-Qui achète ces trucs, et donc contribue à encourager les distributeurs à scinder le marché en deux ? C'est le consommateur (c'est un fait). Ce qui veut dire que les gens achètent en masse, sinon les distributeurs ne le feraient plus. Donc le marketing genré, ça marche.
Mais pourquoi ça marche aussi bien ?
-Dans la tête d'un marketeux qui essaie de vendre toujours plus, s'élaborent en permanence de nouvelles stratégies pour toucher une cible toujours plus large. Le but, c'est de vendre un maximum. Aujourd'hui les maîtres-mots de la consommation, c'est "liberté" : le client doit avoir (l'impression) du choix, qu'il est libre d'acheter. Et "personnalisation" : Quel est le meilleur moyen alors pour l'attirer vers un produit ? D'abord, lui faire croire qu'il a le choix, et surtout, lui faire avaler que le produit lui est destiné
à lui et pas aux autres.
Mais comment "personnaliser" un produit qu'en réalité, on veut vendre au plus grand nombre (et donc qui n'est
pas du tout personnalisé, en fait) ? Le marketing va alors jouer sur un truc tout bête et qui est valable universellement : la différence de genre. Tout le monde est concerné, et tout le monde
se sent concerné parce qu'il appartient "forcément" à une catégorie ou à l'autre (on parle toujours en termes de marketing, là, je précise). Alors que si on fait par exemple un produit pour les blonds, les bruns, on se privera d'une partie du marché (les "presque blonds", les "bruns mais colorés", les roux...) et ça marchera moins bien parce que c'est paradoxalement "trop ciblé".
-Donc on a deux problèmes : (prenons le cas d'un produit qui existe
uniquement en 2 versions : la version homme et la version femme)
Primo, le consommateur a le choix entre deux versions, : il a donc le choix. Il est LIIIIBRE ! Le consommateur adore croire qu'il est libre d'acheter ce qu'il veut (vous remarquerez à quel point c'est cynique dans le cas présent).
Deuxio, il est forcément concerné par l'une des deux catégories (à moins qu'il n'appartienne à un très très très minoritaire troisième genre, en d'autres termes, il est quantité négligeable pour un marketeux).
C'est le cocktail gagnant. Je ne connais pas les chiffres, mais la combo "je crois que je suis libre d'acheter puisque j'ai le choix" + "ce produit me concerne, il m'est destiné à
moi", ça donne -presque- forcément un acte d'achat (et bonus spécial si en plus, le consommateur achète les deux versions XD).
Existe t-il une solution pour sortir de là ? La seule autre option... Ne PAS acheter ^^' même râler ne sert à rien, puisque ça fait de la publicité gratuite au produit et contribue à le faire connaître T____T
-Dans le cas des parents qui achètent des produits genrés pour leurs enfants (surtout grands parents, familles, amis et autres proches qui en fait ne connaissent pas vraiment les enfants à qui ils offrent ces produits), ils le font parce qu'ils ont l'impression qu'on s'adresse à eux à travers le produit, qu'on se soucie de leur cas particulier. Ils se sentent concernés. Ça donne une pensée du genre : "J'ai une petite fille, je ne peux pas avoir les mêmes besoins que le voisin qui a un petit garçon, puisque lui a un garçon et moi une fille. Donc, on a besoin de produits différents."
Mais c'est une pensée totalement inconsciente, qui se fait à la vitesse de l'éclair. En général, on n'en est même pas conscient au moment de l'achat !
bravo pour votre courage si vous avez tout lu