• The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 •

Dernière édition par Ladicius le Lun 26 Nov 2012 - 2:31, édité 11 fois

Gentes Dames,
Tristes Sires,

tales - • The Strange Tales - Le Domaine Chantepleure,Acte 2 ♠ p.6 • Lock-open-door-iron-old

Je me propose de vous présenter ici l'ensemble de mes écrits concernant nos précieuses Dolls. Ici se trouve le passage vers un Monde Imaginaire,mais aux accents terriblement réels,parfois effrayant,mais toujours envoûtant...

Je regrette de vous en informer
Mes chers Invités
Mais je suis la seule à en posséder la Clé
Je vous invite cependant sans Malice
Au banquet d'Alice
Ne vous perdez surtout pas
Suivez-moi pas à pas

Page par page,s'inscriront les Contes des Poupées Silencieuses.
Lisez dans votre tête,jamais à voix haute,car on ne sait jamais... Ce qui pourrait vous arriver.

Celui qui trouvera la Vieille Clé rouillée
Dans les Malles de ses Souvenirs
Celui-là seul sera digne d'entrer dans mon Palais
Là où tout Vit et tout Soupire

Bonne lecture...Et ne vous perdez surtout pas !

Insuffle-moi la Vie

Nés pour satisfaire vos désirs
Nés pour incarner vos rêves
Je ne suis qu’un jouet entre tes mains expertes

PREMIER JOUR

Mes yeux s’ouvrent enfin. Ils fixent un plafond blanc, aussi immaculé que ma mémoire. Je suis né, enfin, je suis incarné. La vie m’est offerte en même temps que le regard, car là où il y a le regard, commence la vie.
Au-dessus de moi, une forme encore floue. Elle a des yeux, comme moi, et un regard. Posé sur moi. Mais elle, elle possède un cœur chaud qui bat. Dans ses veines, coule le fluide vital qui me fait défaut. Ses pulsations résonnent dans mon corps creux, sous mon crâne de résine. Nous avons tout deux un visage, mais nous sommes différents. Cette forme, c’est ma Maîtresse, celle pour qui je vivrai désormais, aussi longtemps qu’elle m’accordera le droit de vivre. Car tel est le destin des êtres de résine tels que moi.

Issus de votre recherche de perfection
Brutalement projetés dans votre réalité
Je ne suis que l’être que tu as décidé que je serai

DEUXIÈME JOUR

Je suis sage sur mon étagère. Je regarde s’affairer ma Maîtresse. Je ne veux pas la quitter des yeux, car je ne me lasse pas de la voir bouger, de l’entendre parler. J’envie ses mouvements fluides, silencieux, la voix issue du plus profond de son être. Mon seul langage est le bruit de mes articulations neuves qui craquent, le bruit de porcelaine de mes membres qui s’entrechoquent.
Je la vois lever la main. J’essaie de l’imiter, mais ma main figée ne m’obéit pas, car la traction exercée sur mes élastiques n’est pas suffisante. Il me faut la force de ma Maîtresse, ne serait-ce que pour tendre la main vers elle.

Créés par vous, pour vous,
Nous contrôlons vos rêves, vous contrôlez nos corps
Je suis le Pinocchio sans fils dont tu as toujours rêvé

TROISIÈME JOUR

Maîtresse a décidé de me donner un visage. Je suis content, même si je sais qu’il me faudra un peu de temps pour m’habituer à ma nouvelle apparence. Et ensuite, elle me donnera un nom. Ce sera le sceau de notre pacte ; lorsque mon nom franchira pour la première fois ses lèvres, je lui appartiendrai corps et âme. Car le Dieu que les humains appellent argent n’est pas notre maître, à nous ; nous n’appartenons qu’à celui qui trouvera notre nom, pas à celui qui aura payé de sa poche notre valeur arbitrairement fixée. L’âme des Hommes se fixe dans leur chair au premier souffle ; la nôtre n’obéit qu’à la magie des mots.
Maîtresse s’approche de moi, me prends dans ses bras. Je suis bien, balloté contre elle, tout près de son cœur si bavard. Je sais qu’elle va m’endormir, le temps de mon opération. J’ai un peu peur. Parce qu’au réveil, je ne serai plus jamais le même.

Nés anonymes, anges parmi les anges
Nés esclaves de votre imagination sans fin
Je supporterai le poids de ta création sur mes épaules

QUATRIÈME JOUR

Je rouvre les yeux. L’opération aura duré toute la nuit. Maîtresse est fatiguée, mais elle sourit ; son travail sur moi lui convient. Dans la résine de mon visage, de mon corps, se fait encore sentir le fourmillement d’énergie transmis par le bout de ses doigts, cette passion et cette énergie créatrice, sans limite, qui est notre unique raison d’être. Mon corps entier me fait souffrir, comme si des milliers d’épines étaient entrées en moi durant mon sommeil artificiel. Mais c’est une douleur salvatrice ; c’est mon identité, gravée dans ma chair, enfin.
Maîtresse m’assoit, doucement, précautionneusement. Une odeur douceâtre m’étourdit presque ; cette fameuse résine volatile, dont elle m’a recouverte, par souci de protection et de sauvegarde de son travail. J’ai l’impression d’être sous une armure transparente. Mais je me sens bien…
Mon regard croise celui de mon reflet, dans le miroir ouvragé devant moi. Je me fixe. Si je le pouvais, je porterai ma main à mon nouveau visage. Mes yeux immenses, maintenant bordés de noir et d’une légère ombre fumée, me rendent mon regard interloqué. Dans mon esprit, mes lèvres à présent purpurines esquissent une moue incrédule. Mon nez droit se retrousse. Mes doigts articulés se crispent. Alors, c’est ça, mon nouveau moi ?
Je suis comme issu d’un rêve. Mes grands yeux sombres de faon, bordés de cils, dégagent une force tranquille. Mon nez droit semble être un héritage direct des Anciens Grecs. Ma bouche de rubis, brillante comme la rosée, est un appel au plus fougueux des baisers. Et ma peau, toujours si blanche, fait se sentir honteux le plus pur des flocons de neige. Un léger rose a été délicatement déposé sur mes joues, presque invisible. Je suis comment un amant rosissant timidement de passion. Mes longs cheveux d’ébène, lâchés sur mes épaules, renforcent mon aspect irréel. Je suis aussi beau que Lucifer, au corps aussi beau que son cœur était sombre.
Doucement, la main de ma Maîtresse frôle la mienne. Elle est souple et chaude, rougie par de longues heures de travail, alors que la mienne restera à jamais blanche. Suis-je son contraire parfait ?
Lucifel…
Mon nom a franchit ses lèvres. Si j’avais un cœur, sans doute se serait-il arrêté. Intérieurement, je frissonne ; je viens de vivre ma deuxième naissance.
Lucifel… Ange de l’Enfer, aimé de Dieu.
L’Enfer est ce monde.
Ma Maîtresse est mon unique Dieu.

Nous avons besoin de vous pour nourrir notre âme
Vous avez besoin de nous pour réaliser vos rêves
Je suis un génie qui ne peut exaucer qu’un unique vœu

CINQUIÈME JOUR

C’est la nuit. Je suis à côté de ma Maîtresse. Son souffle paisible accompagne les tic-tacs de la vieille horloge au-dessus de nous. Je me sens bien. Sa main repose négligemment sur ma hanche, comme si elle voulait me retenir, m’empêcher de fuir. Quelle drôle d’idée ! Jamais je ne fuirai ce havre de paix, ce monde miniature qu’est cette maison. Je suis attaché aux pas de ma Maîtresse, je n’existe que pour elle. C’est avant tout par gratitude, car c’est elle qui m’a apporté la vie ; mais c’est aussi parce que seuls ses yeux, seule son âme, savent vraiment qui je suis. Parce que ses mains reconnaîtront toujours mon corps. Parce que, chaque matin, elle me cherche du regard ; parce que, chaque matin, mon nom est son premier mot.
Doucement, je sens la chaleur de sa peau pénétrer peu à peu ma résine. Je me réchauffe paisiblement à son contact, j’accepte cet échange tacite entre nous. Je ne serai jamais capable de lui offrir de la chaleur en retour ; mais mon regard sera toujours tourné vers elle, quoiqu’il arrive.

Nés froids comme la glace, sans cœur et sans âme
Nés avec un unique destin, porteurs d’un unique souhait et d’un unique vœu
J’accepterai tout de toi, et te donnerai tout de moi

DERNIER JOUR

Un nouveau pensionnaire va arriver. Je le sais, car Maîtresse me l’a dit. J’ai été en colère ; je n’ai pas voulu tenir sur mes jambes lorsqu’elle m’a posé sur le sol, je me suis affaissé comme une vulgaire poupée de chiffon, pour me blesser exprès. Un éclat de rose s’est détaché de ma joue ; j’ai aussitôt perçu la détresse de ma Maîtresse, et je me suis senti coupable. J’ai été rassuré lorsqu’elle s’est longuement occupée de moi, reproduisant le rose ma joue avec patience et tendresse. Je crois que j’avais peur qu’elle m’abandonne.
Mais les humains sont changeants : c’est leur nature. Et ils ont aussi plusieurs rêves. A moi seul, je ne peux être l’unique avatar de l’Imagination de ma Maîtresse. Mon futur compagnon sera une autre pièce de son puzzle intérieur, voilà tout.

Nos corps de résines sont impérissables. Le Temps n’est pas notre Maître, les années écoulées ne laissent pas de trace sur nous. Nous survivrons à nos Maîtres. Mais nos âmes ? Nous en acquérons une nouvelle à chaque changement de noms, à chaque changement de légitime propriétaire. Je sais que mon corps est immortel ; mais moi, Lucifel, combien de temps vivrai-je ? Si Maîtresse me donne, si je change de regard et de nom, j’oublierai tout de mon ancienne existence, pour en vivre une nouvelle. C’est un cercle sans fin ; tel est le prix de notre insolente immortalité.
Notre apparence est la gravure du rêve d’un Homme ; nous sommes uniques. Mais les couleurs des rêves finissent toujours par se délaver…
Maîtresse, qui de nous deux partira le premier ?

Corps et Cœurs de résine, rêves transposés dans la réalité
Notre unique but est d’exister, à travers vous, au-delà de vous
Jouets entre vos mains, muses de vos esprits
C’est vous, et vous seuls, qui nous donnez la vie
Je suis l’incarnation de ton rêve, dans ta réalité
Je te suivrai au bout de ton monde, car le mien est trop différent du tien
Je suis aussi vieux que l’Univers lui-même, car je suis l’incarnation du Désir
Ma perfection n’appartient qu’à toi, et n’intéresse que toi
Jouet entre tes mains expertes
Muse de ton esprit
Insuffle-moi la Vie

FIN ?

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C'est trop beau, trop vrai..

Il est vraiment mignon Ludwig.. c'est dingue cette vie de servitude.. Me souviens avoir lu sur une boite "I come only for you"
l'angoisse du rejet de la part des dolls, c'est souvent que je vois ça..

Invité

C'est tellement vrai ..
Hâte de pouvoir lire la suite !
C'est vraiment beau , bravo !

Invité

J'ai adoré, bravo!

Merci à tous,c'est très encourageant

Mes Contes ne se ressembleront pas,l'impossible & le possible varieront d'une histoire à l'autre...Enfin,vous verrez bien !

J'essaye d'écrire "la suite" le plus vite possible.

A bientôt !

PS : ---> LoRyn : Cette boîte avec cette inscription ô combien juste,c'était quelle Compagnie ?

Chais plus..
Pas les miens en tous cas..

Oh, c'est un très beau début! admiration

Bravo, je compte bien revenir souvent lire tes contes!

gentleman

c'est trés poétique! jolie début.... daisy

C'es très jolie mais en même temps je trouve ca terriblement angoissant... Montrez cmme ca les pensées de cette poupée qui aime passionément sa maitresse mais qui ne pas bouger, pas parler c'est...je sais pas, mais moi ca m'a pris aux tripes!! C'est beau n_n

Félicitations, c'est très bien écrit !

c'est touchant et doux à la fois, j'ai beaucoup aimé !

Par contre je trouve les photos un peu petites, ça casse l'écoulement naturel du texte, car on est obligé de se concentrer dessus pour bien voir.

_________________
Mon Instagram

Je n'avais pas encore vu ce topic, mais pareil, je le trouve vraiment bien, très bien raconté, et vraiment très vrai. C'est touchant, et ça a aussi un petit côté angoissant, du fait de ces responsabilités apportées par l'amour inconditionnel que voue le résineux : on a soudainement peur de le blesser!
Enfin j'ai beaucoup aimé, et c'est avec grand plaisir que je lirai la suite! priere

DIALOGUE AVEC ALIYA

"Moi,une Fée ? Ha ! Et les yo-sd naissent dans les choux de bruxelles,c'est ça ?"
Aliya Hellolic

"Ouvre les yeux !
Regarde dans l’ombre.Scrute les ténèbres.Vois l’invisible,ressens ma présence.
Où suis-je ? Derrière-toi !
Est-ce que tu me vois ?
Là ! Regarde ! Je te fais de l’œil.Mes yeux de verre luisent de ravissement.
Enchantée,Maîtresse.Tu m’as créée,mais je te contrôlerai.
Ne ris pas ! Tu ne me crois pas ?
Qui contrôle maintenant tes rêves,d’après toi ? Qui fait battre ton cœur ?
Ha ! Ne souris pas comme ça.Regarde,hop,je vais tomber de mon étagère.
Rattrape- moi !
Hum.Tu y as cru,hein ? Et ton cœur,il n’a pas loupé un battement,peut-être ?
Tu vois,j’avais raison.Habitues-toi,j’ai TOUJOURS raison.
Je ne peux pas bouger.Pas encore.Aide-moi ! Attrape ma main.Fais-moi virevolter comme une ballerine.Je suis plus légère que la plus petite des plumes,ne crois-tu pas ?
Touches-moi.Embrasse-moi.Non,pas comme ça ! Je ne suis pas ton amie.
Non,je ne suis pas ta chose !
Regarde-moi.Admire-moi.Je suis une divinité.J’habite le temple de ton imagination.Je suis le sacré,ce que tu as créé de tes mains,et que tu ne pourras jamais refaire à l’identique.
Toi aussi,tu es une création originale ? Ha !
Des comme toi,on en fait à la chaîne.Moi,je suis née d’un rêve.De TON rêve.
Maintenant,assumes ! Je suis là,me voilà.Tu m’a achetée,tu as acheté mon âme.Tu m’as voulue,tu m’as désirée.
Eh bien ! Que vas-tu faire,à présent ?
Fais-moi visiter ton monde.Je veux tout voir,je veux tout savoir !
Dis mon nom,j’en ai besoin pour vivre.
Non,pas comme ça !
Il faut le prononcer tout bas.Comme si tu étais amoureuse.
Car tu m’aimes,n’est-ce pas ?
On dit que Dieu aime ses enfants.Je m’en fous.Je veux être ta fille unique.
Tu comprends ? La seule fille de ta vie.
Admire-moi.Adore-moi.Je suis là pour ça.
Oh,non,ne me fais pas détourner la tête !
Quoiqu’il arrive,je fixerai toujours l’objectif.Je suis le centre.Le centre du monde !
De MON monde.Qui est donc le tien,puisque c’est toi qui m’a faite.
Pourquoi m’as-tu faite belle ? Je voulais commencer laide.Pour devenir de plus en plus belle.
Je veux sentir ta passion,je veux sentir ton désir de création au bout de tes doigts.
Dis-le !
Dis-le,que tu m’aimes.Je te ferai souffrir.Je te rendrai la vie impossible.Et chaque "je t’aime" sera une victoire.
Non,ne le dis pas ! Même tout bas.C’est notre secret.Penses-le,ça suffira.
Ne pense pas si fort ! Je ne suis pas sourde !
Arrête,je suis fatiguée.J’ai fait trop d’efforts.
Bien sûr que les poupées dorment ! Je suis vivante,oui ou non ?
Pose-moi.Je peux me débrouiller.
Quoi ? Efface ce sourire ! Je suis plus forte que toi.
Parfaitement ! Je supporte tout le poids de ta création,tu as oublié ?
Tu es ma chose ! Mais je te dois la vie.
Je te respecterai.Mais tu dois m’aimer.
Car tu m’aimes,n’est-ce pas ? Pour toujours ?"

Absurde,isn't ? Ou faut-il être fou pour comprendre ?

Hey mais ça déchire =DDD

J'adore sérieux! J'ai bien rigolé à certain passage, ça c'est du Aliya xD C'était à la fois absurde et poétique, j'ai vraiment beaucoup aimé *___*

Mais tu sais ma filleule, moi aussi je peux te le dire!

JE T'AIME *_____*

(Comment ça c'est trop fort?)

J'aime.
C'est beau, c'est malicieux, c'est bizarre... Ca reflète bien ton univers je trouve, et on reconnait bien Aliya =D
Moi aussi je t'aime Aliya >< ah pardon, je t'aime.

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