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| ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! | |
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Lily-Lune
Nombre de messages : 191 Age : 30 Date d'inscription : 19/01/2013
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mar 26 Fév 2013 - 22:44 | |
| Voici mon histoire, que je me vois dans l'obligation de poster en plusieurs fois. J'espère que ça vous plaira. - Spoiler:
Il était une fois des contrées lointaines et oubliées de tous, simple continent perdu au milieu des eaux troubles et profondes, peuplées de merveilles et d’immondices. Elles furent baptisées les Terres d'Ignis, en l'honneur de celui qui aurait, selon la légende, foulé en premier ses côtes abruptes avec les hommes qu'il dirigeait. De surprises en découvertes, ils parcoururent les environs avec la ferme intention de s'installer dans ce petit monde prodigieux, aussi paradisiaque que dangereux. Peu à peu, ils se mêlèrent aux autochtones, naturellement, et malgré les différences et la barrière de la langue, pour fonder une nouvelle race. Le mélange des barbares Humains et des aborigènes appelés les Oerbas fit apparaître les Nagias. Mais bien des siècles s'étaient écoulés depuis l'époque d'Ignis, et le Royaume soudé et prestigieux qu'il aurait fondé n'était plus. Les Seigneurs, avides et envieux, se partageaient les différentes régions et étaient tout aussi puissants que les Rois qui se succédaient et qui peinaient à assouvir leur autorité. Le Château aspirait pourtant à reconquérir son territoire passé et s'évertuait à reconstruire une armée digne de ce nom, dans l'espoir de partir à la guerre contre ceux qui avaient profané les frontières d'autrefois. Au fil du temps passant, les troupes royales se firent de plus en plus grandes et féroces, et le Roi Aldaron parvint à remettre sous son joug les alentours de son palais. Il était celui avec lequel l’espérance d'un retour à une prestance royale renaissait. Mais loin d'être un souverain compréhensif et bienveillant, il instaura la hiérarchie des races qui s'imposa dans l'esprit de tous. Les Nagias étaient considérés comme l'espèce suprême. Dotés d'un brin de magie et souvent un don, rarement plus de deux, ceux qui possédaient les pouvoirs les plus utiles et les plus impressionnants pouvaient prétendre aux postes importants au Château. La population majoritaire était les Humains, sans distinction particulière, ils pouvaient être issus de n'importe quelle famille puisque la magie avait cette fâcheuse tendance à sauter des générations ou à apparaître quand bon lui semblait, pour peu qu'un aïeul fut magique. Certains avaient la chance de détenir une puissance brute phénoménale et arrivaient à entrer dans la Garde, ou du moins, à se forger un destin plus enviable que la plupart des leurs. Mais les Oerbas, par contre, étaient des créatures craintes et rejetées, autour desquelles on entretenait une peur paranoïaque. Rares, ce n'était guère le genre d'êtres que l'on croisait à chaque coin de rue. Ils ne formaient que quelques communautés qui préféraient vivre en retrait. Concentrés bouillonnant de magie, ils étaient facilement reconnaissables, car à la physionomie parfois étonnante. Lorsque le Roi Aldaron décida qu'il fallait les capturer, les enfermer, les tuer ou les réduire en esclavage, les Oerbas ne tardèrent à fuir vers l'Est dans les territoires inexplorés qu'on nommait le Royaume d'Ara, traduction houleuse et approximative d'un vieux dialecte.
Le Royaume d'Ara. Un nom qui évoquait le merveilleux et le divin. Ces terres étranges occupaient tout l'est du continent mais ne semblaient pas fixées dans l'espace et le temps. En perpétuelle évolution, on ne pouvait trouver aucun repère, aucune indication, et pas la moindre carte ne pouvait être dessinée, puisque ce qui était susceptible d'être une montagne le soir risquait de devenir une forêt ou un désert avant l'aube. Ceux qui osaient pénétrer ce drôle d'univers à part ne ressortaient que fort rarement vivants, ou tout du moins, sains d'esprit. Cela n'empêchait pas les puissants de ce monde de fantasmer sur ses lieux, désirer soumettre cet endroit sauvage et indomptable qui n'avait l'air d'être soumis à aucune loi. Mais comment s'attaquer à un territoire dont l'on ne comprenait pas le fonctionnement ? Les nombreuses et audacieuses expéditions furent un échec cuisant, à croire que ces terres ne voulaient pas de maître. Elles n'acceptaient en son sein que d'abriter les Oerbas et toléraient durant un temps quiconque, pour peu qu'il ne soit pas armé ou pris de mauvaises intentions. Comme vivant et doué de raison, le Royaume d'Ara semblait avoir sa propre volonté et des objectifs bien particuliers. Refuge pour les lignées originelles, tombeau pour les conquérants trop gourmands. Craignez le courroux dévastateur de ces lieux débordant d'énergie, et qui, comme le désert, avancent, très lentement, soit, mais sûrement. Et tous s'accordait à dire que devenir le dirigeant d'Ara était synonyme de Seigneur de l'ensemble d'Ignis. Ce rêve fou et impétueux était le plus cher au cœur du Roi Théodren, fils d'Aldaron. Lorsqu'il contemplait le lointain d'un balcon du Château, il imaginait les tableaux enchanteurs de ce Royaume maudit et espérait les soumettre à sa volonté. Sa femme, quant à elle, était mue d'exigence plus sages, mais tout aussi dures à atteindre, selon son humble avis. Elle avait donné bon nombre de fils à son époux, fort heureux d'avoir autant de prétendants à sa succession et fier d'avoir une descendance assurée. Mais Dame Galatée brûlait de donner vie à une fille, et c'était là son souhait le plus profond. Bien qu'elle soit une mère comblée, entourée de ses quatre garçons, elle priait chaque soir qu'on lui accorde l'objet de ses convoitises. Mais par trois fois, elle faillit être exaucé, cependant, l'enfant mourrait quelques instants après sa naissance.
Un jour, la Reine s'absenta tout le jour durant, et lorsqu'elle revint, à l'affirma à son mari qui la questionnait «Je n'ai fait que ce qui me semblait bon.», et n'ajouta plus rien, se contentant d'afficher sur ses lèvres un petit sourire satisfait. Lorsque son ventre fut rond, elle ne fit que soupirer toute la journée, répétant sans cesse qu'elle espérait que l'enfant qu'elle portait aurait les cheveux aussi noirs que les siens et les yeux aussi clairs que les prunelles de son père. Et ce fut pendant une chaude journée d'été que vint au monde la princesse Cassiopea, laissant sa mère goûter de près à la mort, puisqu'elle fut étrangement faible pendant l'accouchement. Mais mère et fille s'en sorties indemne, et de grandes fêtes furent organisées. Et à mesure que grandissait la demoiselle, la Reine pouvait se complaire dans la beauté de son enfant qui était tel qu'elle l'avait toujours voulu. Avec des mires d'argent et une longue chevelure de jais, c'était la fille de ses rêves, et la renommée de la petite traversa tout Ignis alors qu'elle avait à peine vingt ans. Tous convenait à dire qu'elle était pour le moins la plus jolie des environs, et un beau parti à n'en pas douter. Quelques Seigneurs proposèrent leur fils à marier, et ce fut le Roi qui décida des épousailles de sa fille. Cassiopea fut donc promise au fils d'un homme puissant qui possédait quelques terres et promettait alliance et fidélité au Roi pour sa main. Le jeune Nagia du nom de Caleb Suellan rejoignit donc les troupes royales en tant que Capitaine, c'était là le cadeau de Théodren. Beau jeune homme aux traits pourtant un peu rude, il plut beaucoup à la princesse qui ne regrettait point le choix de ses parents. L'existence semblait douce, malgré les affrontements et les guerres de territoire. Mais à l'est se préparait des événements plus funestes, ou simplement, inattendus.
Caleb longeait les couloirs du Château le plus discrètement possible. Il était tôt, le soleil ne faisait que commencer à se dévoiler, timide. Mais il avait beaucoup à faire en cette matinée, puisqu'il devait partir au plus vite accompagné de ses hommes chez un seigneur du sud qui était, selon les rumeurs, malade et vulnérable. Reprendre ces biens serait un jeu d'enfant.
« - Vous partez?» murmura une voix douce dans le silence glacial. Caleb n'eut pas besoin de se retourner pour savoir à qui appartenait cette mélodie, il ne connaissait que trop les intonations de sa fiancée. Esquissant une révérence, il finit par poser les yeux sur la silhouette gracile de la princesse. Il est vrai qu'on ne pouvait que l'admirer. « - C'est nécessaire. Votre père m'envoie à la conquête de ce que l'on a volé à vos ancêtres. - Je n'aime guère vous savoir si proche du Royaume d'Ara. - Cessez de vous inquiéter pour moi, je ne prendrais le risque de m'y rendre, du moins, pas sans ordre du Roi. - Même s'il vous le demandait, je vous en conjure, n'y allez pas. Trop de morts en ces lieux interdits, je ne veux risquer que l'on ajoute votre nom à la liste de nos défunts. - Cassiopea, »soupira-t-il en faisait quelques pas vers elle. Délicatement, il prit entre ses mains le visage de sa bien-aime. « Je n'ai pas oublié que nous devons bientôt nous marier. Je serai revenu pour l'heure. Alors...» Il ne termina pas sa phrase, mais ne fit que se reculer en laissant sa paume glisser le long du bras de la jeune femme pour attraper avec douceur ses doigts au vol et y déposer un baiser furtif. Il tourna ensuite les talons pour s'occuper des préparatifs de la bataille à venir.
Ce que l'on racontait à propos du seigneur du Sud n'était point des fables. Bien mal en point, sa garde dispersée, il fut aisé de maîtriser les environs, et Caleb n'eut à déplorer aucune perte de son côté. Tandis que ses hommes s'activaient dans les quartiers du maître déchu, il s'approcha d'une fenêtre pour observer, inexpressif, la ligne d'horizon. A à peine deux heures de marche se trouvait le Royaume d'Ara. Il était des plus tentant de faire un petit détour. Entendant des bruits de pas qu'il reconnaissait, il dit simplement :
« Tu te rends compte qu'on pourrait y être dans si peu de temps. Regarde, on dirait un château. Peut-être était-ce le domaine d'un Seigneur qui s'est fait engloutir par Ara. N'as tu donc point promit à ta douce de ne pas t'y risquer ?» Caliel, second de Caleb et meilleur ami de surcroît. Il était un Nagia étrange quoique puissant, approchant la trentaine, il refusait de se lier à une dame et gardait presque continuellement sur son visage une expression de mélancolie inexplicable. « Je ne pouvais lui dire la vérité, Caliel. - Quelle est-elle ? - Que le Roi Théodren m'a demandé de mener une expédition à Ara, pour tenter de repérer les lieux, en vue d'une attaque on ne peut plus sérieuse. Mais il me laissait le choix. - Et qu'as tu répondu ? - Que je verrais le moment venu. Cet instant est arrivé. - Et ? - La majorité des troupes restent ici. Toi, moi, une dizaine d'hommes, nous partons.»
L'assurance farouche que l'on pouvait ressentir dans les quelques mots que Caleb avait adressé à Caliel semblait s'être évaporé maintenant qu'il se trouvait non loin du Royaume d'Ara. Les yeux écarquillés, il observait en silence l'étrange spectacle qui s'offrait à ses yeux. Jamais encore il n'avait pu voir ce petit monde de lui-même, et malgré les histoires et les légendes, il n'aurait pu croire cela. Une brume rosée flottait dans les airs et les arbres se déplaçaient lentement. Il ne parvenait pas à apercevoir grand-chose tant la buée colorée était épaisse, mais discernait au loin les contours flous du château qu'il avait vu par la fenêtre, quelque temps auparavant. « En avant!» tonna-t-il comme pour donner du courage à ses frères d'armes, comme à lui, d'ailleurs. Donnant un petit coup de talon sec sur la croupe de son cheval, Caleb ouvrit la marche. Il était étonnant de voir à quelque point le drôle de brouillard délimitait le Royaume d'Ara. Et à peine eut-il pénétré dans cette atmosphère rose qu'il comprit la malice de ses lieux. Une pression palpable s'exerçait sur son âme, et sans raison apparente, il était pris d'un étrange malaise. Une petite symphonie résonnait dans les parages, air inquiétant de clochette, de rires sortis d'on ne sait où, de cris et de chuchotis. La forêt qu'ils traversaient était maligne, et toute la végétation bougeait sans cesse pour mieux perdre les soldats qui voyaient de moins en moins leur but.
« Vous n'entendez rien?» s'enquit Caliel, de toute évidence sceptique. « Bien sûr qu'on entend ce tintamarre ! J'ai les oreilles qui bourdonnent ! » railla un des hommes. « Non. Écoutez bien, et mieux. Derrière le chant des bois...» Caleb avait une confiance infini en son ami et tendit l'oreille. Tournant la tête vers son second, il le gratifia d'un regard explicite, les yeux ronds. « On dirait des battements de cœur.» répondit-il. « Oui. Comme si chacune des créatures vivantes ou non, en avait un.» Caleb descendit de cheval pour faire quelques pas sur le sol, tapis mousseux de couleur improbable et changeante. Marcher sur cette terre était une drôle de sensation. Il ajouta à l'intention de tous : « Nous ne devons pas traîner dans les parages. Il paraît que plus on reste, moins nous avons de chance de nous en sortir en un seul morceau. Videz votre esprit de pensée négative, et tâchez de ne pas brandir d'épée. Compris?» Il ne prit pas même la peine d'attendre une quelconque réponse, s'avançant lentement près d'une espèce de gros rocher qui reculait petit à petit. Du bout des doigts, il effleura la pierre froide, laissant sa paume couler. Les sourcils froncés, il eut un mouvement de recul en voyant quelque chose de bien macabre. « Qu'est-ce-que ...» Le roc était un peu plus que cela, comme organique. Si la pierre paraissait tout à fait banale aux premiers abords, on pouvait voir à sa base un cœur à moitié dissimulé sous des fils épais. « Ne perds pas de temps, Caleb. Avançons et ne te laisse pas divertir par ces... Des cœurs, Caliel! Ils ont tous des cœurs!» Il avait hurlé, de colère et d'incompréhension. Peut-être n'aurait-il pas dû, car cela ne plut pas à ces lieux. Un arbre fonça vers lui et le fit voler plus loin, d'un coup de branche en plein visage. « Non!» s'empressa d'ajouter Caleb en voyant ses hommes prêts à riposter. « Laissez. Il ne faut surtout pas répliquer, ce serait pire. Allons, vite à ce fichu château.» Il lâcha pourtant un juron en passant ses doigts sur les coins ensanglantés de sa bouche.
Les sabots des chevaux frappaient les herbes à vive allure. Il ne fallait pas s'attarder, faire au plus vite. Et la troupe arriva rapidement face au grande porte aux lignes courbées et à la poignée fuyante. Caleb ferma quelques instants les yeux, prenant deux ou trois grandes inspirations pour apaiser sa tête endolorie et tâcher de repousser le mal qu'il sentait monter en lui. Paupières toujours closes, il demanda à Caliel :
« Peux-tu tenter d'utiliser ton don ? Cela nous évitera une course poursuite contre la porte. - Et si cela énervait le Royaume que je m'en serve ? Les Nagias n'ont jamais été réellement les bienvenues, ici. - C'est un risque à prendre, si devons l'attraper manuellement, nous avons le temps de perdre la raison et de mourir. Ta télékinésie nous facilitera la tâche. - Soit. A vos ordres, Capitaine.»
Caleb sourit. Quand Caliel se mettait à le vouvoyer, c'était qu'il n'était pas d'accord avec l'une de ses décisions. C'était sa façon à lui de manifester son mécontentement, dans quelques phrases ironiques et dérisoires. Caliel s'approcha de la porte, toujours sur son cheval, et observa la petite poignée qui voguait à vive allure sur le bois coloré de la grande porte qui semblait voleter comme un drapeau au vent. Avec précaution, il posa ses deux mais à plat et courba la tête pour se concentrer sur la poignée et vérifier que son don était bel et bien en action. D'abord vacillante et capricieuse, elle finit par aller là ou toute poignée devait être et le jeune homme s'empressa de s'en saisir pour la tourner et ouvrir la porte.
« Des intrus ! Des invités ! De la chair à canon et des amuse-gueule ! Pardi, nous avons de la visite! » Des rires cacophoniques résonnèrent et sonnèrent comme par pris dans les échos. « Invités! Faisons les bons hôtes mes chers amis !»
Tant de voix s’entremêlaient dans un capharnaüm sourd, mais les soldats ne pouvaient pas apercevoir la moindre silhouette, nul ne savait d'où venaient ces sons. Tous les hommes avaient les yeux rivés sur Caleb, attendant une réaction de sa part, une parole, un mot. Mais il demeura muet, se contentant de faire avança sa monture, visiblement réticente à entrer dans ce drôle de château au mur ondulant comme les vagues. Malgré l'insistance du cavalier, le cheval refusa de trop s'enfoncer sur le pont, se cambrant et sautant, l'obligeant à descendre.
« Laissez les bêtes ici. Attachez les bien ! Et en avant !» ordonna Caliel après un temps de silence pesant, constatant que le Capitaine ne réagissait pas. « Mais entrer !» s'exclama une voix d'homme d'un ton théâtrale. « N'ayez peur ! Voulez-vous une tasse de thé?» Le temps que le second de Caleb recommande aux hommes prudence et clairvoyance, et ne jamais céder aux tentations, son ami partait pour entrer dans l'enceinte de cette drôle de demeure. Caleb était préoccupé, cela se lisait sur ses traits, mais cette histoire de cœur le troublait, et il se demandait simplement si ce château aussi en possédait un. On racontait qu'on ne pouvait se débarrasser de la faune, de la flore, et de n'importe quel élément du Royaume d'Ara. Avait-on tenter de se transpercer les cœurs ? La tête remplie de questions, il poussa la porte d'entrée avec force. Et tout devient silencieux, comme si le temps s'arrêtait, plus rien ne bougeait. Les hommes se lançaient des regards intrigués et méfiants. Caleb entra à pas de loup dans le grand hall sombre où il ne parvenait qu'à distinguer que les silhouettes floues des vieux meubles poussiéreux.
« Capitaine!» finit par s'indigner un des soldats. « Que cherchez-vous, ici? Vous nous entraînez dans ces coins maudits sans raison, sans but ! Nous n'avions rien à faire ici ! Vous avez l'air possédé ! Ce n'est pas ce que l'on a ordonner! - Nous devons continuer, et c'est ainsi, mes consignes sont sans appel. - Vous devenez fou ! Que faisons nous ici à la fin ? » Caleb n'eut même pas besoin de se retourner pour savoir que Caliel avait fait taire tout le monde simplement par la force de ses yeux d'un bleu glacé. « Ce château n'appartenait pas à Ara avant. Les armoiries sont celles du seigneur Mydelias.» finit par lâcher Caleb d'un ton froid. « Chercher d'éventuels survivants. Mydelias est ou était un proche du Roi, le Prince Luka, aîné de Théodren, est marié à la cadette de cette demeure. - J'ai entendu des histoires, le concernant, osa dire un des hommes. - Continue. - Le peuple fuyait vers d'autres contrées, car la proximité d'Ara se faisait de plus en plus forte et se faisait facilement ressentir. Mydelias aurait sombré dans une dépression et se serait fait violent. On dit qu'il aurait tenter de repousser l'avancé d'Ara par la force, qu'il aurait envoyé de nombreuses troupes, et que pendant un temps, il aurait trouvé une certaine tranquillité avant qu'Ara lance des représailles fatales.» Il ajouta, n'appréciait guère cette atmosphère pesante. « Mais ce ne sont que des fabulations, sûrement faites d'un semblant de vérités et de beaucoup de mensonges.»
Caleb hocha doucement la tête avant d'ordonner les fouilles d'un geste sec de la main, puis, il se mit aussi aux recherches, dans les couloirs obscurs où l'on jurerait voir des ombres danser sur les murs décrépis. Caliel sur ses talons, le jeune homme s'évertuait à passer dans toutes les pièces, désespérément vide, bien qu'il croyait voir à chaque fois des voiles noires filer comme le vent, comme des fantômes sombres qui se cacheraient. Clignant frénétiquement des yeux, il sentait que quelque chose de louche flottait dans l'air lourd, comme un feu tacite qui s'emparait de son corps et de son âme et qui brûlait lentement en lui. Au fond de lui, il voyait sourire la bête, elle riait. Tâchant d'oublier cette vision, Caleb poussa une porte pour tomber sur une chambre d'enfant.
« Du thé ? Du thé ? Voulez vous une tasse de thé ? Avec ou sans sucre ? Peut-être une petite tartine avec de la confiture ? Du thé ? Du thé ? Voulez vous une tasse de thé?» La fillette répétait comme une démente ces quelques mots. Blottie dans un coin, elle se balançait sur elle, ses jouets entre ses mains tremblantes. « C'est la petite-fille de Mydelias, le premier enfant de son fils aîné.» confia avec douceur Caliel à son ami, tout en allant vers la petite. Avec délicatesse, il la prit dans ses bras. « Il faut qu'on parte.» Et ce n'était pas une requête qu'il soumettait à l'avis de son chef. Ils avaient terminé de passer en revu toute une aile du château, à présent, il fallait s'empresser de retourner en terre saine.
En toute hâte, les deux hommes sortirent du château. Les autres soldats attendaient impatiemment, inquiets quant à l'environnement qui les entourait. Quelques dizaines de minutes seulement s'était écoulées, mais c'était suffisant pour que les bois deviennent une prairie. Mais ce n'était pas cela qui attira le regard de Caleb, c'était plutôt le grand coffre qui flottait non loin, attaché par des cordages à deux chevaux. Le mine renfrognée, il demanda avec hargne :
« Qu'est-ce-que c'est que ça ? Je vous ai demandé... pardon... ordonné de chercher les habitants ! Pas de piller!»
Gênés, personne ne trouva rien à répondre, du moins, dans un premier temps. Un dénommé Vlad osa faire un pas en avant pour balbutier, un éclat lointain dans ces iris :
« Nous avons retrouvé Mydelias. Mort et baignant dans son sang, il enlaçait cet immense coffre, et je ne saurais l'expliquer... Mais nous avons ressenti le besoin de le ramener.»
Caleb alla faire face à son soldat qui ne payait pas de mine. Lâchant un soupire agacé, le jeune Capitaine finit par tourner les talons pour observer plus en détail ce mystérieux coffre tandis que Caliel lui sommait de reprendre la route, puisque la petite était dans un état critique. Mais il n'entendait pas son ami, comme hypnotisé par la beauté inattendue des motifs sculptés du bois, par la finesse des détails. On aurait cru une boite à bijou, richement décorée, mais en bien plus grande. Du bout des doigts, il caressait le satin du couvercle.
« Et qu'il y a-t-il à l'intérieur? - Aucune idée, il est impossible de l'ouvrir. - Bien. On l'emmène. - Quoi?» Caliel n'était plus d'humeur et trouvait les comportements de ses frères d'armes de plus en plus absurdes. Mais ses protestations furent des plus vaines, tous semblait obnubiler par ce que le jeune homme désigna comme un cercueil, renfermant sûrement les restes de la Dame du château, d'après lui. Personne ne l'écouta. Dès qu'ils approchaient cette chose, plus rien ne comptait, ainsi, Caliel refusa de s'en approcher, préférant se garder, lui et la petite, à distance de ces maléfices.
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| | | Lily-Lune
Nombre de messages : 191 Age : 30 Date d'inscription : 19/01/2013
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mar 26 Fév 2013 - 22:44 | |
| Seconde Partie : - Spoiler:
L’Armée revint victorieuse et acclamée dans les rues de la cité. Tout le Château fêtait cette bonne nouvelle qu'était l'extension du territoire, bien qu'il faille se pencher au plus vite sur les questions de protection pour garder le domaine. Le Capitaine était le premier qu'on voyait, arrivant sur son cheval, bien droit, un léger sourire aux lèvres, juste derrière lui flottait l'étrange coffre attaché à deux autres montures, de chaque côté de ce dernier. Caleb ne perdit pas de temps en festivité, il devait donner le coffre au Roi. Accompagné de mauvaise grâce par son second qui n'avait pas chevauché à côté de lui, comme il le faisait habituellement, préférant s'occuper de l'enfant qu'il tenait toujours dans ses bras musclé. Théodren patientait près de son trône, son épouse et sa femme un peu derrière lui dans l'ombre.
« Qu'est-ce-que ceci?» demanda-t-il étonné en voyant ce drôle d'arrivage. « Un mystère, majesté, et la fille de Mydélias, seule survivante d'un bien sombre combat. - Explique moi davantage mon enfant. - Comme vous le savez, la bataille du Sud fut aisé mais les frontières d'Ara étaient toutes proches. L'on pouvait voir un autre château, engloutie par sa malice. Nous avons chercher à en savoir plus, voilà tout. - Et ainsi, tu me ramène cette … caisse.. - Elle nous a parut à tous des plus importantes. - Que renferme-t-elle? - Aucune idée, impossible à ouvrir.» Le Roi fronça les sourcils, grattant de ses doigts sa barbe blanche, tout en faisait quelques pas, visiblement songeur. Caleb vit dans la pénombre sa promise, le regard sombre et la mine déçue. Il n'était pas dur de comprendre de quoi il en retournait. Le Capitaine se contenta de détourner les yeux, préférant observer le Roi tandis que Caliel s'approchait de la Reine qui tendait les bras pour s'occuper de la petite. On ne la pria pas deux fois. Tremblante, glacée, les yeux exorbitées, la fillette qui devait être adorable avant faisait peur à voir. « Mettez ça dans la trésorerie.» Et il en fut ainsi.
A la nuit tombée, Caleb demeurait songeur, dans ses quartiers. Il sentait bien que quelque chose clochait en lui. A Ara, il avait sentit de drôles de flammes le dévorer de l'intérieur et il croyait que ce n'était qu'un effet de ce Royaume maudit, mais il continuait à sentir ces douleurs encore tacites alors qu'il était sortie depuis plusieurs jours. Assis sur son lit, la tête basse, il ferma les yeux pour penser en paix. Mais la quiétude fut vite brisée par quelques pas doucereux, presque craintifs. Il soupira, sachant très bien qu'il avait des comptes à rendre à Cassiopea.
« Je n'ai guère envie d'en parler, demoiselle. - Il le faudra bien. - Je crains que non. - Vous m'avez mentis. - Aurais-du fermer taire mon intuition ? Jamais la petite n'aurait été sauvé si nous n'étions pas venu. - Et c'est une bonne chose. Mais vous semblez tous différents. - Vous divaguez. Simplement parce que l'on colporte des histoires, vous cherchez tous ce qui ne va pas chez moi comme chez mes hommes pour les justifier. Nous revenons de guerre, princesse. Il nous faut nous reposer.»
Cassiopea s'approcha de lui avec délicatesse pour murmurer dans une voix non emprunte de sensualité: « Alors dormez, mon beau capitaine.» Posant une main sur l'épaule du guerrier, elle déposa un baiser sur ses lèvres avant de s’éclipser. Et Caleb se laissa tomber pour s'endormir presque aussitôt.
Caleb aurait aimé que la nuit soit belle et douce. Mais l'esprit peu tranquille, il se réveilla de nombreuses fois, tournait en rond dans sa chambre, un mal de crane insupportable l’assaillant. Il finit par errer dans les couloirs du Château, discret comme un chat ou un voleur, il profita simplement de la fraîcheur des environs. Le Destin avait dû décidé qu'il n'aurait point de paix, puisqu'il vit une petite forme filer à vive allure. C'était la petite-fille de Mydélias. Grognant, il se mit à courir pour rattraper la fillette et la ramener dans sa chambre. Il était normal qu'elle se comporte de façon décalée après ce qu'elle avait du vivre, mais ce n'était guère le moment d’importer le jeune Nagia. «Reviens» chuchota-t-il avec une pointe d'énervement. Mais la petite était rapide et détalait comme un lapin, avec une idée bien précise derrière la tête de toute évidence. Comme une flèche qui aurait eu une carte des lieux, elle courrait tout droit dans la salle aux trésors qui pouvait avoir des allures de labyrinthe tant elle était remplie de merveilles rapportées des quatre coins d'Ignis. Un pressentiment funeste naquit alors que Caleb se demandait ce qu'elle voulait bien trouver ici. Car il craignait qu'elle aille voir la seule chose qu'on avait rapporté de sa demeure. Le souffle court, il trouve en effet la fillette qui psalmodiait on ne sait quoi à genoux devant le coffre en lévitation. Il se précipita vers elle la tirant par le bras. « Allez viens.» Une chose est sûre, il ne s'attendait certainement pas à ce que la petite, comme une furie ou une démente, se mette à hurler, cri strident et effrayant, tout en mordant la main du Nagia. Caleb recula, étonné, alors que la petite prit dans ses mains tremblantes le collier qu'elle portait autour du cou, une espèce de grosse étoile informe, qu'elle approcha du coffre. Il avait une encoche de la même forme. La petite l'inséra rapidement et la tourna, et immédiatement le coffre tomba.
Ce tintamarre ramena foule. Le Roi, Caliel et quelques hommes, déboulèrent, affolés et armés, prêts à réagir à la moindre attaque. Mais il n'y avait que poussière à observer, un coffre au sol, et une fillette qui se relevait pour tenter de l'ouvrir de ses petits doigts. Caliel fut le premier à vraiment intervenir, il enferma l'enfant dans ses bras, tâchant de brider ses mouvements en la soulevant. Mais un claquement résonna, morbide. « Il est entrouvert.» murmura quelqu'un. La petite hurlait de plus en plus, elle se débattait dans tout les sens avec une force et une vigueur surprenante, obligeant même le colosse qu'était Caliel à la lâcher. D'un geste brusque, elle finit d'ouvrir l'objet de toutes les questions. Une sorte de brume rose s'évapora d'un coup, comme un fantôme qui voguait et attaquait, elle fondit que tout ce qu'elle pouvait, passant à travers la petite qui se tut soudainement et faisait tomber tous les hommes. Et le silence, pesant, s'installa.
Caliel, la mine furieuse en voyant que tous se préoccupait de ce coffre, alla voir la petite, allongée par terre, immobile. Doucement, il écarta ses cheveux pour découvrir son visage, figé dans un rictus de rire, un sourire de saltimbanque. « Elle est morte!» tonna Caliel. Il était le plus près du coffre mais fit en sorte de ne point le regarder. Se relevant avec un cadavre dans les bras, il jeta des regards noirs aux alentours. Personne ne réagissait. Furieux et attristé, il quitta la pièce sans même se retourner.
Fasciner, les hommes présents ne pouvaient détacher leur regard de ce coffre dont ils ne pouvaient encore voir le contenu. Théodren esquissa un pas, mais Caleb l'empêcha de s'approcher d'un geste du bras.
« Non messire. L'on ne sait ce qu'il y a. Ne prenez de risque.» Le roi, d'apparence troublé, hocha la tête et recula de quelques pas. Caleb, quand à lui, alla voir, d'un pas méfiant mais pourtant pressé. Et c'est une exclamation agréablement surprise qu'il laissa s'échapper de ses lèvres. Malgré qu'il faisait noir, il voyait fort bien ce que contenait ce coffre, objet de ses convoitises depuis quelques jours.
C'était une femme. Plutôt, elle semblait être une poupée. Sans respiration, sans poux, paupières closes, elle demeurait immobile mais semblait si vrai. Sa peau opaline était douce comme la soie, sans la moindre imperfection. La silhouette fine mais pourvues de mille appâts avec quelques formes voluptueuses et la taille bien marquée, son corps appétissant se prêtait aux fantasmes. Une créature dessiné tout en délicatesse et en fragilité. Son visage était agréable, les traits fins et angéliques. Ses cheveux d'une longueur extravagante et d'un blond clair, aux reflets roux, ondulait tout autour d'elle pour s'achever en quelques boucles. A peine vêtue, elle ne semblait porter que quelques bandes de tissus blancs qui dissimulaient ce qui devait l'être chez une dame. Tenue osée qui aurait fait rougir les demoiselles mais qui laissait une vue imprenable sur ses jambes. Une seule chose cachait le tableau: des épais tissus pourpres aux motifs d'or l'encerclaient de toute part et se maintenaient dans une grosse boule en or. Il saisit dans sa ceinture le petit poignard dont il ne se séparait jamais pour couper avec vigueur la prison de papier. « Qu'est-ce?» s'enquit le Roi, peu patient. « Une … poupée,je crois. On croirait une jeune femme, mais si tel est le cas, elle est morte.» Tous s'approchèrent pour contempler ce spectacle inédit. Caleb finit par arriver à bout des liens et les jetèrent un peu plus loin. Intrigué, le Roi Théodren se pencha et, après quelques hésitations, effleura la joue de la créature, si douce, si réelle. « On dirait une vraie femme.» « Je vous l'avez dit» répondit Caleb, un sourire aux lèvres.
Et elle ouvrit les yeux dans une grande respiration, tout en cambrant son dos. L'assemblée eut un mouvement de recul. Elle vivait. Lentement, elle se releva sous les yeux des hommes, séduits mais hébétés à tel point qu'ils ne savaient que faire. Féline et élégante, elle sortit de ce tombeau en une enjambée, ses immenses yeux d'une couleur indéfinissable semblait osciller entre le rose et le violet rivés sur le capitaine. « Je...» En réalité, Caleb ne savait plus vraiment ce qu'il convenait de dire. La jeune fille l'observait, silencieuse. Elle pencha quelque peu la tête sur le côté, le regard curieux, sa chevelure claire tombait en cascade jusqu'à ses mollets et semblaient danser. Théodren finit par se racler la gorge avant de dire, la voix quelque peu rauque. « Et bien, ma demoiselle, voilà une drôle de situation. Il est très tard, presque tôt suivant le point de vue, mais nous ne pouvons vous laisser dans cet état.» Et il aurait été idiot de lui proposer un lit pour se reposer, de toute évidence, elle avait assez dormi. «Ainsi, nous allons vous conduire auprès d'Ambre, elle saura s'occuper de vous pour vous vêtir et nous discuterons plus amplement une fois le jour levée. Qu'en dites vous?» Mais elle ne répondit pas, contemplant toujours Caleb. Après quelques secondes, Caleb finit par dire: « Ne réveillez pas cette pauvre Ambre, je n'arrive pas à dormir, alors si vous le voulez bien, je m'occuperais d'elle. Si vous en êtes sûr...»
Les discussions furent brèves. Que ressentir si ce n'était de la gêne et de la honte? Il convenait de laisser cette jeune femme agir selon son bon vouloir, mais peu loquace, elle n'avait piper mot. Caleb finit par l'inviter à la suivre, d'un geste, ce qu'elle fit. Qu'il était bon de la voir se déplacer, démanche gracieuse et aérienne. Du coin de l’œil, Caleb la dévisageait, avec prudence puisqu'il ne voulait pas être pris ainsi. Mais il le fut, puisque la belle tourna la tête et croisa ce regard impudent. Elle sourit.
Caleb la mena jusque dans une salle où elle pouvait se vêtir selon ses envies. Elle disparut derrière les paravents, laissant le jeune homme pensif et rêveur. « Mon nom.C'est ce que vous voulez, non?» Voix sucrée, douce et rieuse, une caresse, des clochettes, mais aux intonations quelques peu moqueuses. Il ne voyait que les lignes de ses courbes se dessiner sous les tissus rouges. « Pardon? » Trop surpris d'entendre cette femme parler. Elle rit. « Je m'appelle Nausicaa. - Nausicaa... Que faites vous là? Qui êtes vous? Que...» Elle réapparut comme en dansant dans une courte robe bleue, moulante et volante à la fois. Elle posa son index sur les lèvres du Capitaine. - L'usage veut que vous me donniez votre nom. - Pardon? - C'est ainsi qu'on se présente. - Excusez moi, je m'égare... Je m'appelle Caleb. - Enchantée Caleb. - Alors... - Je ne répondrais pas. - Pardon? - Est-ce là tout ce que vous savez dire? - Excusez... - Oh par pitié.» Une fois n'est pas coutume, elle partit dans quelques éclats de rire. Et tandis que Caleb l'observait, quelques mots lui parvenaient à l'esprit. Troublante, mais envoûtante. Elle dégageait une étrange aura de douceur et de vertu, bien que d'apparence dévergondée, l'innocente candeur semblait l'avoir dessiné. Se raclant la gorge, le jeune homme ajouta, toujours aussi nerveux et désemparé : « J'essaye simplement de vous aider. - En me questionnant ? - Le Roi le fera. - Et je lui répondrais. - Mais … - Est-ce un problème?» Caleb fronça les sourcils avant de lâcher un non résigné. « Par contre, excusez moi, mais je meurs de faim, je n'ai pas mangé depuis un petit bout de temps, à première vue? Que voulez vous dire? » Mais elle ne répondit pas, riant encore une fois, souriante et moqueuse.
Caleb et Nausicaa passèrent le restant de la nuit dans les cuisines, à parler, si l'on peut dire, puisque le Nagia avait bien du mal à s'imposer face à cette drôle de demoiselle aux mœurs et à la façon de parler déroutante. Cependant, le Capitaine appréciait sa compagnie, inhabituelle. Et les heures passaient et filaient, au loin pointait le jour. Ambre, la dame de compagnie de Cassiopea, déboula comme un boulet de canon, essoufflée, son chignon désordonné, elle posa avec sévérité ses yeux sur les deux jeunes gens. « Cela fait une heure que je vous cherche ! Je dois vous préparer pour l'audience, ma demoiselle.» Et c'est sans un mot qu'elle la suivit.
La grande salle du trône était rempli de curieux et de badauds qui avaient entendu des rumeurs sur les événements de la nuit. Silencieuse, cette foule d'Humains et de Nagias bougeaient en vague leur tête et leur regard avide pour apercevoir la demoiselle, objet de tant d'interrogation. Ambre s'était, de toute évidence, donné à cœur joie pour habiller et coiffer la jeune femme, comme une petite poupée de porcelaine dans une grande robe de satin et de soie claire. Le Roi Théodren, assis sur son fauteuil d'or et d'argent, contemplait la demoiselle, le visage calme et serein mais les yeux bouillonnant de questions. A ses côtés, debout, son épouse, ses fils et sa fille demeuraient immobiles. Caleb observait toute la scène d'un peu plus loin, dans les balcons, seul avec son second qui ne lui avait pas adressé la parole depuis la mort de la petite. « Parlez, racontez-nous.» finit par dire Théodren qui manquait bien d'inspiration. « Mais pour vous conter quoi? - Ce qu'il vous plaira. - Soit. Je m'appelle Nausicaa et c'est tout ce que vous avez à savoir sur moi. Je ne sais pas depuis combien de temps je dormais à Ara, mais la dernière fois que j'avais les yeux ouverts, le monde était bien différent. Prisonnière par des incantations Oerbas inscrites sur des rubans, j'étais condamnée à errer dans un univers de rêve irréel jusqu'à ce jour. Malgré tout, durant tout ce temps, j'étais consciente, je ressentais des choses et entendais ce qui se passait près de moi. Certains seigneurs pensaient que j'étais une clé pour quelque chose. - Une clé ? - Exact. Pour eux, m'avoir était synonyme de puissance. Ma foi, je ne sais pas trop pourquoi, mais ils semblaient persuader que je ferais la différence pour imposer leur volonté à Ara.» Quelques murmures flottèrent dans l'assemblée. En parfaite commère, elle débattait déjà de ces quelques mots, jusqu'à ce que d'un geste sec, le Roi ordonna le silence. « Qu'êtes vous ? Ni voyez aucune offense, mais vous n'êtes pas humaine, cela va de soit, et vous ne me paraissez ni Nagia ni Oerba. - Je ne peux répondre.» Théodren fronça les sourcils « Et pourquoi cela? - Répondrez-vous à la question si vous ne connaissiez la réponse?»
Ce qui devait arriver arriva. Certaines paroles de Nausicaa ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd, et bien aise de savoir que ces rivaux désiraient cette femme pour accroître leur puissance, le Roi était satisfait de la compter parmi ses rangs et comptait bien se servir d'elle. Sa race lui importait peu, elle était une occasion unique de s'emparer du Royaume d'Ara et de contrôler les Terres d'Ignis dans son entier. Il ne tarda à convoquer son Capitaine de la Garde pour s'entretenir personnellement avec lui: « Caleb, voilà un cadeau tombé des cieux. Elle sera notre salut. Dans mes songes, nos dieux m'ont parlé, je le sais, je connais la voix à suivre, je suis en possession de la vérité. Rassemble tes hommes au plus vite, prends le maximum avec toi et pars à Ara avec elle. Il faut trouver une arche, une immense arche blanche près d'une fontaine. Je l'ai vu. Là-bas, nous aurons notre du. Et veilles sur elle, qu'il ne lui arrive aucun mal. Elle nous ait très précieuse, bien plus que nos richesses. Dépense sans compter pour les préparations et pars au plus vite.» Dans une révérence, Caleb accepta, mais, surpris, osa tout de même demander: « Qu'il en soit ainsi votre majesté et vous m'honorez de me faire confiance. Mais si je puis me permettre, je suis censé épouser votre fille dans trois jours et je … Le mariage est reporté. Cette affaire est notre priorité.»
Caleb recula de quelques pas, la tête toujours basse et les yeux écarquillés, il murmura un bien avant de se retirer et aller parler à ses hommes. Caliel n'allait guère apprécier cette nouvelle, mais il était un soldat du roi et ne pourrait refuser, devenir un déserteur. Et Caleb avait besoin de son maussade ami, quoiqu'il dise. La seule personne que le jeune homme tâchait d'éviter était sa jolie fiancée, d'humeur insipide depuis peu. Elle aspirait à une vie tranquille et une fin heureuse, mais les obstacles à son bonheur se faisaient de plus en plus hargneux. Caleb, quant à lui, s'activa tout le jour et la nuit pour être prêt à partir au petit jour.
Dans les ténèbres de la conscience pourrissait la jalousie et la haine, ardeur délicate et raffiné d'un mal puissant et dévastateur. Cassiopea dormit mal, cette nuit là. Ses songes furent sombres et emprunts d'une certaine violence, bien qu'elle ne puisse discerner quoique ce soit dans ses apparitions aux contours flous et aux couleurs vives. Peur et appréhension, doute et traîtrise, quelque chose la tenaillait et l’emprisonnait dans la froideur d'une apparence distante. Nausicaa, plantée dans l'embrasure de la porte, les brais croisés, l'observait, sans rien dire, sans rien laisser transparaître sur ses traits célestes. Mais avant de tourner les talons, elle sourit, comme moqueuse face à ce comportement pitoyable d'enfant gâté.
L'aube apparaissait lentement sur la ligne d'horizon, mais la cour d'honneur était déjà rempli de cavaliers sur le départ. Caliel préparait sa monture, le visage fermé. Tout cela ne lui plaisait guère, et il sentait se profiler devant lui des épreuves délicates. Doucement, il ferma les yeux pour se laisser envahir par la chaleur de quelques charmants souvenirs. Mais lorsqu'il les rouvrit, il vit face à lui Nausicaa, souriante. Sans ménagement, il se retourna sans même lui accorder un regard. « Vous ne m'aimez pas.» Ce n'était pas une question. La jeune femme rit. Caliel ne répondit rien à cela, si ce n'est un silence glacial qui était sûrement bien plus explicite que n'importe quel mot. « Allez rejoindre votre cheval, nous allons partir sous peu.» Elle y alla sans broncher dans sa démarche aérienne de danseuse. Caliel la suivit du regard, insensible.
Le chemin jusqu'au frontière d'Ara fut sans encombre, dans une ambiance plutôt festive. Tous les soirs, les hommes faisaient un grand feu et parlaient, buvaient et chantaient jusqu'au point d'heure. Caleb ne participait guère, mais laissait ses troupes se détendre un peu avant que les choses sérieuses débutent réellement. Tout ceci ne serait plus possible, à Ara. Et bientôt, ils purent contempler les brumes mystiques d'un univers autre. Caleb prit une grande inspiration. Des précisions étaient nécessaires
« Nausicaa!» La jeune femme s'approcha sur son cheval. « Est-ce que tu connais ses lieux? Pourrais-tu nous guider?» Avec les jours s'écoulant, une espèce de complicité s'était installé entre lui et la demoiselle, et bien qu'il ne parvienne toujours pas à la cerner, il l'aimait bien. Le vouvoiement s'en était allé. « Non. Je n'ai fais que dormir. Et le principe n'est-il pas que les paysages changent? Comment veux-tu se repérer! Navrée, mais ton Roi délire avec ses fabulations sur une fontaine. Je ne suis pas responsable de la démence du vieux.» La plupart rit, si ce n'est Caliel qui affichait une expression sombre. Nausicaa descendit du cheval d'un bond, puis s'approcha de la brume, non plus rose comme l'avait vu Caleb la dernière fois, mais d'un bleu froid. Du bout des doigts, la jeune femme l'effleura, et la fumée s'enroula autour de ses ongles au rythme de ses mouvements. Elle sourit. Et sans plus de cérémonie, elle pénétra ce monde interdit sous les protestations du jeune Capitaine qui aurait apprécier avoir le temps d'établir un plan. Mais les choses ne se déroulaient pas toujours comme on l’espérait.
Mille précautions pour ne pas se faire happer par un monde aussi fourbe que délirant. Les hommes se montraient prévenant avec la plus infime chose, le moindre détail, car ils savaient ne pas être les bienvenues dans les parages. Les Hommes et les Nagias ne l'avaient jamais vraiment été. Tendues et nerveux, les chevaux foulaient le sol au pas, et les cavaliers scrutaient avec curiosité morbide les environs. Nausicaa, par contre, gambadait joyeusement sans se soucier de quoique ce soit. Riant aux éclats, elle se contentait d'avancer, à pied, tournoyant et dansant parmi les branchages et les fleurs aussi grosses d'une petite ferme. « On ne sait même pas où l'on va.» grogna un soldat Qu'importe, répliqua Caliel avec cynisme le regard vrillé sur Caleb, pas besoin de savoir où se trouve notre tombeau. Personne ne viendra s'y recueillir.
Malgré la fatigue et les membres endoloris, les hommes étaient peu enclin à se reposer la nuit. Pourtant, il leur fallait bien dormir, et Caleb finit par donner l'ordre d'installer un campement dans la clairière d'une forêt. Mais il était anxieux. Qu'allaient-ils voir en se réveillant ? Ils pouvaient tous mourir durant leur sommeil. Soucieux, il s'allongea dans l'herbe mouillé pour contempler les cieux, vaste étendue sombre parcourus de points lumineux valsant sans arrêt. Les étoiles semblaient raconter quelques histoires, elle se mouvaient si rapidement, et on avait cru qu'elles prenaient quelques formes pour dessiner personnages et paysages. Caleb ferma les yeux, rêveur, voyant le visage chimérique d'un désir.
Caliel s'était un peu éloigné du groupe. D'air et de solitude, voilà de quoi il avait besoin. Légèrement en retrait, il observa quelques instants ses frères d'armes endormis avant de faire quelques pas dans la forêt aux allures enchanteresses. Si le Royaume d'Ara était un danger, il offrait de si divines visions. « On se balade?» Caliel soupira. Il ne reconnaissait que trop cette voix douce aux intonations amers. Nausicaa était perchée sur une branche, et toisait le Nagia, moqueuse, un sourire rieur aux coins de ses lèvres. Le jeune homme soupira. Ce n'était pas le moment pour elle de venir l'importuner. « Ne devrais-tu pas dormir, toi? - J'ai dormis des siècles. Je pense que j'ai atteint mon côté pour les cent prochaines années. - Magnifique. - Et toi, mon ami.» C'était fou comme ces deux mots sonnaient faux aux oreilles de Caliel « Ne devrais-tu pas être avec les autres à roupiller tranquillement? - Pas tant que tu es dans les parages. Que veux tu? - Te crois-tu si important? - Non. Je te pense simplement assez tordue pour avoir quelques idées derrière la tête. Tu n'es pas celle que tu prétends, et je le prouverais.» Nausicaa, féline, sauta du haut de l'arbre pour atterrir comme une plume sur la terre ferme. Ce saut, de cette hauteur, en aurait tué plus d'un. Caliel ne dit rien, soudainement méfiant, il porta sa main au fourreau de son épée. « Je ne voulais que … discuter. - En m'approchant par surprise, d'un pas de loup? Ne me fais pas ces grands yeux implorants, cela ne marche pas sur moi.» Elle s'approcha de lui en quelques pas sensuels, et doucement, elle posa sa main sur l'épaule du jeune homme, figé. Elle lui murmura à l'oreille: « Je voulais te parler, Caliel. Ne bouge pas. Te parler, simplement. Quelques mots. Te raconter l'histoire de ce que tu voudrais croire. Tes beaux yeux clairs pourraient voir ce qu'ils ne pourraient avoir.»
Caliel tremblait. Il entendait à peine la voix de Nausicaa. Un voile blanc sur les yeux, ce n'était pas la forêt d'Ara qu'il voyait, mais une bride de son passé qu'il aurait préféré oublié. Nausicaa continuait son monologue, sans que Caliel le comprenne. Il revoyait le drame de sa vie, la raison de la tristesse continuelle de ses traits, l'objet de sa détresse refoulée. Il se souvenait avec clarté, lui qui avait tant cherché à effacer cette scène de sa mémoire. À cette époque, il était jeune, plutôt insouciant, et amoureux. Il vivait simplement, dans une petite contrée royale, près des frontières d'un Seigneur particulièrement hargneux. Et un beau jour, des soldats arrivèrent pour piller le village, tuer et massacrer. Caleb n'hésite pas un instant et prit les armes avec quelques villageois pour protéger ceux qu'il aimait. Mais la bataille était comme perdue d'avance, et il s'acharnait à creuser sa tombe. Épuisé, sans force, le sang brouillait ses yeux, ses sens étaient comme inopérant, mais face à lui demeurait un ennemi bien en forme. C'était le moment critique, et il ferma les yeux pour donner un dernier coup. Et sans même les rouvrir, il fila pour frapper. Le cri qui retentit n'était pas celui tant attendu. A ces pieds gisaient le corps du pilleur, poignardé par Hélène. Hélène. L'humaine dont il s'était épris, la jeune fille qu'il aimait tant, cloîtrée dans la maison jusque là, elle avait voulu aider son cher-et-tendre en difficulté. Et il l'avait tué.
« Caliel?» Nausicaa passait frénétiquement ses petits mains blanches devant le visage du jeune homme. - Dégage.» Elle haussa les sourcils, mais ne chercha pas de plus amples explications. Elle retourna lentement à la clairière, un sourire aux lèvres, le regard froid. De retour près des soldats, elle alla s'allonger près de Caleb, se blottissant contre lui comme un chaton sous le regard ébahi d'un homme sous une cape, adossé à un arbre. Caliel se laissa glisser le long d'un tronc, une main sur la poitrine.
«Je n'étais pas quelqu'un de bien», écrit le jeune homme sur un morceau de papier tiré de sa poche. «Une vérité simple mais pourtant si froide, cruelle. Évidence transcendante et frappante, cette phrase d'une banalité effarante trouvait trop souvent écho dans mes pensées, et telle la pointe assassine d'une vicieuse flèche, elle se plantait violemment au plus profond de mon âme meurtrie, enfin... pour peu que j'en possédais une, et j'en doutais fortement. Lentement, elle consumait la moindre parcelle de mon être, tâchant dans sa macabre marche d'anéantir les quelques brides de raison et d'humanité qui vivaient encore en moi. Quelle ironie ! Ainsi, j'étais mon propre bourreau. Un monstre dévoré par sa folie. Tant bien que mal, j'essayais de chasser cette constatation qui m'horrifiait tant, mais malheureusement, j'arrivais presque toujours à cette sombre conclusion lors de mes longues réflexions, quand je laissais mon esprit s'évader vers quelques mondes meilleurs où j'aurai été tout autre. Et il était tellement courant que je prenne la fuite face à la dureté de la réalité, que je me plonge dans ma mémoire. Cet état, je l'avouais sans peine, quelque peu dépressif et mélancolique, je ne pouvais lui échapper, sous le joug intarissable de l'ennui que je ne connaissais que trop, j'étais son esclave, soumis. Inévitable. Tellement las de la vie, ne trouvant goût à plus aucun des plaisirs que j'avais pu apprécier dans ma lointaine jeunesse et dont on me vantait les bienfaits à tout va, mon refuge n'était que mes pensées ô combien souillées. Cela faisait de très longues années, s'écoulant bien trop doucement à mon plus grand damne, que je vivais dans la lassitude et que tous désir, quel qu'il soit, était mort. Je ne convoitais plus rien, et c'était tant mieux! Il m'était interdit d'être avide et envieux, loi que me dictait ma nature et que me criait mon caractère de surcroît. Mais Dieu! Quelle existence morne, vide,et insipide. Seulement, ce n'était que juste retour des choses, une punition méritée, et le monstre que j'étais devais subir son châtiment, sans broncher, et sans se complaire dans ses chagrins. Mais tout cela, c'est terminé.»
Caleb rouvrit les yeux avec peine. Il redoutait déjà ce qu'il verrait. Mais à son plus grand soulagement, rien n'avait changé, et ce qui était forêt hier le restait de bon matin. Tapant dans ses mains, il tâcha de réveiller les alentours sans même se relever. La présence de Nausicaa à ses côtés ne le surprenait guère, pire, il l'appréciait, et sourie même en la voyant, les yeux grands ouverts. « Caliel, vérifie que tout le monde est là.» Il s'étira, cherchant des yeux son ami, bien que leur relation soit tendue ces derniers temps, pour ne pas dire conflictuel. « Caliel?» En grognant, il se mit debout. Le Capitaine savait son ami matinal et s'étonnait de ne le voir. « Caliel!» Mais la mauvaise humeur céda vite sa place au doute. « Fouillez les alentours.» Cela ne lui ressemblait pas. « Mon Seigneur!» hurla un soldat. D'autres se précipitèrent pour le rejoindre, tendit de Caleb courrait pour suivre le mouvement, Nausicaa sur ses talons. Les hommes étaient blêmes, certains reculaient et d'autres gardaient les yeux rivés dans les hauteurs. Et voyant le macabre spectacle, Caleb tomba à genoux. Caliel pendait le long d'une corde, bien haut, à moitié caché par les feuillages épais des arbres. La bouche ouverte, Caleb ne laissa s'échapper aucun son de sa gorge et ses yeux demeuraient secs, pourtant, l'on entendait le hurlement silencieux et la plainte sourde, certainement plus insupportable que s'il eut crier. Nausicaa, avec douceur, passa ses bras autour du cou du jeune homme pour l'enlacer. Elle chuchota d'une voix gênée: « Caleb … Je suis désolée pour toi. - Elle ment! Cette garce ment!» Une petite voix piaillait avec insistance. Nausicaa et Caleb tournèrent légèrement la tête pour voir la personne dissimulée sous une cape s'approcher, les poings serrés. Ce n'était en rien un homme, et encore moins un guerrier qui parlait. Derrière cette ombre, deux soldats qui d'ordinaire ne participaient pas aux expéditions puisqu'ils protégeaient la princesse. « Cassiopea?» Caleb, incrédule, contempla sa fiancée enlever son manteau noir. « Mais que faites vous là ...» - Je vous ai suivis. Est-ce un mal? Vous êtes tous ...» Elle jeta un regard mauvais à Nausicaa, la rage déformant ses traits tandis que la rousse avait des airs d'ange. Il soupira. « Ce n'est pas le moment. Je n'ai pas de temps à perdre avec des enfantillages.» Sa voix était cassante et sans appel, il ne regardait pas même la fille du roi. « Pardon?» voulut-elle le reprendre. « Vous m'avez entendu. Vous voulez nous suivre? Très bien, mais la ferme. Que quelqu'un détache Caliel... s'il vous plaît.»
La princesse, interdite et immobile, ne fit rien, n'en croyant pas ses oreilles. L'étonnement, la déception et l'offense s'effacèrent bien vite pour la rage et la furie. En quelques enjambées, elle se planta devant Nausicaa et leva la main avec violence pour la gifler sans ménagement. Un claquement sourd résonna. Mais la joue de Nausicaa était intacte, puisque sans effort, elle avait retenu le geste de Cassiopea, sa paume près de son visage, la main de la princesse collée, elle prit un air grave. « Quel comportement, quelle dignité. J'espère que vous êtes fière de vous, votre Majesté. Quelle bonne dirigeante vous ferez, quelle merveilleuse épouse compréhensive et bienveillante. Ne changez pas, vous êtes parfaite. C'est cela que vous voulez entendre? Je suis navrée, mais je ne peux mentir.» Et elle tendit le bras, envoyant valser la demoiselle. Nausicaa proposa alors sa main à Caleb qui la saisit sans hésitation, et elle l'entraîna vers le cadavre de son second, pour lui rendre un dernier hommage. « Elle était avec lui hier soir!» hurla la promise à Caleb. Il interrogea Nausicaa du regard. « En effet. Je parlais avec lui. Est-ce un mal que de vouloir arranger les choses avec l'ami de quelqu'un que l'on apprécie? Vous n'allez pas la croire, par pitié!» Mais visiblement, cette justification suffit amplement. Caleb s'approcha de son vieil ami, la gorge serré, il posa ses mains sur son torse, la bouche tremblante. Il avait l'air si paisible. Nausicaa s’agenouilla près du cors, à côté de Caleb, l'effleurant doucement, elle lui murmura quelques paroles réconfortantes, tandis qu'elle glissait ses doigts dans ceux du défunt pour lui arracher la lettre écrite avant de mourir et la détruire dans les flammes qu'elle créa rapidement.
La route reprit en silence, dans le deuil. Caliel fut enterrer le plus dignement possible, et le convoie du reprendre la marche. Caleb gardait la tête basse et les traits affligés. Il avait demandé de rapidement explications à Cassiopea et aux deux hommes, qui avaient dit être de permission et vouloir se joindre à l'aventure avec un apprenti. Mais il n'avait pas le cœur à régler cette affaire et appliquer des sanctions. Les jours s'écoulèrent ainsi, sans plus aucune encombre, et dans la plus grande ignorance pour Cassiopea qui essayait tant bien que mal de parler à son futur. Mais l'esprit troublé, le jeune homme était de moins en moins loquace et présent.
« Caleb! Regarde.» Nausicaa pointa du doigt une petite forme qu'on apercevait en haut d'une colline à l'herbe bleue. Une petite maison, à vue d’œil. « Peut-être des Oerbas? Si l'on tente la diplomatie, on pourrait leur demander quelques informations.» Proposition censée, elle fut acceptée sans soucis, si ce n'est que Cassiopea fit la moue, car elle ne voulait que peu suivre les indications de cette sorcière.
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| | | Lily-Lune
Nombre de messages : 191 Age : 30 Date d'inscription : 19/01/2013
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mar 26 Fév 2013 - 22:45 | |
| Et enfin, troisième partie : - Spoiler:
Une fois n'est pas coutume, la maison qu'ils avaient face à eux semblaient avoir envie de voguer vers d'autres horizons. Comme un roseau, elle se balançait au gré du vent tandis que ses murs changeaient constamment de couleurs. « Puis-je?» s'enquit Nausicaa avec un grand sourire. Caleb hocha la tête, avec lassitude. La demoiselle alla frapper à la porte. Le silence s'installa quelques instants, et Nausicaa insista. Il résonna alors une voix hautaine mais mélodieuse, grave pour une femme, mais suave. « Quoi encore! Ma parole Hécate, je crains que nous ne soyons constamment gênées par des individus encombrants. Devrais-je leur apprendre la politesse? Ne comprennent-ils par que les murs sont là pour les empêcher de nous enquiquiner? Ma pauvre amie, bien des choses se perdent, c'est moi qui vous le dit! Mais ne vous inquiétez pas, je m'occupe de ces créatures pour les expédier au marais dans les plus brefs délais. Priez, commencer sans moi, priez pour que la Bête les dévore tous. La Bête a toujours faim, elle n'en sera que ravie! Quelques apéritifs la raviraient, j'en suis certaine! Foi de Handra, ils finiront dans son estomac ! Priez vous dis-je, je reviens de suite.» Des petits bruits de pas résonnèrent, comme dévalant à toute allure des escaliers, et enfin, la porte s'ouvrit. Nausicaa comme tout les hommes durent baisser les yeux pour observer la petite créature qui leur faisait face. Elle ne devait pas dépasser les cinquante centimètres mais était d'une grâce à couper le souffle, avec des lignes harmonieuses et étroites, un visage sévère mais d'une beauté certaine, avec des lèvres de sang et une longue chevelure claire. On aurait dit une petite poupée. Caleb observait la petite chose, ses pensées volant vers les Oerbas. « Poudre de Flotechabulle, qu'ai-je devant les yeux! Serait-ce un visage familier? Votre nom m'échappent, petite donzelle, mais je suis certaine de vous avoir connu ! - Fréquentez-vous la taverne du faune? - Pas que je m'en souvienne, répondit Nausicaa dans un rire. - Cessez de sourire bêtement mon enfant, cela donne des rides. Peut-être êtes vous alors une ancienne du cours de Scranbleu? - Plaît- il? - Malédiction, je ne parviens à me souvenir! Je suis Handra. - Ma foi, j'en suis enchantée. Moi, Nausicaa. - Hécate, ramenez vos articulations dans les parages!» Caleb soupira, le front posé dans l'une de ses mains. Définitivement, ce monde le fatiguait. Un second petit être arriva. Tout aussi élégante, elle avait néanmoins des traits plus doux et délicats, plus innocents. Elle laissa glisser son regard sur Nausicaa avant de s'exclamer à son tour: « Oh je vois. Moi aussi me sens épris d'une drôle de sensation de déjà vu. Pensez-vous à ce que je pense Handra? - Il en va de soit ma douce. Mais vous comprenez de quoi il en retourne. - Absolument, je crains que la Bête soit affamée aujourd'hui. - Voyons ma chère, nous n'avons besoin que d'elle.» Caleb haussa les sourcils. Les deux petites choses semblaient oublier royalement leur présence et le fait qu'ils puissent entendre leur propos. « Voyons, reprit la seconde, elle pourrait fuir si nous servons à la Bête ses compagnons de route. Soit! Vous savez ce qu'il vous reste à faire ma chère Hécate. - Soit!» Et cette dernière se retourna vers la petite foule. « Voulez vous une tasse de thé?» Un grand sourire, rangée de petite dents blanches, elle tenait dans un main un grand plateau d'argent où trônait une théier fumante et dans l'autre, une pile relativement instable de tasses. - Entrez! Le salon est grand!» Ajouta Handra. La demeure semblait s'adapter à ses hôtes. Les sièges pour les soldats s'agrandir alors que les deux maîtresses de maison avaient des fauteuils à leur taille. Lorsque Hécate tendit une petite tasse à Nausicaa, celle-ci prit de l'ampleur entre les mains de la demoiselle à la chevelure flamboyante. « Vous connaissez Nausicaa?» interrogea Caleb en observant le thé de son verre avec méfiance. « Ah ah ah! Qu'il est mignon, ne trouves-tu pas Hécate? Il veut vraiment une réponse! Il croit sûrement que les créatures d'Ara se livre au premier imbécile pointant le bout de son nez. Ne lui en voulons pas, ma chère, il est ignorant et l'espoir fait vivre! Puisse-t-il exister des siècles ainsi! Ah ah ah le fou ...» Caleb se racla la gorge « Quoi? Un problème? Quelques petits gâteaux, peut-être?» « Je cherche l'arche et la fontaine. - Eh bien! Vous ne faites pas de détour dans la conversation vous! Passez des biscuits à la raison de votre visite. Impoli! Mufle! Goujat! Malotru! Che.. - Oui oui j'ai compris... - Vous osez me couper en plus ! Peuh! Hécate! La pelle!» Nausicaa ne put s'empêcher de rire. Lorsqu'elle se reprit, elle tâcha d'arranger la situation: - Chère Handra, nous requerrons votre aide pour trouver le lieu que nous convoitons. - Mais pas de problème mon enfant. Pour vous, tout est possible. Continuez vers le nord encore un peu, vous finirez bien par tomber dessus! Enfin, si vous survivez aux sorciers, aux mages noirs et aux garous, aux Oerbas en délire et ceux à qui il manquait déjà quelques cases à l'origine, et que les filles du Lac vous laisse passer! Ah ah ah! - Mais Handra! Pourquoi ne pas les conduire? Nous ne pouvons rater cela. - Comment n'ai-je pas pu y penser ma douce Hécate! Préparez vos bagages et donnez quelques prisonniers à la Bête!» Caleb n'eut pas son mot à dire, et les deux petits bouts de femme décidèrent de venir. Comme moyen de transport, elles utilisaient deux grands rapaces. « Suivez-nous, bande de fous ! Nous allons vous mener jusqu'à la grande arche! Nous prendrons les chemins sûrs! Les filles du Lac sont les seules que nous ne pourrons éviter en aucun cas.» Timide, Cassiopea s'approcha de Caleb, déjà à cheval. Elle posa une main sur ses genoux, levant son regard clair sur le jeune homme qui restait inexpressif. « Caleb … J'aurais quelques mots à vous dire. - Faites le. - Ne m'en voulez pas. J'ai tant attendu notre mariage. Cela m'a blessé de vous savoir partie pour nos épousailles. J'ai décidé sans y réfléchir vraiment de vous suivre, je voulais simplement être à vos côtés. - Me surveiller ne serait-il pas le mot juste?» Elle détourna le regard, mais vit à son plus grand dégoût Nausicaa qui parlait un peu plus loin. Dans une grimace, elle replanta ses yeux sur son promis. - M'aimez-vous, Caleb? - Ai-je un jour eu le choix?» Et il s'éloigna, laissant la princesse dans un état second. Ses rêves de petite fille, d'ils vécurent heureux, se brisaient peu à peu. Les yeux exorbités, elle les lassa vagabonder jusqu'à ce qu'ils tombent sur celle qu'elle appelait la sorcière. La jalousie peut mener loin, de dans l'esprit de la jeune fille naissait de bien sombres projets. Nausicaa observa les alentours, un petit sourire sincère aux lèvres. Elle reconnaissait non pas les paysages, mais l'ambiance de ses lieux. Tendant le bras, elle lassa ses doigts balayer de grandes lignes tintant comme des clochettes. « Regardez là-haut!» s'écria Hécate. Un grand temple s’élevait, d'immenses escaliers de marbre blanc, au moins des centaines, permettait de rejoindre une immense arche blanche qui semblait illuminé d'une lumière éclatante alors que les cieux étaient nus. Des petits bruissements d'eau résonnaient, et l'on pouvait discerner, comme tombant des limbes, la fontaine, véritable cascade, qui s’abattait sur l'arche. Pour arriver près des escaliers, il fallait traverser un pont qui surplombait un lac. Hécate et Handra avaient la voie de la facilité, sur leur grands oiseaux. « Descendez de vos chevaux!» ordonna l'une des deux. Et tous le firent. Nausicaa posa en première un pied sur le bois vacillant du pont. « Qui va là? » Une jeune femme arriva doucement, marchant avec aisance sur l'eau. Blonde aux yeux clairs, elle n'en paraissait pas pour autant commode. « C'est moi.» répondit Nausicaa. Et la femme sourit. « Seuls six d'entre vous, toi comprise, passerons. Choisis les. Caleb, Gabriel, Jack, Talim et Cassiopea. Pardon?» Les futurs époux ne parlèrent que d'une voix. Mais Nausicaa partait d'un pas déterminé, commençant à gravir les escaliers. Les cinq choisis se précipitèrent pour la suivre, bien que soudainement sceptique. Hécate et Handra avaient l'air de penser qu'il aurait été dur de passer. Tout était trop facile. « Regardez.. N'est-ce pas magnifique? J'ai dormis si longtemps, je n'étais plus habitué à tant de splendeur. Le Royaume d'Ara est la perle d'Ignis. Ce dernier n'est qu'un vulgaire cailloux. Il devrait disparaître. - Nausicaa ...» Caleb, le cœur battant, s'approcha de la jeune femme pour effleurer son dos. - Je pense qu'il est l'heure. - De? - Parler, peut-être. - Caleb!» s'écria Cassiopea, des pleurs dans la voix en le voyant s'éloigner main dans la main avec Nausicaa. Les quatre durent rester planter près de l'arche, alors que la demoiselle entraînait le Capitaine plus loin, près de la fontaine. L'eau tombée de nul part était claire et lipide, brillante comme des diamants. Doucement, la jeune femme tendit ses mains pour en recueillir un peu et la boire en quelques gorgées. - Que penses-tu de ce monde, Caleb? - Il m'effraie... Tous ces cœurs ...» Troublé, il s'avança près de la fontaine la main levée, mais sans effleurée la paroi des immenses pierres où étaient gravées quelques inscriptions illisibles. Des centaines et des centaines de cœurs battaient à l'unisson, bien visibles, enlacés par des espèces de filaments noirs qui les maintenaient à la roche. « C'est comme ça qu'Ara vit. Grâce à tous ces cœurs. Ils forment sa puissance. Pour détruire Ara, il faudrait tous les embrocher, un par un, sachant que presque tout ici en possède un. Même les brins d'herbe, le cœur est sous terre. Nous marchons sous un par-terre de cœur.» expliqua Nausicaa, un sourire aux lèvres comme toujours, observant de ses grands yeux roses Caleb frisonner. Elle s'approcha de lui et glissa, le regard illuminé d'un éclat joueur, sa main sur sa poitrine. « Tu le sens, Caleb, je le sais. - Sentir quoi? - Ce mal, t'envahir et te détruire. C'est la magie d'Ara. Elle ne veut pas de toi, pas ainsi, du moins. Ce Royaume n'accepte que les forces dans leur état le plus pur. - Tu n'as aucun mal à y vivre, toi ..» Doutes et suspicions. Nausicaa rit. « Tu sais Caleb, la Reine Galatée est une femme assez jalouse, et ultra-possessive. Elle a parut effacée et timide, mais pourtant, tout est de sa faute. - Pardon? - La petite Cassiopea n'est pas la fille de Théodren. Ni de Galatée, d'ailleurs. Elle est juste sortie de son ventre. C'est une fille d'Ara. Cette chère Galatée ne semblait destinée qu'à donner vie à des garçons, mais elle désirait une fille. Elle est venue prier Ara. Et elle a passé un pacte avec le véritable maître de ses lieux. Car oui, quelqu'un ou quelque chose est derrière toute cette mascarade. Elle tomberait enceinte, voilà sa partie, aurait sa fille, mais le jour venu, avec des signes annonciateurs, elle devrait envoyé un nombre précis d'hommes, ici, pour qu'ils fassent définitivement partie du décors. Vois-tu? - Je ...» Caleb se recula, mais la jeune femme marchait lentement vers lui, les mains dans le dos, angélique et souriante. « La Reine est possessive, t'ai-je dis. Elle voulait Cassiopea pour elle, elle seule. Tu étais un obstacle. Elle a suggéré au Roi de t'envoyer, malgré le mariage. C'est une très bonne manipulatrice. Elle sait rester dans l'ombre, ne jamais se faire remarquer, et tirer les ficelles en toute discrétion. Ce bon Théodren n'est qu'un patin, entre ses petites mains habiles. Cependant, elle n'avait pas prévu que sa fille adorée s'enticherait de toi, et qu'elle irait jusqu'à te suivre. C'était fâcheux, car je ne pouvais emmener avec moi que soixante-trois personnes. Ne me demande pas pourquoi, c'est ainsi, superstition de ce monde, sûrement. Quoiqu'il en soit, le charme ne fonctionnerait pas avec soixante-quatre personnes … - Caliel ...» Elle sourit. « Oui, Caliel. Il était si tourmenté. Ce fut facile.» Caleb se jeta sur Nausicaa dans un hurlement de rage. La faisant tomber en arrière, il était sur elle, tenant ses poignets dans une main tandis que de l'autre, il serrait sa gorge. « Allez va, mon beau chevalier, il se serait donné la mort à un moment ou à un autre. Je n'ai fais qu'accélérer les choses. Et grâce à son geste, les filles du Lac peuvent agir, avec les soixante-trois. - De quoi parles-tu?» Il serrait de plus en plus ces doigts, mais cela ne semblait pas gêner la demoiselle dans sa respiration. - Caleb, mon cher Caleb, mon pauvre Caleb... Dieu que tu es sot et long à comprendre. Les filles du Lac sont les spécialistes en la matière. D'un petit coup de tête, elle indiqua la grande paroi sombre recouverte d’organes battants. « Tu veux dire... - Qu'en ce moment-même elle arrache le cœur à tout tes compagnons d'arme? Oui oui, en effet. Ils rejoindront le mur, ou une fleur peut-être, un rocher ou une battisse. Il y a tellement de choses ici auxquelles ils font donner vie et conscience. - Pourquoi? Hurla-t-il - Je te l'ai déjà dis, soupira Nausicaa comme si elle étais lasse de parler à un déficient, Galatée, le pacte, te souviens-tu ou ta mémoire est encore moins fonctionnel que ton cerveau? La Reine vous as vendu. Ni plus, ni moins. Enfin.. Elle sera certainement peinée de la tournure des événements, puisque sa fille pour qui elle a tout sacrifié fait partie du lot.» Il se releva d'un bond, tenant toujours d'un poing serré les vêtements de la belle demoiselle qu'il soulevait sans peine.Avec violence, il la plaqua sur le mur et recula vivement tandis que son dos glissait. D'un geste vif, il brandit son épée et l'enfonça droit dans Nausicaa. Comme intriguée, Nausicaa fit le tour avec des doigts de la plaie béante de sa poitrine, ses ongles teintés d'un étrange liquide argent. Caleb, ébahi, l'observait en silence. Elle affichait son éternel sourire carnassier et mauvais. Le Mal pouvait revête bien des apparences. Celle qu'il avait choisis en Nausicaa était peut-être la plus cruelle. Douce innocence apparente, candeur des traits, cette infinie douceur n'était qu'un masque, un leurre, et il était tombé dans ce piège ridicule. « Entends-tu?» Des cris lointains, des claquements d'épées et des bruissements d'os brisés. Caleb devenait pâle. Nausicaa rit à gorge déployée et d'un pas tranquille, avança, faisant glisser la lame dans son petit corps jusqu'à arriver au fourreau, elle retira l'épée d'un coup sec, naturellement. « Des questions, mon beau capitaine?» - Mais comment! Comment ! Tu devrais être morte ! Même Oerba, tu ne devrais avoir survécu! - Oerba? La demoiselle en rit de plus belle. « Pauvre fou. D'ailleurs, ne te demandes-tu pas pourquoi certains ne sont pas resté près du Lac? - Arrête de m'embrouiller l'esprit, sorcière. - Qu'il est mignon. Cris petit oiseau, et pleurs, si tu crois que cela peut te sauver. Tes ailes sont cassés. - Ma dame!» C'était la voix d'une des deux petits chimères, Handra si l'on se fiait aux intonations. Les deux poupées sautèrent pour atterrir aux côtés de Nausicaa. « Quel impolitesse» continua Handra en avisant rapidement la situation « Il a osé levé la main sur vous! Il sera châtié pour ces crimes, foi de morue! - Si tu te comportes calmement, je te laisserais t'en chargé. - Vraiment? Ma Dame, vous êtes dans un jour de générosité! Dormir semble vous avoir fait le plus grand bien! - J'ai quand même sommeillé plus longtemps que prévu, par votre faute.» Nausicaa baissa les yeux, toisant avec sévérité les deux créatures. Hécate intervint: « Soit, mais même sans vous, le Royaume marchait grâce à vos incantations éternelles! Il s'est fort bien débrouillé, même s'il est plus vigoureux depuis votre retour.» Caleb se laissa tomber au, prenant sa tête entre ses mains, répétant inlassablement qu'il n'y comprenait plus rien. « D'ailleurs» reprit Handra « Les petits imbéciles que vous avez choisis ont commencé à être effrayés, et ces sales gosses, poussés par la petite peste, sont allés cherché les autres pour venir en aide. Seulement, le carnage avait déjà eu lieu et je crains que la vision des dépouilles entassées et dévorées par les filles ne les aient refroidis. Ils devraient arriver d'une minute à l'autre pour régler cette histoire. Ah ah ah que j'ai hâte de voir ça.» Nausicaa sourit. « Ils sont déjà là, derrière la fontaine, croyant que je ne les vois pas.» A ces mots, Cassiopea sortit de la pénombre, armée d'un maigre couteau alors que les autres tenaient épées et haches. « Vous êtes malade...» glapit la princesse. « Tiens donc, voici la petite demoiselle. Hécate, Handra, débarrassez-moi de ses mesieurs, je ne désire m'entretenir qu'avec la gamine et le Capitaine. - A vos ordre!» d'une seule et même voix. Elles bondirent sur les trois hommes restant pour les faire tomber dans la fontaine. Immédiatement, des mains jaillirent des profondeurs pour les entraîner dans les tréfonds. - Elles sont efficaces, ces filles du Lac, constata Handra en levant un sourcil. Nausicaa alla à la rencontre de Cassiopea qui gardait sa petite arme bien en évidence, bien que ces bras étaient tremblants. « Ma pauvre petite. Tu n'es pas une vulgaire Nagia. Tu es la fille du gérant de ce monde, pire, de l'essence de ces terres. Mais je dois bien avouer que je n'ai jamais aimé les enfants, même les miens.» La princesse n'eut pas même le temps de finir un hoquet de surprise que Nausicaa avait enfoncé ses doigts dans sa poitrine et tenait son cœur. Une femme sortie des eaux, et contempla le spectacle. « Puis-je finir le travail. - Bien sûr, Phylomnie.» Et Nausicaa arracha cet organe si précieux et le lancer avec adresse à la fille. Le bras en sang, elle se lécha doucement la peau tout en se dirigeant vers Caleb. Il avait hurlé, voulut se battre contre cette créature infernale, mais il ne pouvait plus bougé, comme fixé au sol. Discrètes, quelques larmes silencieuses roulaient sur ses joues. « Je … ne comprends rien.» Nausicaa se pencha vers lui. « Je suis cet univers et il est moi. Une femme faite de la même matière que les rêves. Le Royaume que vous appelez d'Ara est mien, ou plutôt fait partie de moi. Quelle mauvaise traduction vous avez eu là. Tel'Shi Naga Aunoka, en vieil Oerba, se traduirait plus justement par « Les Territoires de la Créatrice Nausicaa». Je suis à l'origine de ce tout. Comprends-tu?Vous auriez pu diriger mon Royaume. Il suffisait tout simplement de me garder, comme a tenter de faire ce bon Mydélias, hélas trop près de mes terres, elles ne tardèrent de me récupérer. Sois heureux d'avoir réponses à tes interrogations, il est temps.» Presque avec douceur, Nausicaa se plaque contre le Capitaine et colla ses lèvres aux siennes. L'étincelle de la vie semblait disparaître de ses yeux, et comme une poupée de chiffon, il s'écrasa au sol. Elle sourit, observant les cadavres de ceux qui auraient du se marier. Elle n'aurait pas voulu de lui en gendre. «Et ils vécurent heureux jusqu'à la fin de leur vie. Faites en une statue. Mais docile, si vous le voulez bien. - Mais il sera sous vos ordres, ma Déesse, répondit Hécate.» L'autre petite poupée rit. « J'espère que vous vous êtes bien amusées. - Il est vrai. Mais c'est loin d'être terminé. Nous avons encore un gros problème à régler, et son nom commence par un C. - Caleb? Mais... - Non, pas Caleb.» Le regard de Nausicaa s'assombrit, et sans prendre la peine d'accorder un regard à quoi ou qui que ce soit, elle descendit les grands escaliers. Derrière les dépouilles des troupes, des Oerbas étaient réunis, acclament le retour de la belle qui dormait tout ce temps. Elle sourit, mais entre ses doigts, elle sentait un morceau de papier. Simple petit bout de parchemin qu'elle avait voulu brûler un peu plus tôt, quelques mots n'avaient pas voulu se consumer, disséminé sur la lettre, ils s'étaient rejoints. Nausicaa grinça des dents, mécontente. « Je suis en vie.»
Voilà ! J'espère que ça plaira à certains ^^' | |
| | | pukijenny
Nombre de messages : 133 Age : 39 Date d'inscription : 19/08/2012
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mar 26 Fév 2013 - 22:46 | |
| Personne ne lis celle de helel et moi p.20 en faite on les a mise trop tot je crois ,elle passe inapercu ( | |
| | | Lily-Lune
Nombre de messages : 191 Age : 30 Date d'inscription : 19/01/2013
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mar 26 Fév 2013 - 22:51 | |
| Si, moi je les ai lu ! ^^ Je les lis dans l'ordre :p et j'ai beaucoup aimé la tienne | |
| | | pukijenny
Nombre de messages : 133 Age : 39 Date d'inscription : 19/08/2012
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mar 26 Fév 2013 - 22:56 | |
| Merci lily-lune ,jai commencer la tienne et jai hate de lire le reste, mais je dois attendre demain pour la suite ! | |
| | | Lalaloulou5
Nombre de messages : 100 Date d'inscription : 11/10/2012
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 12:21 | |
| Ouh la Puki pas gentille qui n'a pas lu mon message page 22 >.< Je les lis également dans l'ordre, petit à petit, et j'ai déjà commenté celle d'Helel. D'ailleurs je vais lire la tienne :3
Puki : Donc, ton histoire. Je l'adore, tout simplement, malgré les quelques fautes et problèmes de syntaxes. L'idée est belle, triste et étonnante. Bravo :3 | |
| | | Axolotl
Nombre de messages : 1479 Age : 44 Localisation : Poitiers (86) Date d'inscription : 15/12/2012
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 12:36 | |
| Pandalilou: merci ^-^ ! Ton histoire est géniale, elle m'a beaucoup plu! Et en effet, la partie chanson est particulièrement délicieuse, je me suis faite embarquée du début à la fin! J'ai rien vu venir et je mourrait d'envie de connaître le dénouement! Quiddity: rôôhlàlà, les frères Grimm? C'est trop! *toute rouge* Moi aussi, je lis les histoires dans l'ordre et j'ai hâte d'en lire d'autres!! Merci encore Ehowinn!! | |
| | | pukijenny
Nombre de messages : 133 Age : 39 Date d'inscription : 19/08/2012
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 12:46 | |
| Lalaloulou5: Ouille pas la tete! Mille pardon ,javais lu ton message mais pas vu ledite !
Merci beaucoup , arf oui je sais pour la synthaxe et les fautes mais j'écris sur mon portable alors défois il ne veut pas coopérer! J'avais tous bien vérifier mais apparemment il n'a pas sauvegarder!
Lily lune: oh jadore ton histoire ,l'univers ,les personnages ,et ta facon d'écrire! C'est long mais sa se lis tres bien! | |
| | | Subaru-D
Nombre de messages : 5536 Genre : Mauvais. Date d'inscription : 24/04/2008
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 13:01 | |
| Comme Pandalilou, j'ai posté l'histoire sur mon blog, ayant un peu explosé la limite des dix pages | |
| | | pandorahearts
Nombre de messages : 123 Date d'inscription : 13/12/2011
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 19:05 | |
| Ahh tous vos textes sont si bien écrits (même si j'ai pas encore tout lu ^^) !! Voici mon humble participation (n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ^^) - Spoiler:
Il était une fois,une sombre région au milieu d’une épaisse forêt ,dont ceux,qui avaient eu l’extrême hardiesse de s’y rendre,en revenaient à jamais muets avec au fond de leurs yeux une peur effroyable et indicible;le seul mot sortant de leur bouche déformée par l’horreur de leurs souvenirs était « poupée sanglante ».
«-Mais de quoi s’agissait-il ? » se demandait à longueur de journée la jeune Cassandre,elle qui rêvait depuis son plus jeune âge de parcourir la contrée en quête d’inconnu.Sa grand-mère,savant lire dans l’avenir,lui avait en son temps, parlé de cette région où il semblait que des personnes mi-poupées mi hommes vivaient, dangereuses, attendant le commun des mortels pour n’en faire qu’une bouchée. Depuis elle se l’imaginait, remplie de monstres qu’elle saurait dompter elle, de belle prestance, grande aux cheveux nébuleux noirs comme l’ébène, aux yeux saphirs et au sourire éclatant… Elle pensait aussi à sa fortune car si tant de ses compatriotes avaient tenté l’expérience c’est également qu’une légende courrait sur ces êtres maudits qui, si l’on parvenait à les asservir, transformaient tout ce qui les entourait en métal précieux, bijoux ou pièces d’or… Elle en avait assez de faire inlassablement les mêmes choses. Oui, ce petit village, c'était sa tombe. C'était un cancer ancré dans sa chair qui aurait tôt ou tard, raison d'elle. N’y tenant plus elle décida,un beau matin, de partir après s’être procurée une épée ayant appartenue à son père ;la nuit précédant son départ elle fit un rêve, celui d’une petite fille au visage blême, aux lèvres rouges sang, le visage encadré de longs cheveux raides et roux,d'un roux brûlé par le soleil.Elle ressemblait à une vraie fillette à part ses yeux , étranges, qui ressemblaient à des boules en plastique colorées, bordés de longs cils qui rappelaient bizarrement les yeux d’une poupée . Elle lui parla «Cassandre, viens me sauver du pays des cauchemars et en retour je t’aiderai à conquérir tes rêves ». Dès le lendemain, son baluchon sur le dos et la précieuse épée dans son fourreau,elle se mit en route non sans être passée saluer sa grand-mère,dernier membre de sa famille .A l’énoncé de sa décision,la doyenne tenta de l’en dissuader, mais devant l'intransigeance de son unique petite-fille, elle finit par céder non sans lui avoir remis un petit miroir : «-En cas de grandes difficultés n’hésite pas à te regarder dedans pour pouvoir peut-être trouver une solution à tes tourments. N'oublie pas, quand la peur frappe à la porte,la vérité s'enfuit par la fenêtre. » Cette proposition confirma les doutes de Cassandre quant au côté un peu magicienne et un peu fou de son aïeule. Aux aurores elle se mit en route.Trouver le chemin ne fut pas compliqué car, pour éviter aux gens de s’y rendre,un panneau indiquait le début de la contrée maudite. Plus elle se rapprochait de l’endroit, plus le paysage s’assombrissait, des éclairs zébraient même par moment le ciel tourmenté. A l’entrée des la forêt elle entendit un bruit de pas suivi d’une voix fluette la nommant « Cassandre ! Cassandre ! Attends-moi » Surprise, elle se retourna et se retrouva face à face avec une chétive créature aux yeux plastiques,aux joues criblées de taches de rousseur,et aux cheveux cuivrés. « -Qui es-tu? » demanda-t-elle. - Je suis Eléonore ,répondit-elle d'une voix fluette, je suis venue t’accueillir et t’aider. -M'aider à quoi ? -A concrétiser ta soif d'aventure pardi ! -Et pourquoi devrais-je te faire confiance ? -Une horrible sorcière m’a jetée un sort ainsi qu’aux autres occupants de la forêt et je sens que toi seule peut nous délivrer du mal.Regarde mes yeux, bientôt plus rien en moi ne sera humain ! Je deviendrai alors mécanique,automate et plastique.Je chanterai comme les autres cette stupide comptine, insérée dans les poupées,qui dit « Bonjour je m’appelle Eléonore veux tu jouer avec moi? ». J'ai besoin d'aide ! L'étendue de cette désolation n'est connue que de ceux qui en souffrent». « Pourquoi pas,se dit la jeune fille, après tout je ne connais rien de ce pays. Je dois prendre le risque de l’amener avec moi, elle pourrait m'être très utile. Néanmoins, restons sur nos gardes ». « -Affaire conclue! lui dit-elle allons-y! -Bien,répondit Eléonore, reste sur tes gardes et suis moi ! » Soudainement, Eléonore se mit à courir à une vitesse surprenante venant d’une aussi petite personne. Cassandra tentait avec peine de se maintenir à son niveau. Au bout d’une demi-heure de course folle,elles arrivèrent dans une clairière où,semblait-il, se trouvait une sorte d’usine gardée par une énorme tête de poupée munie d’une bouche mécanique s’ouvrant et se refermant à intervalles réguliers.C'était l'entrée. «- Où sommes nous? interrogea Cassandre. - Devant l’usine où tout malheureux enfant capturé finira dans d’atroces souffrances en poupée. C’est également là que vient certaines fois la Sorcière. -Quelle sorcière? - Chut! Son nom ne peut être prononcé ni sa personne évoquée.Je risque gros en t’en parlant ! répondit Eléonore d'un ton effrayé.A sa grande surprise,Cassandre vit un début de larme, une minuscule perle maculée, couler de ses yeux inhumains. -Comment peux tu pleurer? -Pleurer? Moi ?Il pleut seulement dans mon cœur.Il faut que tu nous aides.Ou il sera trop tard répondit-elle. -Et puis,comment as-tu pu t’échapper de cet antre? -Je ne peux te le dire c’est un secret que tu apprendras tôt ou tard,répondit-elle en baissant tristement les yeux. -Bon laissons cela de côté pour l’instant ... Comment peut-on en entrer dans cet endroit? - Entrer tu le pourras,mais de l’enfer tu ne réchapperas pas.Réfléchis bien, mon aide se termine ici. Cependant je te souhaite bonne chance. Sois prudente...adieu. » Eléonore disparut alors instantanément, dans une fumée translucide.Il s’éleva alors du bois environnant un rire strident et machiavélique,qui,bizarrement,lui sembla d’une intonation familière. Désemparée,perdue, elle se souvint du cadeau de sa grand-mère et se mit à observer intensément le miroir.D’abord elle vit un nuage vaporeux,puis,à son grand étonnement la face d'un centaure-chat. « -Que veux-tu? lui demanda-t-il d'une voix suave .Attention je ne pourrais te renseigner que trois fois durant cette aventure alors choisis bien tes questions ». Pas impressionnée pour deux sous, elle continua : ' « -J’aimerais savoir comment pénétrer dans ce lieu dont la porte est une tête de poupée. -Au moment où sa bouche s’ouvrira,prends le glaive de ton valeureux père et transperce un de ses yeux. Pendant une minute sa bouche restera ouverte et tu pourras entrer,mais ce n’est par là que tu en ressortiras car ensuite cette entrée sera scellée à jamais, prends garde elle sait se défendre!!» Et l’image disparut. En s’approchant, Cassandre aperçut une corde pendant le long de la tête et commença à y grimper; arrivée tout en haut elle prit son épée,tout en tentant d’atteindre un des yeux de la poupée; à cet instant précis le haut de son crâne s’ouvrit et un énorme sécateur se mit à claquer dans l’air manquant de peu d’atteindre notre héroïne. Effrayée,Cassandre battit en retraite et la folie meurtrière de l'automate s'arrêta; comment faire sans risquer de se faire trancher en deux? Elle se mit à réfléchir puis au moment où la tête s’ouvrit, elle se laissa glisser à l’intérieur et arriva ainsi à éviter les lames; se trouvant alors à hauteur d’un des yeux ,et sans plus hésiter,elle sectionna l’œil d’un coup puissant. Un énorme hurlement jaillit alors de la poupée et du plus vite qu'elle put, elle redescendit et entra rapidement par sa bouche. Elle n’avait pas fait trois pas que soudainement,l’entrée se referma d’un bruit assourdissant. Encore choquée des derniers évènements, elle s’avança rapidement le long d’une sorte de corniche d’où son regard glissa vers le bas ; une vision d’horreur s’offrit alors à elle :plus bas sur un tapis roulant, de malheureux enfants, filles et garçons, hurlaient et pleuraient de frayeur, les mains et les pieds attachés par des chaînes,les uns derrière les autres,se tortillant pour échapper à leurs entraves sans succès. Soudain, au milieu de ce tapis, une énorme grue les prit un à un pour les faire tomber dans ce qui aurait pu être un coffre où ils restaient environ un quart d’heure avant d’être « ramassés » à nouveau et là…Cassandre y regarda à deux fois,tremblante et tétanisée :ce qui en ressortait n’avait plus rien d’humain. Il s’agissait certes de garçons et de filles reconnaissables à leurs habits,mais leurs corps tout entier n’étaient plus que cellulose, leur cheveux, une perruque synthétique, leurs yeux ces fameuses boules en plastique coloré avec sur leur visage un sourire de grand prédateur muni de dents pointues. D'autres, sur le tapis adjacent,étaient menés vers une salle ou figurait à l'entrée le mot « Lobotomie ». Tristane en eut le souffle coupé, d’autant que l’atmosphère ambiante était irrespirable; on se serait cru dans les entrailles de l’enfer,la chaleur était étouffante, et il y avait des parois sombres et abruptes d’où coulait une étrange mixture. S’approchant d’un des murs et y passant son doigt Cassandre s’aperçut que ce liquide rouge était,de toute évidence,du sang. Elle s’évanouit … Comment faire pour échapper à cet enfer ? En effet, Cassandre avait bien compris à cet instant que la tâche pour sauver ces pauvres êtres était si colossale qu’elle semblait impossible et titanesque. Elle distingua alors, plus bas sur le côté droit de la salle,une queue constituée d'enfants entièrement métamorphosés; à intervalle régulier une porte s’ouvrait dans la roche et un groupe d’enfants y entrait. Qu’est-ce que cela signifiait ? Hésitant à s’y rendre, elle décida de consulter une seconde fois le miroir. « -Que veux-tu ? lui demanda l'hybride. -Comment faire pour sortir d’ici? la questionna Cassandre. - Malheureuse enfant ! lui répondit la bête.Aucune issue n’est envisageable, tu es cernée! Cependant tu peux suivre les enfants dans la pièce d’à côté,mais ce que tu y découvriras dépassera ton entendement! Prends garde à ce que la folie ne te gagne! Et attention,je ne pourrai à l’avenir,te renseigner qu’une dernière fois! » Au bout d’une heure,lorsque le groupe fut assez compact,tous les enfants se dirigèrent d'un même pas vers la porte qui s'ouvrit.Elle s'y engouffra également. Elle avait bien tenté d’interroger les malheureux,mais ils la regardèrent tous avec des regards emplis d'effroi sans jamais lui répondre. Elle arriva alors dans une pièce gigantesque beaucoup moins chaude que la précédente. Celle-ci était très sombre, éclairée par ce qui semblait être des cerveaux fluorescents et,au milieu,se trouvait un trône sur lequel siégeait une femme dont elle ne put voir que l’arrière;immédiatement Cassandre comprit qu'elle se trouvait en présence de la sorcière! Elle se mit à parler d’une voix spectrale : « -Venez à moi mes chéris! » A ce moment,la horde de poupées s'empressa vers la magicienne. « -Venez à moi et regardez ce que votre maîtresse vous offre ! ». Un rire cruel et terriblement aigu s'échappa de sa bouche,qui dessinait un rictus abominable. Soudain, du plafond,se mit à tomber une petite fille, gesticulant et hurlant, qui comme un vulgaire jouet, fut jetée dans l’armée de poupées qui se referma instinctivement sur elle,affamée. Glacée d’effroi,Cassandre comprit alors pourquoi certains enfants n’étaient pas entièrement transformés,ils servaient de garde-manger à ces monstres!Horrifiée, elle entendait la déglutition des monstres qui s'alimentaient,les os de la fillette se briser ainsi que sa voix s'éteindre, devenue à présent chuchotement inaudible parmi les ténèbres. D'un même mouvement, les prédateurs, s'écartèrent,enfin rassasiés, du pauvre corps. De celui-ci il ne restait que quelques os translucides,les cheveux et les yeux,globes oculaires vides. « -Ah! s’esclaffa l’atroce vieille femme, vous voilà enfin repues ! ». Complètement désemparée, Cassandre décida d’utiliser une ultime fois son miroir. « -Aide moi à sortir d’ici ! hurla t-elle. - Hélas ! répondit le centaure-chat, je ne peux rien pour toi!Bientôt, tu comprendras l’objet de ton emprisonnement ! Je suis prisonnier de cette forme après avoir été ensorcelé par cette affreuse mégère qui fut dans un autre temps ma propre mère! J’ai pensé à tort que tu arriverais à briser tous ses maléfices mais elle est trop puissante et cruelle ! Adieu ma fille,peut-être nous reverrons nous un jour ! ». L’image disparut brutalement et le miroir se fissura en de multiples morceaux qui tombèrent à ses pieds. A ce moment précis,la méchante femme se retourna : elle était anormalement maigre, son teint était cireux,sa peau,ridée. Elle portait une robe,amas de tissus hideux. Sa bouche, fine et immaculée, laissait entrevoir un rictus barbare.Ce portrait inhumain était encadré par une chevelure fine anthracite,petit nuage gris annonciateur d'une accalmie. Ses yeux, pareils à ceux d'un rapace, étaient d'une couleur jaunâtre et des ridules profondes,pareilles aux affluents d'une petite rivière,se formaient aux coins de ses yeux dénués de cils.Malgré son visage déformé par la haine et son rire dément, elle la reconnue;sa grand-mère se tenait devant elle,lui soufflant son haleine fétide au visage. «-Ma chère Cassandre, quel plaisir de te revoir! L'épopée n'a pas été trop difficile ? -Mais grand-mère,c'est impossible!Je suis votre petite-fille ! Pourquoi tant de haine et d’atrocités? -Laisse-moi t’expliquer, mon chou. Tout d’abord le répugnant hybride que tu as vu dans mon miroir n'est autre que ton imbécile de père; sache qu’il fut un valeureux combattant parti aux confins de la terre pour combattre des monstres sanguinaires et délivrer des populations.Je l’admirais tant! Mais pour le remercier de les avoir sauvées,ces populations lui offrirent une fortune monumentale composée de bijoux, argent et pièces d’or qu’il pouvait,grâce à certains maléfices,renouveler à volonté.Mais il obtint surtout une puissance magique qui le rendait invincible.Puis il se maria avec cette idiote d'elfe dont je me sus débarrassée. Mais là n'est pas la question. Lorsqu’il revint,il me fit part de toutes ces merveilles et attisa je dois te le dire, ma cupidité, moi qui simple sorcière par ma grand-mère,n’avait que des dons relativement inutiles, pour être honnête. Etant sa mère,il ne se douta pas de mon envie,et m’expliqua qu’il te lèguerait tout à ta majorité pour que le charme ne soit jamais rompu et que ta fortune soit faite. Il m’expliqua aussi que sa seule faiblesse serait de s’endormir mais qu’un puissant sortilège donné par ses nouveaux alliés l'en empêchait. Après de multiples tentatives et appelant toutes les forces des puissances du mal,je réussis à mettre au point un violent somnifère qui l’endormit sur le champ.Mais tout de même, j'étais sa mère ! Alors, dans ma grande mansuétude, je décidai de le transformer en l'être informe qu'il est. Je dois me débarrasser de toi,l’unique et dernière descendante et héritière de cette lignée tragique. Bouche bée Cassandre l’écouta, paralysée par la peur,mais surtout par l’incompréhension des actes de son aïeule ;cette dernière continua : «-La cupidité est une affaire de famille dirait-on, tu t'es laissée berner par l’appât du gain, crois-tu que si tu n’étais pas ma petite-fille, je t’aurais laissé pénétrer dans mon antre ? Cruelle erreur ! Les autres villageois que tu as rencontré étaient terrifiés car en contournant l’édifice,ils sont tombés sur l’amoncellement de petits cadavres qui servent de nourriture à mes chères poupées, tous démembrés et dévorés; muets à jamais ils sont frappés des visions dont-ils ont été témoins ,ainsi je m’attache leur silence à jamais.Le silence est d'or,non ? Et de nouveau son rire démoniaque retentit dans le silence loquace de leur entrevue. -Mais à quoi te servent toutes ces miniatures ? Pourquoi tant de folie et d'horreur ? -Ce sont mes créations, mes enfants,invincibles et disciplinés.Avec elles et ma toute grande puissance magique, j’asservirai tous les endroits même les plus cachés de ce monde, l’Univers qui sait ?Je règnerai sans entraves ni adversaires, je jouirai de mes richesses et ferai ce que je veux! Tu me dis folle ? Mais la folie est le propre de l'homme!Tu sais,grandir c'est quitter le monde merveilleux.Grandis.Cruauté et mensonge sont les fondements ! J’ai d'ailleurs menti à Eléonore en lui faisant miroiter que je la relâcherais si elle te conduisait jusqu’à ma tanière…Ah! La pauvre ingénue, peut être que je la prendrai dans mon armée pour service rendu! De nouveau son rire atroce se répandit en cascades. « -Maintenant ton heure est arrivée!Fin du voyage tout le monde descend ! -NON! hurla Cassandre, pitié ! » Mais immédiatement, elle sentit son corps s'alourdir,ses membres s’étirer et lui faire mal, tellement mal ! Sa vision se brouilla et sa bouche s’ouvrit soudain : et,bien malgré elle, d'innocents mots ricochèrent dans la salle : « -Bonjour, je m’appelle Cassandre,veux-tu jouer avec moi?». Puis un gigantesque trou noir l’envahit. Elle se réveilla brutalement, en sueur,la gorge sèche et la voix cassée,allongée dans un lit, avec,penché au dessus d'elle,le visage de sa grand-mère qui semblait soucieuse. Elle fit un bond en arrière,hurlant, se protégeant le visage de ses mains,épouvantée par la femme qui se tenait à ses côtés. « -Mais qu’as-tu ? lui demanda cette dernière, les voisins ont accouru pour me quérir à ton chevet car ils entendaient des hurlements venant de la maison ! Es-tu folle ? » Cassandre reprit petit à petit ses esprits et sembla émerger d’un….mauvais rêve!Toute cette épreuve n’était en réalité qu’un monstrueux cauchemar. La preuve en était, elle se tenait dans sa chambre, près de sa grand-mère qui lui semblait tout à fait normale. Soulagée et en pleurs,elle se laissa étreindre par sa grand-mère. «-Allons mon petit de quoi as-tu donc rêvé? Alors, les yeux rougis en raison des chaudes larmes qui y avaient coulé, elle raconta tout :Eléonore, le centaure-chat, les poupées et surtout elle, la sorcière de son songe. «-Allons mon enfant, calme toi, je vais te ramener une bonne soupe car tu me sembles fragile et épuisée. Rendors-toi à présent. » Cassandre ne se le fit pas dire deux fois, son épuisement étant à son comble, elle ne tarda pas à s’endormir d’un profond et paisible sommeil. Dommage, car elle aurait alors pu voir à cet instant précis le visage de son aïeule déformé par un rictus carnassier, ses yeux dardant des braises telle la lave d’un volcan, ses cheveux gris ondulant sous l’emprise d’une quelconque magie,en train de refermer des ses doigts osseux la porte de ce qui n'était plus qu'une cellule de prison..
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| | | seminole
Nombre de messages : 1024 Age : 70 Date d'inscription : 01/05/2008
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 21:44 | |
| Je les lis toutes... et puisqu'elles deviennent "publiques" je me permets de les copier.
En effet, je vais réaliser un livre pour Ehowinn avec reliure fantasy qui regroupera les histoires de celles qui veulent bien. Ce livre ne sera que pour elle, je le précise et étant donné que je veux le relier manuellement, il n'y aura pas d'exemplaire n°2
Ouvrage unique!
Si jamais vous avez des illustrations qui correspondent à votre histoire, merci de me les communiquer par MP.
Il serait intéressant que ceux qui ne veulent pas officialiser leur conte, avertissent (pas besoin de se justifier) ou donne l'autorisation à Ehowinn de me communiquer l'histoire, afin que je puisse l'intégrer dans son livre. | |
| | | Lalaloulou5
Nombre de messages : 100 Date d'inscription : 11/10/2012
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 23:16 | |
| Puki : Naaaaan... T'as tout écrit... Sur un portable ??? O.O Alors là... Quel courage ! Et c'est pas grave hein x3
Seminole : Ça c'est vraiment super ! Vous avez mon autorisation mademoiselle n.n Je vais essayer de faire une illustration :3 | |
| | | pukijenny
Nombre de messages : 133 Age : 39 Date d'inscription : 19/08/2012
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 23:22 | |
| Lalaloulou5: Je fais tout sur mon telephone ! Lhistoire de ma kalhan et le chargement des photos aussi!
Seminole: tu as mon autorisation aussi ,mais reverifie l'orthographe ,inutile de l'imprimer avec des fautes! Cest un tres beau cadeaux que tu lui fait ! Elle le mérite bien ! Juste pour ehowinn et personne dautre !
Dernière édition par pukijenny le Jeu 28 Fév 2013 - 12:04, édité 1 fois | |
| | | Libellune
Nombre de messages : 807 Age : 41 Date d'inscription : 26/05/2010
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! Mer 27 Fév 2013 - 23:57 | |
| Pour ma part, je ne tiens pas à rendre publique mon histoire... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! | |
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| | | | ***Concours pour gagner une Mayfair***Résultat p 18!!! | |
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