Une année très glamour ! Nouveau ! Dernier épisode (p. 5)

J'ai mis un certain temps à mettre au point cet épisode car j'avais plusieurs nouvelles BJD à customiser (tâche que je n'ai pas terminée d'ailleurs !). Il faut dire aussi que la météo grise et maussade m'a empêché de faire des photos pendant un certain temps. Mais bref, j'ai enfin réussi à boucler ce chapitre qui sera le dernier "d'Une Année très Glamour".

Pour cette fois, je n'ai pas fait de couture ou de bricolage particulier, j'ai utilisé ce que j'avais en stock. Comme d'habitude, il y a pas mal de photomontages mais je me suis servie aussi de mon diorama qui est installé sur une étagère de placard.

C'est toujours un peu triste de quitter des personnages que j'ai accompagnés pendant plus d'un an, mais je n'aime pas trop m'éterniser sur le même récit.

Voici le casting pour ce chapitre :

• Maureen Doherty : Maree (Jigamaree-Bimong)
• Elimane Felton : Tonner Russell Williams
• Salvatore Fiorello : Tonner Stephan Salvatore
• Anaïs Leroyer : Urban Vita (Horsman)
• Miranda Delmas : Sybarite Mantilla
• Peter (le compagnon de Miranda) : Tonner Matt O'Neill
• Peggy Harcourt : Tonner Doll
• Lucas Mallory : Tonner Aragorn

Avertissement : Mon récit s'adresse à un public adulte.

CHAPITRE 12
MENSONGES & VÉRITÉS

Après avoir quitté l'appartement de Salvatore, j'ai eu un gros coup de blues parce que je culpabilisais d'avoir succombé à mon attirance pour lui. Puis peu à peu, je me suis calmée : après tout, j'ai déjà mis fin à ce moment de folie. Tout va rentrer dans l'ordre !

Je vais être très vite confrontée à Elimane puisqu'il doit me prendre en photo pour une pub de saumon fumé irlandais. J'avoue que je stresse un peu à l'idée d'affronter son regard. Je frappe timidement à la porte du studio photos avant d'entrer.



- Bonjour Maureen ! s'écrie-t-il, l'air de bonne humeur. C'est bien que tu sois à l'heure, j'ai une matinée chargée.

Je me tortille un peu, hésitant à lancer la conversation sur le sujet qui me préoccupe.

- Hum, hier, en regardant par la fenêtre du couloir, je t'ai vu par hasard avec une belle jeune femme et comme tu l'as prise dans tes bras, je me suis posée des questions !

Eli me fixe quelques secondes, l'air interloqué, puis se fend d'un grand sourire :

- Ah, tu m'as vu avec Diane ! Elle venait de m'annoncer qu'elle attendait un bébé de son nouveau compagnon, alors je l'ai félicitée. Je t'ai dit que je suis resté en très bons termes avec elle. Tu n'as quand même pas été jalouse ?

Je baisse la tête et rougis. Il m'entoure de ses bras en riant.

- Quelle idiote tu fais ! Mais je suis flatté que tu tiennes à moi !



- Puisqu'on en est aux éclaircissements, j'aimerais savoir pourquoi tu es montée dans la voiture de Salvatore hier soir ? demande Eli.

Je le regarde, déconcertée, ne sachant que dire.

- Moi aussi, il m'arrive de regarder par la fenêtre, ajoute-t-il en me regardant dans les yeux.
- En fait, il avait parié qu'il saurait préparer une pizza meilleure que celle que j'avais mangé avec Peggy et Izumi à La Massara. J'étais curieuse de savoir comment il se débrouillait en cuisine ! prétexté-je en bredouillant un peu.
- Et alors ?
- A mon grand étonnement, il cuisine très bien ! Nous avons dîné et il m'a raccompagnée, dis-je en mentant avec aplomb.



Eli hausse les épaules :

- Bon, on va peut-être arrêter de se soupçonner l'un l'autre ! Je te fais confiance, Maureen. Au fait, notre soirée au restaurant sera reportée à demain, si cela ne t'ennuie pas. Mon père a fait un léger malaise hier, rien de grave d'après Fara qui m'a donné de ses nouvelles, mais j'irai tout de même le voir ce soir.
- Bien sûr, pas de problème. Tu lui souhaiteras un bon rétablissement de ma part.

Nous faisons les shootings photos prévus et je me sens un peu mieux, même si j'ai des remords d'avoir menti à Eli.



N'ayant pas d'autre travail prévu pour la journée, je rentre chez moi en fin de matinée. L'après-midi, je décide de travailler ma biologie végétale, mais je peine à fixer mon attention. Je ne cesse de penser à la nuit passée chez Salvatore. D'un côté, j'aurais aimé qu'elle n'ait jamais eu lieu, d'un autre côté, si je n'avais cédé à mes désirs, il me serait toujours resté un vague regret ! Et puis, je ne vais pas me mentir, j'en ai gardé un souvenir troublant.

Finalement, constatant mon manque de concentration évidant, j'ai envoyé valser mes cours. Ensuite, je me suis pelotonnée sur le canapé avec Néfertiti pour passer le reste de la journée à regarder des séries débiles sur ma tablette.



Le lendemain, je me rends à l'agence, même si je n'ai pas de shootings photos prévus, avec l'intention de demander des nouvelles du père d'Elimane. Dès que je pénètre dans le studio photos, je m'aperçois que quelque chose ne va pas. Elimane fait une drôle de tête. Je suis inquiète et me demande si le malaise de Sidy Felton n'était pas plus grave que prévu.



- Bonjour Eli, lui dis-je, tu as l'air préoccupé. Que se passe-t-il ?

Eli me jette un regard sombre, peu affable, ce qui est rare chez lui.

- Tu me demandes ce qui se passe ? Tu devrais le savoir, non ? Tu as omis de me dire que tu as passé la nuit avec Salvatore après la soirée pizza.

J'ai l'impression que le ciel vient de me tomber sur la tête ! Mon cœur bat la chamade et j'ai du mal à respirer.

- Tu vois, ajoute-t-il d'un ton chagriné, ce qui me fait le plus mal, c'est que tu m'aies menti aussi effrontément. Je pensais que tu étais une fille loyale et j'avais confiance en toi !

J'ai tellement honte de moi que je fonds en larmes sans être capable de dire un mot.



Je finis par bafouiller en hoquetant :

- Je m'en veux affreusement de t'avoir trompé mais je t'assure que je ne suis pas amoureuse de Salvatore…Je ne compte plus jamais le revoir.
- Tu es certaine, Maureen ? Tu comprends bien que je n'ai pas envie de te partager avec un autre homme. Tu dois être sûre de ce que tu veux vraiment.

Contre toute attente, il m'entoure de ses bras et me console alors que je ne le mérite vraiment pas.

- Allez, Maureen, ce n'est pas la fin du monde ! Je m'en remettrai : on finit toujours par guérir d'un chagrin d'amour. Crois-moi, j'en ai l'expérience !



Avant de partir, je demande malgré tout une dernière chose à Eli :

- Mais, comment as-tu appris la vérité ?
- Tu ne devines pas ? C'est Salvatore en personne qui me l'a dit.

Je suis tellement stupéfaite que je reste bouche bée ! Quand je pense que ce sale traître m'avait promis de garder le secret ! Je rentre chez moi, bouillonnant de rage contre lui.

Arrivée dans mon appartement, je tourne en rond dans mon salon en ruminant de sombres pensées sous l'œil étonné de Néfertiti. Heureusement que mon emploi chez OOAK va bientôt se terminer avec l'arrivée des vacances car j'aurais trop honte de me remontrer après ce que j'ai fait. Je ne doute pas que la rumeur va faire le tour de l'agence !



J'entends soudain la sonnerie de l'interphone de l'immeuble. J'ai un moment l'espoir que ce soit Elimane qui ait changé d'avis et qui renoncerait à me quitter. Je me précipite pour répondre et m'aperçois que c'est Salvatore. Quel toupet ! Comment ose-t-il se présenter devant moi après sa trahison ? Mon premier réflexe est de ne pas lui ouvrir, mais finalement je le fais monter car j'ai envie de lui dire tout ce que je pense de lui.

Dès qu'il franchit la porte d'entrée, je me jette toutes griffes dehors sur lui, essayant de le gifler et de lui donner des coups de pied. Il se protège en me saisissant les poignets et en me maintenant à distance.



- Waouh ! Veux-tu bien te calmer, espèce de petite furie ! Aïe ! Non, pas le visage, je dois défiler demain !
- Espèce de "Iago", tu m'avais promis de ne rien dire !
- Oh, une insulte littéraire, j'adore ! s'exclame-t-il avec un sourire ironique. Tu oublies une petite chose, ma jolie, Desdémone était innocente alors que toi, non ! Où étais-tu déjà, l'avant-veille ? Dans mon lit, si je ne m'abuse !
- J'espère qu'Eli t'a cassé la figure ! lui lancé-je assez méchamment.
- Tu vas être déçue, même pas ! Eli est un Othello très fair-play !
- Pourquoi as-tu tout gâché ? Tu n'es même pas amoureux de moi !



- Qu'est-ce que tu en sais de mes sentiments ? rétorque-t-il, les sourcils froncés. Tu t'es fait une image fausse et artificielle de moi sans me connaître vraiment.
- Tu ne m'as jamais parlé d'amour, lui fis-je remarquer.
- Tu ne m'en as pas laissé le temps, tu m'as viré comme un malpropre au petit matin !
- Si je ne l'avais pas fait, c'est toi qui l'aurais fait ! Toutes ces filles qui tournent autour de toi comme des papillons attirés par la lumière ! Pourquoi est-ce que je me distinguerais d'elles ?
- Je ne sais pas pourquoi tu m'attires, soupire-t-il, sans doute un effet de mes tendances masos ! Tu es la seule fille qui résiste à mes charmes, alors que les autres tombent dans mes bras sans que j'aie besoin de faire des efforts.
- Si tu m'aimes vraiment, pourquoi n'être pas venu me le dire plutôt qu'agir comme un traître derrière mon dos ?
- J'étais sûr de gagner en allant directement voir Eli, alors que toi, tu aurais tergiversé, comme tu es en train de le faire en ce moment.
- Gagner ? Je ne suis pas un lot de foire qu'on gagne ! m'exclamé-je avec colère.



- Puisqu'on en est aux questions, si tu aimes tant Eli, pourquoi ne pas lui avoir demandé des explications quand tu l'as soupçonné d'infidélité plutôt qu'aller te jeter dans mes bras ? Au fond, je crois que tu cherchais juste un prétexte pour être avec moi !

Je ne trouve rien à répondre, et baisse mes yeux, confuse. Il se rapproche de moi et me dit d'un ton adouci :

- Sois franche avec toi-même, avoue que je ne te laisse pas indifférente !

Je ne baisse cependant pas les armes aussi rapidement :

- Quand j'ai débuté chez OOAK, Peggy m'a dit que tu avais couché avec Lucas pour faire avancer ta carrière de mannequin !

Salvatore se met à rire :

- Tu sais très bien que Peggy est une fille un peu perturbée ! Avant de se réconcilier avec Lucas, elle a raconté beaucoup d'âneries sur son compte. Il y a quelques années, après une soirée un peu trop arrosée, nous nous sommes retrouvés au matin dans le même lit, mais je t'assure qu'il ne s'était rien passé. Nous n'étions pas en état de faire quoi que ce soit ! La rumeur est partie de là. Lucas est seulement mon ami, il m'a certes présenté aux bonnes personnes, mais ma réussite, je la dois uniquement à mon travail !
- Et les mensonges que tu as raconté au sujet de ta famille ? Comment veux-tu que je te croie sur parole ?
- Il me semble que l'autre soir, je t'ai fait suffisamment confiance pour rétablir la vérité. Est-ce que tu crois que c'est vraiment facile de dire à tout le monde que mon père était un mafieux ?



Salvatore me regarde les yeux dans les yeux et pour la première fois abandonne cette légèreté, cette ironie qui caractérise d'habitude sa manière d'être.

- Je ne prétends pas être un saint mais je ne suis pas un être cynique dénué de sentiments comme tu l'imagines.
Est-ce que tu crois vraiment que je n'ai pas souffert d'avoir été rejeté aussi cavalièrement par toi hier matin ? Je t'ai entendu approcher du lit mais j'ai fait semblant de dormir parce que je ne voulais pas que tu voies ma déception. A toi de décider, Maureen, si tu me vois comme un sale type et que tu ne veux pas de moi, alors je m'en irai.

Les émotions et les sentiments se bousculent dans ma tête. Je suis tellement idiote : je voulais tellement qu'il m'aime mais sans y croire que je l'ai repoussé pour ne pas être déçue ! J'ai une grosse boule dans la gorge et suis incapable de prononcer une seule parole. Salvatore me fixe, attendant une réponse de ma part, mais devant mon mutisme, il me tourne le dos et s'avance vers la porte.



Je retrouve enfin mes esprits, et alors qu'il a la main sur la poignée de la porte, je crie :" Salvatore !". Il se retourne, surpris, et je me précipite vers lui, entourant sa taille de mes deux bras.

- Je n'ai pas envie que tu partes ! Je n'ai pas voulu m'avouer que tu me plaisais parce que je ne pensais pas être à la hauteur des filles qui gravitent autour de toi ! Je ne pensais pas que tu pourrais vraiment t'intéresser à moi.



- Quelle drôle d'idée ! Mon métier fait que je côtoie des filles ultra sophistiquées mais cela ne veut pas dire que c'est ce style qui m'attire. Ce que j'aime en toi, c'est justement ton côté naturel, ta candeur et tes taches de rousseur !

Au moment où Salvatore se penche pour m'embrasser, je remarque la belle griffure que j'ai faite à sa joue.

- Oh, pardon, je t'ai défiguré !
- Ce n'est pas grave, dit-il en riant, un peu de fond de teint et ça n'y paraîtra plus ! Moi qui pensais que tu étais une jeune fille timide et malléable, en réalité, tu as un foutu caractère !
- Je ne fais qu'appliquer le conseil de ma mère : "Quand on est seul dans la vie, il faut savoir se défendre, surtout si on est une fille !"
- Si tu veux bien accepter de me faire une petite place à tes côtés, tu ne seras plus seule dans la vie ! Qu'est-ce que tu en penses ?

Je souris et hoche la tête. Il me prend alors dans ses bras et m'embrasse longuement.

Trois mois plus tard.

L'année universitaire va bientôt commencer. Fini de jouer au top-model, je vais passer aux choses sérieuses et entamer un master Biodiversité, Ecologie et Evolution à l'université Paris-Saclay.

Nous nous sommes données rendez-vous, mon amie Anaïs et moi, à une terrasse de café pour nos retrouvailles.

- C'est triste que j'aie raté ma première année de master mais l'avantage, c'est que nous serons à nouveau ensemble ! me dit-elle avec un grand sourire.
- Je parie que si tu redoubles, c'est à cause de ton dernier chéri ! Comment s'appelle-t-il déjà ? Léo ?
- J'avoue qu'il a un peu monopolisé mon attention ! reconnaît-elle en gloussant. Mais le pire, c'est qu'il fait déjà partie de l'histoire ancienne !
- Comment ? Je croyais que c'était ton grand amour !
- Eh, bien, je me suis trompée ! répond-t-elle avec désinvolture.



- Au fait, et toi, tu ne m'as raconté la suite de tes amours avec Elimane, poursuit-elle avec un air inquisiteur.
- Les choses ont un peu changé, dis-je en rougissant. Moi aussi, je me suis trompée, mais tu comprends, Eli était si amoureux et si gentil avec moi, que je pensais naturel de ressentir la même chose. Mais en fait, je n'éprouvais que de l'amitié pour lui. Je pense l'avoir terriblement déçu et je m'en veux beaucoup pour ça !
- Bah, tu sais, les coups de foudre ne sont pas toujours réciproques ! Mais alors, qui est finalement l'heureux élu ?
- Salvatore.
- Quoi ? Tu veux dire le type canon que tu m'as montré sur une vidéo en train de défiler pour Balmain ! Tu te tapes un vrai top-model ! Je le crois pas ! Mais attends, tu ne m'avais pas dit qu'il était un coureur de jupons et que ce n'était pas ton type d'homme ?



- Oui, mais je ne le connaissais pas bien et depuis, j'ai changé d'avis. Il reste un coureur de jupons, je ne me fais pas d'illusion, mais je l'accepte tel qu'il est ! De son côté, il fait des efforts pour m'accompagner dans mes promenades botaniques ! Je crois qu'il est sincère quand il dit qu'il m'aime et moi aussi je l'aime, je ne peux pas m'en empêcher !
- Eh bien, je souhaite que votre amour dure plus longtemps que les miens, mais ça, ce n'est pas très difficile !
- Peu m'importe la durée, je veux juste profiter du bonheur présent ! Ce n'est pas ce que tu m'as conseillé un jour ?
- Tu as raison ! Alors, finalement, qu'as-tu pensé de ton année de mannequinat ? Comment la définirais-tu ?
Je réfléchis un instant et lui réponds en souriant :
- C'était une année très glamour !

FIN


ÉPILOGUE

Vous vous demandez peut-être ce que sont devenus les autres protagonistes de l'histoire ? Voici un petit résumé :

Elimane s'est remis de son chagrin d'amour et quitte l'agence OOAK pour créer son propre studio photos. Son ambition est de se consacrer davantage à la photographie artistique. Il n'oubliera cependant jamais Maureen !



Miranda abandonne la direction d'OOAK pour se marier avec Peter, son compagnon anglais. Elle part s'installer à Londres avec lui.



Lucas reprend la direction d'OOAK. Il a demandé en mariage Peggy et à sa grande surprise et joie, elle a accepté !



Salvatore décide d'arrêter sa carrière de top-model pour devenir l'associé de Lucas chez OOAK. Il est toujours amoureux de Maureen, ce qui l'étonne lui-même ! A ce jour, c'est sa plus longue histoire d'amour et qui sait si elle ne va pas durer ?




Un grand merci à tous ceux qui ont suivi mon récit et se sont donné la peine de laisser des commentaires ! C'était ma première incursion dans la bluette sentimentale. Je ne suis pas sûre de récidiver car ce n'est pas un genre dans lequel je suis très à l'aise ! Mais comme d'habitude, j'ai fini par m'attacher à mes personnages. J'espère que cela a été le cas pour vous également !