KUMARI : P. II - Chap 3 - Le Quotidien à Kamuk (p. 7)

Bonjour à tous,

Pour une fois, j'ai réussi à respecter le délai raisonnable d'un mois entre deux épisodes ! Il faut dire que le temps maussade était propice aux activités d'intérieur. Le seul hic, c'est que la lumière n'était pas géniale pour faire des photos.

Dans ce nouveau chapitre, nous allons enfin découvrir le fameux jeu qui sert de titre à la première partie du récit. Côté couture, je n'ai fait qu'un nouveau pull pour Sunny. Concernant les accessoires informatiques, j'ai trouvé des manettes de jeu à la taille MSD. Le reste, c'est du photomontage : j'ai eu la chance de dégotter des photos de casques VR pris sous tous les angles !

Quand les héros sont en train de jouer, ils apparaissent sous forme de dessins, style BD : cela permet de faire la différence entre le monde virtuel et la réalité. Nous découvrons en quelque sorte ce qu'ils voient au travers de leur casque VR.

Cette fois-ci, c'est Sunny qui raconte l'histoire. Bonne lecture !

Pour rappel : Mon récit s'adresse à un public adulte.

J'ai un emploi du temps assez chargé à mon école de game designer. Le jeudi après-midi est pratiquement mon seul moment de liberté. J'en profite en général pour faire un tour à mon club de musique. Nous avons répété aujourd'hui une chanson de Muse, l'un de mes groupes préférés. La musique me permet de m'évader de mon quotidien !

J'ai repéré Nathan parmi les participants mais j'essaie d'éviter de le côtoyer. Nikita m'a expliqué ce qui s'est passé entre lui et Belaya et je lui en veux pas mal ! Quand je pense qu'elle s'est jetée dans ses bras et qu'il l'a repoussée ! Je trouve injuste qu'elle court après ce type qui ne l'aime pas alors que je donnerais tout pour qu'elle me voie autrement que comme son ami d'enfance.

A la fin de la séance, alors que je me prépare à partir, Nathan m'interpelle.

- Sunny ! Je peux te parler un instant ?



A contre-cœur, je me retourne vers lui.

- Tout d'abord, je voudrais savoir si tu es juste l'ami de Belaya ou s'il y a autre chose entre vous, commence-t-il, l'air un peu embarrassé.
- En fait, je suis son ami d'enfance, dis-je, en regrettant aussitôt d'avoir été aussi franc.

Nathan semble soulagé et continue :

- J'aimerais que tu me rendes un service. La dernière fois que j'ai vu Belaya, je me suis conduit comme un idiot. J'étais un peu perturbé par des soucis personnels et elle en a fait les frais ! Je voudrais m'excuser auprès d'elle. Pourrais-tu la persuader de me retrouver au Korum Café entre 18H30 et 19H ?



- Ecoute, je ne sais pas si elle voudra te voir, elle m'a l'air un peu remontée contre toi !

Juste à ce moment, mon mobile sonne : c'est Nikita qui me demande de la rejoindre chez Belaya pour que je donne mon avis sur un jeu vidéo.



Je trouve la requête un peu étrange, mais réponds que j'arrive rapidement.

- Ça tombe bien, dis-je à Nathan, je dois aller chez Belaya. Je lui transmettrai ton message mais je ne te promets rien !
- Merci mon ami ! s'exclame-t-il avec un grand sourire.

"Je ne suis pas ton ami ! pensé-je en moi-même. Tu t'es vraiment adressé à la mauvaise personne : je ne compte rien dire à Belaya. Il n'est pas question que je t'aide à renouer avec elle ! "

Intrigué par le coup de fil de ma sœur, je me dépêche d'aller chez Belaya où les deux filles m'apprennent tout d'abord le départ inopiné de Gala et me font lire sa lettre d'adieu.



Je suis stupéfait et scandalisé par la façon dont Gala a abandonné Belaya sans même prendre la peine de parler avec elle ! Même si elle minimise son désarroi, je la connais suffisamment pour constater qu'elle est perturbée par cette nouvelle.

Je la prends dans mes bras pour la consoler et j'avoue que cette triste occasion me donne l'opportunité de la serrer contre moi sans qu'elle s'en offusque !

Je m'intéresse ensuite à la véritable raison de ma présence ici.

- Alors, c'est quoi cette histoire de jeu vidéo ? C'est celui dont Gala parle à la fin de sa lettre ?
- Exactement ! répond Nikita. Viens, nous allons te le montrer.

Je découvre avec étonnement le matériel déposé sur la table : une console, des casques de VR et des manettes de contrôle.

- C'est censé avoir appartenu à tes parents ? demandé-je à Belaya.
- C'est Gala qui le dit mais moi, je ne m'en souviens pas du tout.



J'observe la console qui m'a l'air assez évoluée mais ne trouve aucune marque à part une inscription écrite avec des caractères bizarres, inconnus de moi en tous cas.

- C'est surprenant, il n'existe pour l'instant que deux fabricants de consoles VR : Playstation et Nintendo, et apparemment ce matériel n'appartient à aucune marque connue. De plus avant 2016, la VR n'était pas vraiment accessible au grand public. Cela m'étonne que tes parents aient pu posséder ce genre de matériel, à moins que l'un d'eux travaillait dans l'informatique ?
- Je ne crois pas…répond en hésitant Belaya. Peut-être un de leurs amis…



Je suis toujours très étonné qu'elle ne soit pas fichue de donner la profession de ses parents ! Mais bon, je n'insiste pas, ce n'est pas un fait nouveau chez elle.

- Vous avez essayé de la mettre en route ?
- Non, on t'attendait, répond Nikita.

Je branche la console, repère le bouton on/off et appuie dessus. La machine se met en route avec quelques cliquetis et grésillements. Une voix synthétique féminine finit par résonner.

- Bienvenue sur le jeu Kumari ! Pour être habilité à participer, veuillez procéder au test ADN en introduisant votre main dans l'emplacement prévu à cet effet.

Cette déclaration me fait exploser de rire.

- Un test ADN, rien que ça ! m'exclamé-je. C'est de la pure science-fiction et du grand n'importe quoi !

Je repère néanmoins, sur le devant de la console, une ouverture rectangulaire pouvant laisser passer une main. Par bravade, j'y introduis ma main droite et la retire aussitôt en sentant une piqûre sur mon majeur.



- La vache ! J'ai été piqué !

Je regarde, stupéfait, la petite goutte de sang qui perle au bout de mon doigt. Les filles m'observent, inquiètes.



- Vous avez échoué au test, m'annonce la machine de sa voix métallique.
- Et si j'essayais, moi ? propose Belaya.
- C'est peut-être dangereux, objecte Nikita.
- Bah, ce n'est qu'une petite piqûre ! dis-je en haussant les épaules. Je ne la sens déjà plus.

Belaya enfonce sa main dans l'ouverture d'un air décidé et sursaute légèrement en ressentant la piqûre. Peu après, la console se remet à parler :

- Félicitations Damaris, tu as réussi le test ! Bienvenue à Kumari !



J'ai l'impression que ma mâchoire va se décrocher comme dans les dessins animés, tellement je suis sidéré !

- Tu peux convier au jeu jusqu'à trois invités, ajoute la machine.

Ben, oui forcément, il y a quatre casques VR ! Ensuite, la console demande aux "invités" d'enregistrer leur ADN : décidément, c'est une obsession ! Nous devons enfin, chacun à notre tour, nous placer devant la caméra pour qu'elle enregistre nos visages en vue de créer nos avatars.

Une fois toutes ces formalités accomplies, nous enfilons nos casques VR et prenons en main les manettes de contrôle.

Dans un premier temps, nous exécutons un tutoriel pour nous familiariser avec les commandes du jeu : comment se déplacer et interagir avec l'environnement. Ensuite, nous sommes invités à nous rendre dans un bâtiment appelé le pavillon de chasse. La voix que j'ai surnommée "Domina" (maîtresse en latin) nous explique que pour entrer dans le jeu, il faut déposer virtuellement nos casques VR sur la table qui se trouve dans le pavillon et logiquement les reprendre pour quitter le jeu. "Pourquoi pas ? pensé-je, c'est une règle comme une autre ! "



Nos avatars se retrouvent donc délivrés de leurs casques. Domina nous invite à commencer notre exploration.
Nous sortons du pavillon pour nous enfoncer dans une forêt dense ou plutôt une jungle de type tropicale.

- C'est quoi le but du jeu ? demande Nikita.
- Aucune idée : cette chère Domina ne nous l'a pas révélé, rétorqué-je.
- Peut-être que nous le découvrirons en progressant dans le jeu, suggère Belaya.

Je regarde autour de moi et m'étonne de la qualité du monde virtuel créé. Le champ de vision ou FOV (Field of Vision) pour les initiés est vraiment large. Je ne vois même pas la bordure noire qui classiquement le délimite et le distingue de la vraie vision. Le casque suit parfaitement les mouvements de ma tête, ce qui me donne l'impression d'être vraiment immergé dans le paysage.



- C'est extraordinaire ! s'exclame Belaya en regardant de tous les côtés.

Son avatar ainsi que celui de Nikita sont vraiment réussis mis à part un petit look bande dessinée. Nous avançons parmi une végétation luxuriante où dominent toutes les nuances de vert éclairées de temps à autre par les taches de couleurs vives des fleurs aux formes étranges. De temps en temps, un petit animal coupe furtivement notre route sans que nous ayons le temps de vraiment l'observer. Des piailleries d'oiseaux, des feulements et des glapissements forment un fond sonore insolite et impressionnant pour nos oreilles de citadins.

- Je ne me sens pas très à l'aise, se plaint Nikita.

Un mugissement nous interpelle. Nikita lève la tête et pousse un cri. Un énorme animal du style dinosaure nous observe tout en broutant la cime d'un arbre.



- Cette fois-ci, on s'en va ! s'écrit-elle d'une voix chevrotante.
- Nikita, tu n'as rien à craindre, tout est virtuel ici ! dis-je en tentant de la rassurer.
- N'empêche ! Je trouve que pour une première fois nous sommes restés assez longtemps !
- Nikita a raison, nous reviendrons une autre fois ! insiste Belaya.
- O.K les filles, je ne savais pas que vous étiez si impressionnables ! Allons-y !

Nous avons un peu de mal à retrouver le pavillon de chasse parmi toute cette végétation. Nous devons rebrousser chemin à deux reprises. Heureusement, Belaya reconnaît un rocher percé en son milieu se trouvant au début de l'embranchement qui nous mène enfin à notre destination.



Nous remettons nos casques VR et la voix de Domina nous annonce que la partie est terminée. Elle nous propose d'enregistrer la partie, ce que nous validons.

Nous sommes tous les trois un peu perplexes après cette première expérience Mais notre curiosité est excitée.
Nous nous promettons d'y rejouer prochainement.

Je prends en photo la console et les casques sous tous les angles. J'essaierai de rechercher quelle est leur provenance.



Je jette un coup d'œil discret à l'heure sur mon smartphone : 19 heures ! Je me dis que Nathan est probablement en train de quitter le Korum Café après avoir attendu en vain Belaya. J'avoue que j'ai un léger remords de l'avoir berné mais c'est pour le bien de Belaya ! Et puis, plus rien maintenant ne s'oppose à ce que je tente à nouveau de la séduire.

Nikita propose à Belaya de passer la soirée et la nuit chez nous.

- Tu ne peux pas rester seule pour cette première nuit sans Gala, sans compter qu'Irina nous en voudra de ne pas t'avoir ramenée avec nous !



Après avoir un peu protesté pour la forme, Belaya se laisse convaincre de nous accompagner chez nous.

Dès notre arrivée, Irina la serre longuement dans ses bras : c'est la meilleure des consolatrices !



- Tu iras dormir dans la chambre de Nikita comme au bon vieux temps ! Tu sais qu'il y a toujours un lit qui t'attend, dit Irina mais avant, j'ai préparé un bortsch comme tu l'aimes avec des petits pirojkis à la viande.

Je suis heureux que Belaya soit avec nous ce soir ! Je voudrais avoir à nouveau douze ans et installer mon matelas par terre entre les lits des filles ! Mais, hélas, je suis trop vieux pour ça maintenant !

(A suivre)

Musique : Dead Can Dance " Yulunga "




Casting :

- Sunny Dorokhine : Saint (Dollshe Craft Fashion Maxi 18 M)
- Nathan Bellamy : Arsene Fashion Maxi 18M (Dollshe Craft)
- Damaris Farnell : Diana Fashion Maxi 16F (Dollshe Craft)
- Nikita Dorokhine : Adalgisa (Ruby Dolls – Elena Kokorina)
- Irina Khalski : Jo Bessonova Basic (Joe Tai Dolls)