas ça qui est anormal ? Précisa Alan en ramassant le crâne qu’il venait de faire tomber.
Le religieux le dévisagea comme sil venait d’ennoncer une aberration, ce qui était sans doute le cas.
― Non ce qui est anormal, c’est que d’après nos observateurs, il s’agirait d’un petit groupe formé de vampires, de goules, de loups-garous et de quelques autres démons vengeurs.
Cyd prit le fax et vérifia.
― Des vampires et des loups-garous ? Répéta-t-il incrédule. Je pense que ce sont sûrement ceux qui nous ont déjà souhaité la bienvenue au musée ! Allons-y !
― C’est ça, oui ! Allons au devant du danger ça faisait un petit moment qu’on avait pas essayé de nous tuer !
― Prévenez-nous dès que vous trouvez quelque chose sur le livre, dit Cyd au jeune prêtre.
― Comptez sur moi, mais soyez prudents tant qu’on ne sait pas exactement de quoi il retourne !
Cyd fit un léger signe de la main et plusieurs personnes disparurent immédiatement
― Pas question de sortir sans une bonne préparation cette fois, dit-il fermement.
La préparation, en question, consistait en un véhicule blindé de marque allemande dont le coffre était rempli d’armes en tout genre, chacune spécialisée dans une art de guerre.
― Il faut contacter Oren, précisa Alan, qu’elle nous rejoigne avec le livre directement sur place, Robby donne-moi ton porta….Robby ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
― Je viens avec vous.
Alan et Cyd échangèrent un regard complice mais discret. C’était toujours Cyd qui prenait en charge Robby, comme s’il s’était senti investi de la mission de remplacer la figure paternelle qui lui avait tant fait défaut. Il contourna la voiture et s’approcha du jeune homme.
― Ecoute Robby, je crois qu’il serait plus sage que tu restes ici. Tu seras en sécurité et nous serons vite de retour. J’ai besoin de quelqu’un de confiance pour me tenir au courant de l’avancée des travaux…
― Pour cela, tu as toute l’équipe des prêtres en blouse blanche, répondit-il un peu sèchement. Je sais très bien que je suis une charge pour vous et que je suis incapable de vous aider à vous défendre. Je suis même incapable de me défendre moi-même. Mais vous êtes ma seule famille et il n’est pas question que je reste seul pendant que vous allez risquer votre vie. On doit se serrer les coudes et, moi tout seul, je ne vaux peut-être pas grand-chose, mais si j’appelle les hommes de mon père, dans les dix minutes nous aurons un armée de gros bras dans quelque ville qu’on se trouve, alors je viens et vous n’avez rien à redire à ça.
Il termina sa phrase dans un souffle un peu hésitant, puis croisa les bras sur sa poitrine. Plus le temps d’essayer d’avoir une conversation avec lui, il fallait faire avec. Cyd tourna les talons et ouvrit les portes de la voiture en guise de réponse. Alan passa à hauteur de Robby et lui tapota sur l’épaule.
― Dans l’histoire, dit-il avec tendresse, je suis aussi novice que toi et je suis très content de t’avoir à mes côtés. Cyd aussi et si la greffe de son cœur avait pris chez lui, il te le dirait aussi.
― Je t’ai entendu Alan.

L’ordinateur de bord de la voiture était en constante connexion avec les services scientifiques du Vatican. Grâce aux informations transmises à l’équipage, celui-ci pouvait suivre les déplacements du groupe de démons. Une voiture suivait celle de Cyd à distance régulière. Les hommes de main du prêtre accompagnaient l’escapade : juste un petit détachement afin de ne pas attirer l’attention. Ils passèrent près du Colisée et se garèrent plus loin près d’un dépôt de bus. Le groupe de non humains était en train de se faufiler dans les petites rues perpendiculaires, selon les derniers rapports. Ils descendirent de voiture. Cyd fit signe à ses hommes de se déployer silencieusement. La nuit était tombée depuis une bonne demi heure et, si l’horizon citadin saignait encore à peine, la voûte bleuâtre était à présent presque toute puissante. Les vampires étaient les créatures les plus à l’aise la nuit et aussi les plus sournoises. Il fallait s’en méfier.
― Tu as réussi à joindre Oren ? Murmura Cyd à Robby.
― Oui, elle arrive.
― C’est sûr qu’on serait plus en sécurité si elle était là…J’entends du bruit par là…
Alan arma son magnum 357, arme un peu prétentieuse mais non moins efficace contre n ‘importe quelle créature dotée d’une squelette, puis s’avança lentement dans la petite ruelle sombre et odorante. Une ombre ! Il savait qu’il y avait quelqu’un ! Il avança encore un peu mais quelque chose, ou quelqu’un, le tira si violement par la main qu’il roula sur lui-même et s’effondra sur le dos. Le choc fut si rude qu’il en eut la respiration coupée. Conscient que la position couchée n’était pas la meilleure dans une perspective de survie, sauf à faire le mort, il tenta de se redresser immédiatement. Il stoppa net son mouvement au moment où son nez allait toucher la pointe acérée de la lame d’une épée. L’ombre était donc toujours là et elle le tenait en respect. Son regard clair remonta la lame et il finit par distinguer la silhouette agressive. C’était celle d’une jeune femme, grande et élancée. Impossible de savoir si elle était humaine ou pas, mais le fait de circuler la nuit dans les rues sombres de Rome, une épée à la main, contribuait largement à étayer la thèse non humaine. Ses cheveux pâles brillaient en halo nacré autour d’un fin visage aux traits fermés.
― Faites qu’elle soit de notre côté, souffla Alan en levant les yeux au ciel.
― Je n’ai pas de …côté, répondit l’inconnue d’une voix grave et égale. Pourquoi me suivez-vous ?
― Pardon ? Mais on ne vous suivait pas …
Cyd parvint en courant à leur niveau. Il braqua son arme en direction de la jeune femme qui ne cilla pas.
― Mais qui êtes-vous, demanda Cyd sans desserrer les dents.
― Je m’appelle Sabel. je répète ma question, pourquoi me suivez-vous ?
― Nous ne vous suivions pas. Dit Cyd en baissant son arme.
― Je t’en prie, Cyd, aide-là à m’égorger tant que tu y es !
― Du calme ! Je connais son clan et son peuple, nous avons déjà fait appel à leur talent. Ils ne sont pas à proprement parler contre les humains.
― A proprement parlé ? Excuse-moi moi de ne pas rire mais j’ai la lame d’une épée qui me chatouille la gorge ! !
Cyd sortit lentement de sa poche une petite pochette noire et l’ouvrit. Il la montra à Sabel. C’était une sorte de porte carte en cuir noir avec une double croix rouge brodée à l’intérieur. La jeune femme baissa son épée.
― La main rouge, dit-elle sans plus de sympathie à l’égard des étrangers.
― Croyez-nous, poursuivit le prêtre en s’approchant, nous ne vous suivions pas. Nous avons été alertés par mes services que plusieurs démons avaient fait alliance et se dirigeaient par ici. Mais peut-être pourchassons-nous le même gibier.
― Peut-être. En tout état de cause, il semblerait que j’étais là avant vous. Vous permettez donc que je reprenne ma chasse…seule.
Elle rengaina son épée et salua brièvement le prêtre.
― Mais qu’est-ce fabrique Oren ? Jeta Alan qui se massait le cou.
Sabel s’arrêta et se retourna vers les deux hommes.
― Oren ? Oren Ishii ?
― Tiens, je n’ai pas pensé à lui demander son nom de famille…
― C’est exact, intervint Cyd qui savait précisément la raison pour laquelle la jeune femme connaissait le nom d’Oren.
Sabel hésita à peine. Ce n’était pas vraiment une habituée de l’hésitation et la prise de décision ferme et nette valait toujours mieux que l’immobilisme. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce que l’un des fléaux du monde démoniaque pouvait bien faire avec un représentant de l’église et deux humains aussi peu rompus à l’art de la guerre que des poussins venant de sortir de leur œuf. Quelle singulière équipée ? Et s’ils savaient des choses qu’elle ignorait sur ces brusques alliances démoniaques contre nature ? Comment mener à bien sa mission, si elle n’avait pas tous les éléments en main. Le prêtre avait dû sentir son hésitation car il s’avança vers elle.
― Je m’appelle Cyd, voici Alan et le jeune homme derrière vous, c’est Robby. Ecoutez, je ne sais pas pour le compte de qui vous agissez, mais je pense que nous avons tout à gagner à mettre en commun ce que nous savons, ainsi que nos savoir-faire.
Sabel n’aimait pas les pactes encore moins les promesses, mais elle savait reconnaître quand un camp avait des ressources meilleures que les siennes et Oren était, sans conteste, la meilleure ressource dont on pouvait disposer en pareilles circonstances.
― Soit, dit-elle en croisant ses bras sur sa jolie poitrine. J’ai été envoyée ici par mon clan afin de retrouver quelque chose qui nous a été volé.
― Que vous a-t-on volé ?
― Une ancienne tablette religieuse qui servait à traduire la volonté des dieux en regardant les étoiles à travers un jeu de trous et de transparence sculpté dans la pierre. C’est un objet qui a une grande valeur historique pour nous. Or, le fait est que des loups-garous et des vampires ont fait alliance pour pouvoir nous le dérober. Ce sont justement eux que je suis depuis un moment. A vous maintenant.
― Des archéologues ont mis à jour une tablette dans une langue égyptienne qui daterait de 3700 av JC. Cette tablette a été volée par le même groupe pour qui elle semble avoir une très grande importance. Il apparaîtrait, en outre, que cet objet présente quelques vertus …magiques. Mais la tablette ne peut être lue qu’au travers d’une clé. Clé qu’on aurait découverte dans les écrits d’un prêtre du XIVème siècle…
― Et fanatique…
― Oui merci Alan … D’un prêtre du XIVème siècle donc, ayant peut-être lui-même découvert la tablette. Pour une raison inconnue, il n’a pas révélé son existence et a dissimulé cette clé dans un de ses ouvrages qui est actuellement en notre possession.
Sabel était restée parfaitement immobile.
― Ce qu’ils nous ont volé était, jadis, utilisé dans des cérémonies secrètes à l’occasion desquelles, nos plus puissants mages magnaient une magie qu’on disait si dangereuse qu’elle en a été interdite.
Le groupe se tut un instant. Les éléments mis, bout à bout, ne laissaient rien présager de bon.
― Il faut absolument les retrouver !
― Silence, lâcha Sabel dans un murmure. J’entends quelqu’un !
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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyMar 12 Sep 2006 - 21:18

Chapitre 11 Permis s’il vous plait !

Elisabetha commença à se détendre et ôta ses ongles de la fine taille d’Oren. Elle avait peut-être été extraite du monde, un moment, mais elle connaissait néanmoins quelques éléments de base de la modernité. L’une de ses lois fondamentales, qui s’étaient naturellement imposée à elle, était de toujours conclure qu’un véhicule à quatre roues roule, alors qu’un véhicule à deux roues ne roule pas. Ces engins de mort étaient des défis constants aux lois de la physique. Or, la voilà juchée sur un de ces monstres de mécanique, tandis qu’elle se demandait encore comment la vie l’avait fait passer du statut d’antiquaire à celui de fugitive. Elles avaient pu semer leurs assaillants, mais à quel prix ! Elle consentit enfin à ouvrir les yeux. Son chignon, à moitié défait par le vent précipité sur son visage, laissait échapper de longues mèches sombres. Elle était assez stable sur le siège. La moto glissait entre les voitures avec une puissante facilité. L’air était encore tiède et sentait à peine l’humidité. Elle voyait les lumières danser devant et autour d’elle, alors que rien n’entravait ses mouvements. Ce n’était pas si désagréable, cette sensation de vitesse et de totale liberté. C’était même assez grisant de sentir la puissance de la technologie au service d’une balade qui crevait l’air en cadence rapide. Elle se redressa un peu pour voir devant, juste au-dessus d’Oren. Allons, chuchota sa petite conscience au creux de son estomac, inutile de tenter de me mentir, à moi qui te connaît tant…Je sais que tu l’aimes, cette liberté indisciplinée !
La moto ralentit tandis qu’elles approchaient du colisée. Oren s’enfonça dans une petite ruelle près d’un dépôt de bus puis arrêta le moteur. Il y avait deux autres voitures sombres garées l’une près de l’autre.
― C’est ici qu’ils m’ont donné rendez-vous, dit Oren en aidant Elisabetha à descendre de la terrible monture d’acier.
― Je ne vois personne en tout cas, tout est désert ici.
Elles se dirigèrent vers les voitures. Oren remarqua un appareil destiné à calmer les crises d’asthme.
― Ce sont bien leur voiture. Ils ne doivent pas être loin…
Oren retourna à la moto et en sortit plusieurs armes. Elle en tendit une à Elisabetha qui déclina l'offre avec beaucoup de délicatesse.
― On va essayer par là …je pen…
Oren n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une énorme explosion balaya la moto et l’une des deux voitures. Le souffle fut si fort qu’il projeta les deux jeunes femmes plusieurs mètres plus loin. La fumée sale et épaisse envahit la rue.
― Est-ce tout va bien ? Lança Oren en tentant de recouvrer sa respiration.
― je …je n’en ai pas la moindre idée, répondit Elisabetha qui se demanda combien d’os un immortel pouvait se casser avant de mourir.
― Oh c’est pas vrai ! ! ! ! ! !
― Q…quoi ?
― Ils ont flingué ma moto ! ! ! !
― Mon Opuntia ! ! !
― Hein ?
― Mon ficus…Il était dans le coffre…
Oren la regarda avec un petit air navré.
― Je te jure qu’ils vont nous le payer !
Elles s’aidèrent mutuellement à se relever, quand elles entendirent des éclats de voix venir de la gauche. Oren empoigna son AK 47 et tenta de percer du regard la pénombre. Elle aperçut Alan qui fut très vite suivi par Cyd, Robby ainsi qu’une tierce personne inconnue.
― Oren ! ! ! Il faut partir ! ! ! ! ! ! Ils sont derrière ! ! !
― Qui ça ils ?
Elle aperçut un petit missile d’un lance rocket s’abattre sur la seconde voiture. Des tirs perçaient l’atmosphère au loin.
― On a plus de voiture !!!! Hurla Alan. Ils ont des motos et des 4x4 et nous …on a plus de voiture !
― Oui, Alan je crois que tout le monde a remarqué…
Cyd regarda autour de lui afin de trouver un autre véhicule.
― Ils se rapprochent ! Il faut partir d’ici dit Sabel un peu durement.
― Les bus !!!
Alan montra du doigt l’entrepôt plein des bus privés. Oren remarqua des ombres dans le ciel.
― Tous dans le bus !!!! Hurla-t-elle ils ont des goules ailées !!!!
Sabel leva la tête et dût bien reconnaître qu’Oren avait raison. Elle détestait ces créatures comme tout démon évolué. Elles étaient cruelles, assoiffées de sang et, surtout, très difficile à tuer. Leurs cris stridents, qui portaient au cœur, achevèrent de convaincre le groupe de choisir la voie du bus. Oren ramassa autant d’armes que possible et Sabel vint très vite lui prêter mains fortes, sentant que contre ces créatures-là, l’honneur du sabre n’avait plus court.
― Sabel, souffla-t-elle en armant une kalachnikov.
― Oren ! Enchantée !
― J’ai ouvert !! S’écria Alan qui montait dans le bus suivi de près par Elisabetha et Robby.
Oren distribua le reste des armes entre Cyd, Sabel et Cyd. Elle appela Elisabetha qui s’approcha d’elle. Le démon enfonça une drôle de petite tige de métal dans le naiman du bus et le moteur de celui-ci gronda avec emphase.
― Il faut que tu conduises le bus pendant qu’on tient à distance ceux qui nos poursuivent !
Elisabetha la regarda hébétée.
― Pa … Pardon ? Mais je n’ai jamais conduit de bus !
― C’est comme un gros caddy de supermarché ! Lança Alan qui obstruait les fenêtres avec tout ce qu’il pouvait trouver.
― ..Je vis seule !! Je n’ai jamais pris le gros caddy de supermarché ! Je me contente toujours du petit panier bleu, moi ! Lâcha-t-elle légèrement énervée.
Les coups de feu se rapprochèrent et des bruits de moteurs surchauffés raclaient le bitume. Elisabetha s’assit machinalement derrière le volant tandis qu’Oren fixait sa tige de fer.
― C’est un boîtier automatique, tu n’as qu’à freiner ou accélérer.
― Oren …Oren ? Je n’y arriverai pas …je ..je n’ai même pas mon permis, alors un bus ! Je vais tous nous tuer au premier virage !
Oren prit la main d’Elisabetha, la posa sur le volant et referma la sienne au-dessus. Elle planta ses étranges yeux changeant et la regarda comme si elle touchait à peine son âme.
― Je sais quelle force t’habite, dit-elle avec une infinie profondeur.

Pour la première fois, et pour l’espace d’une seconde, Elisabetha aima le mot force dans la bouche d’Oren, comme si, dans l’instant, sa puissance incontrôlable était une bénédiction.
― C’est quand vous voulez !! Cria Alan au fond du car.
Elisabetha sortit de cette drôle d’impression figée et appuya de toutes ses forces sur l’accélérateur. La totalité des passagers se retrouva par terre mais, par bonheur, le bus était dans le sens de la route.
― Désolée …pardon …
Un bruit sourd écrasa le toit du bus. Tout le monde sursauta. Une goule venait de s’agripper au car comme un singe sur un arbre. Sabel ferma les yeux et remonta lentement la voie centrale. Elle s’arrêta et enfonça, d’un coup sec, son sabre dans le toit. Celui traversa la fine tôle et un horrible cri strident se fit entendre.
― Je déteste ces horreurs, conclut-elle définitivement.
― Ce que vous êtes belle, ne put s’empêcher de lancer Robby aplati sur l’un de sièges juste à côté. Sabel leva son fin sourcil droit, mais prit le parti de faire comme si cette improbable scène n’avait jamais eu lieu.
― Il faut les emmener loin du centre ville ! s’exclama Cyd en visant les roues d’un des 4x4. Nous devons protéger les civils avant tout.
― J’ai une carte ! Je m’en occupe !
Robby remonta vers Elisabtha et s’assit sur le strapontin à coté du chauffeur.
― Bonjour, fit nerveusement le jeune garçon. Moi c’est Robby.
― Elisabetha.
― Il …il faut qu’on sorte de la ville …On va essayer l’autoroute …alors je vais vous guider …avec …le plan.
Comme il avait l’air jeune et perdu, se dit-elle avec tristesse.
― Surtout …ne le prenez pas mal, dit-elle doucement. Mais je crois bien que vous tenez la carte à l’envers.
Dans un fracas de papier, il retourna la carte manquant de l’éborgner.
― Cinq voitures, trois motards et une bonne dizaine de goules volantes, on ne tiendra pas longtemps !
Sabel avait le sens du raccourci et le fait était qu’elle avait raison.
― Il faut les semer d’une façon ou d’une autre !
Oren sortit son portable et lança le GPS.
― Je vais essayer de trouver quelque chose ! Mais il faut se débarrasser de ces goules !
― Aucun problème. Ouvrez le toit et je m’encharge.
Oren arma son fusil mitrailleur et tira au plafond. Un morceau finit par sauter aussi lestement qu’un bouchon de champagne. Sabel attrapa l’arbalète apportée dans le bus et commença à viser. Elle était très douée au jeu du touché coulé de goules.
― Mais c’est quoi ce bruit ! Cria Elisabetha. Que font-ils au fond ?
― Je crois qu’ils tirent dans le bus …
― Ils quoi ?!! Mais c’est dehors qu’il faut tirer !
― Ah sur la gauche ! Ça y est c’est l’autoroute !!
― Chouette, je vais pouvoir me débarrasser des trois Mercedes, de la new bittle et de la vieille mamie que je dois traîner à mon pare-chocs depuis dix minutes !
― détendez-vous, ça va allez…
― Ah mais je suis très détendue ! Plus détendue, c’est simple je deviens liquide !
Robby prit le parti de ne pas contrarier une femme au volant d’un bus qui se fait pourchasser par des goules volantes.
― Ah ça y est !! Dans cinq cents mètres faudra prendre la bretelle de droite ! Fit Oren triomphante tandis que sur l’autoroute les assaillants gagnaient en vitesse.
Cyd regarda devant et sur le GPS.
― Tu es sûre ? Ce n’est pas plutôt sur la gauche ?
― Non le GPS dit sur la droite …sur la droite, on va tomber sur des usines de stockage immenses et on pourra alors les semer !
― Gauche ou droite ? Cria Elisabetha qui aperçut au loin l’embranchement.
― Ce n’est pas parce que ton GPS dit que c’est sur la droite que c’est forcément la meilleure des solutions !
― Dites ? Intervint Alan, vous n’avez pas l’impression qu’on se tape tout le boulot avec Sabel ?
― Tu insinues qu’un programme qui recense toutes les rues de la ville est moins fiable que ton rudimentaire cerveau d’humain ?
― Oui, non mais hésitez …j’ai tout mon temps ! fit Elisabetha qui voyait l’embranchement se rapprocher dangereusement.
― Droite !! Cria Oren qui plaqua sa main devant la bouche de Cyd avant qu’il ne l’ouvre.
― Droite, droite … Elle a dit droite …on ne stresse pas, tout va bien …
Elisabetha donna un coup de volant si brutal que le bus faillit verser sur le côté. Robby passa pour ainsi au-dessus d’elle pour aller embrasser la vitre.
― Il n’y a plus de goules ! S’exlama Sabel qui tentait de remettre de l’ordre dans ses cheveux.
― Oui et bien on les a toujours au train ! On ne les sèmera jamais !
― Et si on leur jetait le livre ? Lança Oren. On a qu’à enlever la moitié des pages et le temps qu’ils le comprennent, on aura pris assez d’avance ! On a scanné tout le livre on en a plus besoin !
L’idée fut jugée bonne. Alan arracha soigneusement des pages au hasard, Sabel les brûla et Cyd jeta le livre par la vitre arrière. L’une des voitures s’arrêta et le chauffeur ramassa le livre. Il repartit presqu’immédiatement .
― Oui super ..Et d’autres idées du même genre on en a encore ?
― Robby ? Demanda Elisabetha tout doucement.
― Quoi ?
― Je crois qu’on a comme un problème avec la route.
― Quel problème avec la route ?
― Et bien …Genre, il n’y plus de route…
― Hein ? Mais si, il y a forcément une route …il y a toujours une route !
― Ah oui ? Alors c’est quoi là-bas au fond sur le pont ? Une route invisible ?
Robby plissa les yeux et constata, qu’entre deux autoroutes suspendues, un morceau de route d’environ vingt mètres manquait.
― Oh mon dieu, il n’y a plus de route !
― Merci.
― Il n’y a plus de route !!! Répéta-t-il en hurlant dans le bus.
Le détachement du fond s’arrêta de tirer et de parler puis s’approchèrent du chauffeur.
― Quoi ?
Robby et Elisabetha montrèrent du doigt le morceau de route invisible.
― Mon pauvre et rudimentaire cerveau d’humain ne se serait pas trompé…lui.
Cyd savait avoir le triomphe modeste.
― Mais qu’est-ce qu’on va faire ?
Le silence répondit. Ce qui ne les arrangeait pas.
― On va sauter, affirma Sabel. La route qui redémarre vingt mètres plus loin est en contrebas. Avec de l’élan, on peut y arriver.
Tout le monde, même Elisabetha qui pour la première fois lâcha la route du regard, se tourna vers Sabel comme si elle avait annoncé que la terre était triangle.
― Ok, quelqu’un a une meilleure idée ?
Les regards cherchèrent désespérément une autre option qu’ils ne trouvèrent jamais.
― Bon donc on applique mon plan. Vous appuyez sur le champignon et tout le monde s’accroche !
Sabel repartit au fond reprendre les hostilités. Cyd et Alan, après quelques minutes d’hésitation, lui emboîtèrent le pas dans un silence affligé.
― Quoi ? fit Elisabetha. On va le faire ? On va vraiment le faire ?
Bien sûr qu’ils allaient le faire.
― Mais pourquoi je me suis levée ce matin … ?
― Ils ralentissent ! Constata Sabel. Ils ont dû voir qu’ils manquait une portion de route et ils se disent qu’ils vont nous cueillir quand on s’arrêtera…Ils n’ont plus de raison de nous pourchasser.
― Ce qui prouve qu’ils ont une certaine intelligence …eux.
― Je ne crois pas t’avoir entendu quand j’ai demandé si quelqu’un avait un autre plan.
― Ca, c’est parce que j’ai été pris de court !
Alan s’assit en croisant les bras sur sa poitrine.
― Ca y est …on approche …murmura Elisabetha d’une voix grave.
― Tout le monde s’accroche ! Cria Oren. Liz ? Garde bien le cap.
― Je ne fais que ça ….
Le bus commençait à trembler tant le moteur tirait sur ses réserves. Elisabetha sentait les vibrations du volant parcourir tout ses bras. Combien avaient-ils de chance de s’en sortir ? Elle se sentait responsable de toutes les vies qui se trouvaient dans le bus, c’était elle qui appuyait sur la pédale, qui tenait le volant. Ils avaient tous confiance en elle, alors qu’ils ne la connaissaient même pas. Comment pouvaient-ils savoir qu’elle était une personne digne de confiance ? L’était-elle seulement ? S’ils la connaissaient vraiment, mettraient-ils leur vie entre ses mains ? Le moment de vérité. Elle crispa de toutes ses forces les mains sur le volant et ferma les yeux.
Oren enleva ses vêtements et se précipita sur Elisabetha et Robby. Ils sentirent un puissant membre, recouvert d’une épaisse fourrure, les enserrer tandis que des griffes puissantes se plantaient dans le plancher du bus. L’épais corps du loup-garou se courba au-dessus d’eux.
Sabel s’agrippa entre deux sièges et observa ses drôles de compagnons d’infortune. Comme ils étaient différents les uns des autres et, pourtant tous ensemble, ils étaient incroyablement forts ! Elle regarda Oren. Les métamorphes la fascinaient. Tant de contradictions en une seule créature. Le sol se déroba. L’étreinte de la bête se fit plus forte.

Si de la compassion pouvait se nicher dans le cœur d’un monstre, alors c’était peut-être que ce monde n’était pas totalement perdu, se dit Sabel en voyant le loup se courber un peu plus encore sur ceux qu’il tentait de protéger…
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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyMar 12 Sep 2006 - 21:42

voilà série de portraits un peu ...ben qui changent de ce que je fais ^^

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MessageSujet: Re: OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31   OREN grrr des portraits XD [ SOOM Breccia mod. & hybrid].p31 - Page 8 EmptyMar 12 Sep 2006 - 21:49

Arg, c'était de la grande classe ce final!! j'adooooooore tout simplemment lol!

en tout cas, je te rassure, tu as parfaitemment saisie Sabel, ça lui correspond bien ^^ rienn que ça définit bien le perso lool ;p
"― Sabel, souffla-t-elle en armant une kalachnikov"*
ça aussi XD
"― Je déteste ces horreurs, conclut-elle définitivement.
― Ce que vous êtes belle, ne put s’empêcher de lancer Robby aplati sur l’un de sièges juste à côté. Sabel leva son fin sourcil droit, mais prit le parti de faire comme si cette improbable scène n’avait jamais eu lieu."

"Cyd aussi et si la greffe de son cœur avait pris chez lui, il te le dirait aussi.
― Je t’ai entendu Alan." c'est trop fort j'ai bien rit je dois avouer lol

enfin bref j'adore!! et Elizabetha a l'air intéressante aussi comme perso! héhé elle ne nous a pas tout dévoilé encore! et Oren! ah Oren je l'adore
amour
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