De la place des femmes dans la société.

Pour celles qui ont peur dans l'espace public (ou chez elles :s), quelques (bons) cours de self-defense peuvent peut-être aider, au moins à prendre confiance en soi.
J'ai suivi récemment un de ces cours et j'ai trouvé ça vraiment très bien. Ce n'était pas juste un cours d'art martial édulcoré, c'était un stage pratique axé "femme se défendant contre un homme" et donné par des gendarmes, donc qui savent assez exactement de quoi les femmes peuvent être victimes. Le but n'était pas d'apprendre des mouvements techniques mais de prévenir autant que possible l'agression, et si elle intervient, d'avoir les meilleures réactions possibles compte-tenu des circonstances (surprise, stress, peur, infériorité physique...)

Ce qui redonne confiance là-dedans c'est de comprendre notamment que ce n'est pas parce qu'on est un poids plume pas sportive du tout qu'on ne peut rien faire d'efficace face à un homme plus fort - même si les formateurs ne prétendaient pas pour autant qu'on pouvait se sortir de toutes les situations, bien entendu...

Citation :

Non, je ne me sens pas comme une "proie facile", comme un être humain, avec ses vulnérabilités, mais pas comme une proie. Je sais me défendre, j'ai de la voix, j'ai un bon coup de genou (qui fait clac... haha) et de pied. A besoin je peux coller une bonne droite, et si on veut mon sac ou mon portable? Je te le donne bonhomme, je vais pas me battre pour ça hein.

Pour résumer le cours consiste à se mettre dans la peau de Wicka ;D, comprendre qu'on peut fuir, crier, cogner en retour, et que ça peut marcher, même si on n'est pas ceinture noire de krav maga ; bref de se débarrasser de cette étiquette de "proie facile" qu'on se met à nous-mêmes, et qui contribue à nous paralyser le jour où il arrive effectivement quelque chose.

De la place de la femme dans la société  A la maison bien sûr... sinon c'est qu'une sale égoïste.

Je ne suis pas une fan inconditionnelle de G-M. Zimmermann, mais là, elle tombe juste. Si juste...

Quand je pense que ma mère a repris ses études de droit à 38 ans avec un plein temps, trois gosses et un mari qui n'était là que le week-end (et encore) je n'ose même pas imaginer le genre de remarque qu'elle s'est prise dans la tête... 

Ensuite, je ne sais pas si j'ai des amis particulièrement ouverts d'esprit ou si les temps changent mais quand j'ai dit récemment que je voulais reprendre mes études, personne ne m'a dit que je ferais mieux de me caser pour de bon et de me reproduire. (j'attends de pied ferme le ou la première qui me fait une remarque de ce genre.) 


(Bon et bonjour la place de l'homme aussi... les stéréotypes auront notre peau)

Nefisa > personnellement je trouve très très courageux de reprendre les études, surtout quand on a une vie "déjà faite" (je veux dire mariée, enfants, déjà salariée... etc)

N'empêche, j'ai quand même l'impression que les remarques sexistes tendent légèrement à disparaitre (LEGEREMENT, j'ai dit). Je veux dire, dans ma génération, ou celle de ma soeur aînée (24ans), j'ai pas souvenir d'avoir entendu de telles conneries. Bien sûr, toujours les clichés, les petites réflexions type "mais t'as pas peur de sortir seule ?" mais jamais de franc machisme. Nos âges jouent certainement (pas assez d'expérience dans la vie), mais voilà, je préfère croire à une lente évolution des mentalités.

J'aimerais bien pouvoir "ouvrir les yeux" des gens, vous savez, ces gens pour qui tout est normal, pour qui le féminisme rime avec folles, ... N'existe-t-il pas une association, une organisation, un site... Sur lequel on peut partager nos expériences de femmes/fifilles, et en débattre CONSTRUCTIVEMENT ? (non parce qu'il y a rien de pire qu'une discussion entre une féminisme et un homme qui finit sur un "j'ai raison t'as tort rien n'évolue)
Je sais qu'il y a pas mal de blogs qui traitent ces problèmes, le souci c'est qu'on a pas un échange optimal, je veux dire, l'auteur poste son avis, les autres le commentent, mais y'a pas de réel débat quoi..
 
* excessivement confuse dans ses propos & s'en excuse *

Le problème c'est qu'il n'y a pas un féminisme, mais des féminismes, ce qui n'aide pas non plus à faire passer un message clair. 
Il y a des sujets qui divisent les courants féministes, notamment les femens, la journée de la jupe, la slutwalk...

Je pense personnellement qu'il est tout aussi important de discuter avec les non féministes qu'avec des féministes convaincues.
Je discute avec des gens très proches qui ne sont ni féministes, ni égalitaristes en général, et ce ne sont pas des imbéciles ou des gens sans arguments.
Par contre en pointant du doigts certaines "absurdités" (ou horreurs), je fais parfois changer un peu leurs conceptions. Ça me parait plus important qu'on garde un dialogue sur le sujet même la plupart de nos discussions aboutissent sur un désaccord ou des positions figées.

Et sinon vu sur twitter, une petite chose marrante :

https://twitter.com/maellevie/status/327389954302935042/photo/1

Zun > Ouais bon, faire de la pédagogie c'est important mais c'est aussi usant à la longue. Un article ici qui aborde le sujet, et qui va dans ton sens, encore faut-il qu'en face quelqu'un écoute. Autant je comprends quand d'autres féministes critiquent les femen pour leur message confus et leurs amalgames, autant quand c'est des non-féministes j'ai vachement plus de mal, et j'ai un peu envie de leur dire: "et vous, c'est quand que vous avez fait quelque chose pour les droits des femmes (et ceux des êtres humains en général)??"

Ah on est d'accord, discuter avec des têtes de lard c'est pas très constructif.
Mais se retrouver dans un enclos de féministes pour faire du constructif me parait tout aussi peu fructueux.

Qu'on ne soit ni féministe ni égalitariste ne veut pas forcément dire qu'on est bouché à la cire, cela dit. Je le découvre avec des personnes chouettes et pas du tout fermées au dialogue. Ce ne sont pas des personnes qui sont "pour l'inégalité".

Maintenant le discours féministe qui se veut la voix de la vérité absolue, c'est pas mon truc non plus, je le subis avec des féministes avec lesquelles je ne suis pas forcément en symbiose, c'est vraiment pénible.

autant quand c'est des non-féministes j'ai vachement plus de mal, et j'ai un peu envie de leur dire: "et vous, c'est quand que vous avez fait quelque chose pour les droits des femmes (et ceux des êtres humains en général)??"
Ben je suis 200% d'accord avec toi, d'autant que je me suis retenue de le sortir il y a peu de temps et que ça me laisse une boule dans le ventre.
Seulement on fait quoi avec ce sentiment ?
Le sujet (peu importe duquel il s'agissait) a été trop chaud, et moi je sens que comme c'est passionné je me suis mal exprimée.
Résultat la personne a senti ma colère mais pas mon point de vue et la discussion a été close... Malheureusement par moi.

Alors c'est pas facile à gérer, mais comment avancer sans parler avec des gens avec lesquels on n'est pas d'accord...?

Mais bon je le répète, je me frite pas avec des têtes de lard, j'ai une vie très occupée sans ça !

Le truc c'est que, comme le dit Zun, il y a une foule de féminisme. J'aurai presque tendance à dire qu'il y a autant de féminisme différent que de personne luttant pour un ou plusieurs droits. Je ne me considèrent pas comme féministe pour ma part, parce que j'ai pas mal de point de vue différent avec les féministes qu'on peut voir à la tv par exemple. J'ai une féministe dans mon entourage et on se prends souvent le bec à propos de certain sujet...

Sinon, une pub que j'ai bien aimé ........ Mais que je ne trouve plus *continue à chercher ><*

Citation :

Mais se retrouver dans un enclos de féministes pour faire du constructif me parait tout aussi peu fructueux.

Sauf que parfois, même sans faire du "constructif", se retrouver avec des gens qui sont un peu sur la même longueur d'ondes ben ça repose et ça fait du bien au moral.

Ca me fait penser à cet article que j'ai lu sur un auteur de comics qui en devenant père d'une petite fille s'est rendu compte que les histoires qu'il faisait n'étaient pas faites pour elle et à quel point l'industrie des comics était sexiste et qu'il ne voulait pas ça pour elle. Donc c'est bien, le gars reconnait qu'il a eu une prise de conscience et qu'il a évolué, on en peut que s'en réjouir. Mais on a aussi envie de lui dire qu'il aurait pu s'en rendre compte avant et que non, on va pas lui donner un cookie. C'est comme ces députés américains (y'en a 2 ou 3, là) qui vouaient les homos à la damnation éternelle et se battaient furieusement contre les droits des LGBTQ et qui ont complètement retourné leur veste le jour où ils se sont aperçus que qqn de leur famille qu'ils chérissaient était homo. Tout d'un coup, on se retrouve concerné et hop, maintenant que "c'est plus les autres" ça devient miraculeusement un combat valable.
Désolée mais j'ai pas envie de donner une médaille à (ni m'emm... à "éduquer") des gens qui ne "sont pas convaincus" juste parce qu'ils ne font aucun effort d'empathie.

Papillori a écrit:

Je ne me considèrent pas comme féministe pour ma part,

Pap, tu n'es donc pas favorable à l'égalité des droits entre les sexes? Parce que si tu l'es, tu es féministe. C'est pas plus compliqué que ça.

C'est ca le truc Anne-Laure. Je suis favorable, mais prenons par exemple la GPA, la prostitution etc, je ne suis, en general, pas du même avis que les 'féministes'. D'où le fait que je disais qu'il y avait beaucoup de type de féminisme. Et puis j'aime pas trop ce mot. Je préfère dire que je suis Égalitariste.

Si tu "n'aimes pas ce mot" c'est parce que tu ne sais pas ce que c'est. Les féministes font avancer les droits des femmes et des hommes. Renseigne-toi et tu verras que l'égalitarisme (ou l'humanisme) c'est un "mot d'excuse" donné par les gens qui ont peur du féminisme, qui est pourtant quelque chose qui ne leur a jamais fait le moindre mal.

Ben justement, je me suis renseigné, pas mal, lorsque j'ai fait des recherches sur un sujet précis, et toute les assos que j'ai pu voir/lire, ça allait principalement (pas toujours, certes, mais principalement) dans un sens mais pas dans l'autre... (et l'égalitarisme n'est pas de l'humanisme).

Papillori : Je te renvoie à ce lien ---> http://fvsch.com/notes/2012/feminism/fr
Des nanas féministes à la Florence Foresti (les femmes c'est mieux) c'est pénible, toutes les féministes ne pensent pas que l'inégalité doit être juste inversée.
Les féministes pour moi, et ce à quoi j'adhère, c'est une égalité des droits.
Mais comme le souligne très le rédacteur de ce texte :

Citation :

Et puis il y a le mot lui-même, «féminisme». C’est un mot qui met beaucoup de monde mal à l’aise car ça implique une attention particulière aux droits des femmes.

Papillori a écrit:

C'est ca le truc Anne-Laure. Je suis favorable, mais prenons par exemple la GPA, la prostitution etc, je ne suis, en general, pas du même avis que les 'féministes'.

Lesquelles ? Il n'y a pas consensus sur ces cas comme sur bien d'autres. Il n'y a pas de diplôme de féminisme. Et puis si t'es pas féministe, tu rends ta CB et ton droit de vote.
Le pb avec "humanitariste" ou "égalitariste", c'est qu'encore une fois les femmes sont effacées, balayées sous le tapis. Tous les humains doivent ceci ou cela ? Oui, mais d'abord les hommes cis, blancs, hétéros. Les autres, après, s'il reste des miettes.

Justement, j'ai bien dit dès le départ que pour moi, il y avait plein de féminisme. Et pour moi, justement, égalitariste c'est oublier personne. Enfin bref, j'ai retrouvé ma pub !

Pub Decathlon !

On l'a déjà mis ce lien? Ça fait pas de mal toutes manières de le revoir :

Anita notre idole à tou(te)s qui parle de la représentation du féminisme dans les médias et comment certains veulent faire passer les féministes de tout bord pour des folles hystériques dès qu'elles ouvrent la bouche.

Maintenant, en 2013, c'est honteux de dire qu'on est féministe, je me fais systématiquement traiter de chienne de garde quand je dis à mes commerciaux qu'on ne traite pas ses clientes de "putes" quand elles refusent une vente... C'est très fatigant ;__; (mais "haha, c'est pour rire enfin"). Ce n'est pas honteux, je suis féministe, et je l'assume parfaitement.

Ce qui gêne les féministes dans le mot égalitariste, justement, c'est qu'on englobe un problème spécifique dans un terme générique. Il y a des problèmes spécifiques relatifs aux droits des femmes, et ce n'est pas honteux non plus de les pointer du doigt. On n'appelle pas une personne raciste, homophobe ou sexiste une personne "inégalitariste", bizarrement.