KUMARI : P. II - Chap 3 - Le Quotidien à Kamuk (p. 7)

Bonjour à tous,

Voici déjà le dernier chapitre de la première partie de mon récit ! J'ai fait pas mal de couture pour mes personnages : c'est toujours ce qui prend le plus de temps ! La météo n'était pas au top quand j'ai pris mes photos mais j'espère que cela ne se verra pas trop !

Cet épisode est en quelque sorte une étape charnière entre deux mondes, notre bonne vieille Terre et celui de Kumari. Pour cet épisode, c'est Damaris qui raconte l'histoire.
Bonne lecture !

Pour rappel : Mon récit s'adresse à un public adulte.

P I – CHAPITRE 9
EXPLORATION
Récit de Damaris

Après notre première initiation au jeu "Kumari", nous n'y avons plus touché pendant un certain temps. Nous replongeons chacun dans les études avec le but de réussir notre année. Je ne peux m'empêcher de penser de temps en temps à Nathan mais personne n'a de ses nouvelles. Nikita me dit qu'il a disparu des cours d'anglais et Sunny m'apprend qu'il est aussi absent du club de musique. Même Kimiko, sa copine semble s'être évaporée dans les airs !

Je ressens une vague tristesse qui, avec le temps, s'estompe jusqu'à devenir un simple souvenir nostalgique de ma première expérience amoureuse. L'absence de Gala ne me pèse pas trop car mes amis et leur mère Irina m'entourent de leur affection.

Je vais bientôt fêter mes dix-huit ans et ma majorité. Bien entendu, l'anniversaire se passera chez les Dorokhine mais j'ai demandé une cérémonie intime avec seulement nous quatre.
Irina m'a fait la surprise de m'offrir une jolie robe, plus sexy que celles que j'ai l'habitude de porter : elle me fait paraître plus mature.



Lorsque que j'apparais dans la salle à manger, Nikita applaudit et Sunny siffle d'admiration, ce qui me fait rougir ! Irina qui est une excellente cuisinière, nous a concocté un repas délicieux avec en entrée du vrai caviar russe ! A table, nous parlons de tous les bons souvenirs que nous avons vécus ensemble.



Bien sûr, un délicieux gâteau d'anniversaire termine en beauté le menu de ce soir. Je souffle sur mes bougies tout en me demandant ce que me réservera l'avenir. Je suis quelquefois découragée en pensant aux mystères qui entourent mon existence et avec la disparition de Gala, j'ai perdu tout espoir de les élucider.

Vient l'instant des cadeaux : Nikita m'offre mon parfum préféré : "Alien" de Thierry Mugler qui m'a toujours plu par son originalité et son étrangeté. Quant à Sunny, il m'a choisi un joli collier avec un pendentif cœur, pour me rappeler ses sentiments, je suppose !





Sunny s'empare ensuite de sa guitare pour me chanter un petit air de sa composition.



Pendant qu'il chante, je l'observe et lui reconnais beaucoup de charme ! Je ne trouve plus aussi incongru qu'il puisse être mon amoureux. Cependant, je le connais tellement par cœur que je me demande s'il pourrait encore m'étonner. Ne me manquera-t-il pas cette phase de découverte réciproque que tous les couples connaissent au début de leur relation ? J'ai sûrement une vision trop romanesque de l'amour, mais je ne trouve pas très excitante l'idée de tomber amoureuse de mon ami d'enfance ! Bref, je ne sais pas trop où j'en suis de mes sentiments.



Après l'intermède de mon anniversaire, nous nous sommes remis au travail d'arrache-pied pour préparer nos examens, enfin, tout au moins, moi et Sunny. Nikita est toujours un peu insouciante et réfractaire à tout effort de longue haleine ! Malgré tout, elle arrive tout juste à avoir les points pour passer en deuxième année. Sunny réussit brillamment ses examens et moi, je m'en tire aussi avec les honneurs : mention bien !



Nous voici enfin en vacances ! Cette année, Irina va être absente presque deux mois car elle va visiter sa famille proche et lointaine qui est éparpillée un peu partout en France et en Europe. Elle effectue ce grand périple en moyenne tous les cinq ans. Quand ils étaient enfants, Nikita et Sunny l'accompagnaient mais en grandissant, cela ne les intéresse plus trop. Ils sont trop contents d'avoir l'appartement pour eux tous seuls !

Avant de partir, Irina nous fait toutes sortes de recommandations :

- Soyez raisonnables les enfants pendant mon absence : alimentez-vous sainement, faites de temps en temps un peu de ménage. Faites attention au gaz, ne faites pas exploser l'appart !
- Mamochka ! s'indigne Nikita, pour qui nous prends-tu ?
- Bon, bon, je m'en vais ! dit-elle en nous embrassant tous.



Nous décidons de nous accorder deux semaines de répit avant de commencer nos jobs d'été. Ensuite, Sunny ira trier les colis chez Amazon pendant que Nikita et moi, nous préparerons des hamburgers chez McDo. A vrai dire, je n'ai pas vraiment besoin de travailler, mes parents m'ayant laissé une fortune confortable, mais je n'allais pas partir seule en vacances sans mes amis !

Nous nous souvenons soudain du jeu "Kumari" légué par mes parents. Nous ne l'avons essayé qu'une fois et nous sommes tentés de reprendre notre partie. La console et les casques VR nous attendent sagement dans la chambre de Gala.

- Tu sais que malgré toutes les recherches que j'ai faites, me dit Sunny, je n'ai pas réussi à trouver l'origine de ce jeu ni son fabricant. C'est un vrai mystère !
- Je ne peux pas t'aider sur ce coup-là, dis-je en haussant les épaules. Je l'ai découvert en même temps que vous !

Nous allumons la console et sommes accueillis par la voix métallique de Domina. Nous nous soumettons à l'incontournable test ADN pour être habilités à jouer et enfilons nos casques VR.

Nous nous retrouvons dans le fameux pavillon de chasse où nos avatars se débarrassent de leurs casques. Nous continuons notre exploration de Kumari en choisissant au hasard un chemin qui s'enfonce dans la jungle. Nous sommes toujours émerveillés par l'exubérance de la végétation.

- Nous ne sommes toujours pas au courant du but du jeu, fait remarquer Nikita.
- Oh, regardez ! s'écrie Sunny en désignant au loin ce qui ressemble à un village.
- Enfin, quelque chose de nouveau ! m'exclamé-je. On y va ?



Nous prenons la direction du petit groupe de maisons qui est encore très éloigné. De la fumée s'échappe des cheminées, donc, le village semble habité. Nous progressons d'un bon pas lorsque soudain des phénomènes étranges se produisent. Nous subissons une sorte d'orage sec sans pluie. Des bruits de tonnerre assourdissants nous assaillent. Des espèces d'éclairs zèbrent l'atmosphère et semblent déchirer le paysage.



Nous sommes tous les trois abasourdis et déconcertés par cette violence inattendue. Nikita pousse un cri en se protégeant instinctivement la tête. Quant à moi, je sursaute et trébuche sur une branche morte. Je tombe sur mes genoux. La scène me paraît tellement réaliste que j'ai vraiment l'impression de ressentir la douleur du choc.



- Ça devient n'importe quoi ce jeu ! s'écrie Sunny, énervé. On retourne au pavillon de chasse et on quitte la partie !
Nous rebroussons chemin et au bout d'un moment, la situation se calme. Le tonnerre cesse de gronder et les éclairs disparaissent aussi mystérieusement qu'ils sont apparus.
- C'est peut-être un test, suggéré-je.
- Un test pour quoi ? rétorque Nikita, maussade.
- Eh, bien, tu sais les héros passent des épreuves pour prouver leur courage. Cela doit faire partie du scénario du jeu.
- C'est possible, concède Sunny, mais pour aujourd'hui, j'en ai ma claque !

Arrivés au pavillon de chasse, nous remettons nos masques et sauvegardons la partie.

Retour dans la vraie vie où nous retirons nos casques VR. Nikita fixe tout à coup ma jambe avec un air ébahi.

- Regarde, Belaya, ton genou est écorché et saigne légèrement.

Je constate à mon tour, suivie par Sunny, que mon genou est légèrement entaillé comme si j'étais réellement tombée lors de l'orage.



- Tu as dû te cogner contre un meuble, avance Sunny d'un ton peu assuré.
- C'est sûrement ça ! renchérit Nikita.

En réalité, je crois que nous avons besoin d'une explication rationnelle car toute autre hypothèse serait trop flippante ! Cependant, nous restons tous les trois un peu dubitatifs.

- Qu'est-ce qu'on fait ? demande Nikita. On rejoue encore à ce jeu qui me paraît naze, ou on arrête les frais ?
- On peut essayer une dernière fois demain, propose Sunny, et s'il ne se passe rien de nouveau, on laisse tomber.

Le lendemain matin, après avoir passé une bonne nuit, mes craintes me paraissent ridicules. Kumari, c'est juste un jeu vidéo dont nous ne maîtrisons pas encore bien les règles, rien de plus ! Dans l'après-midi, Nikita et Sunny reviennent chez moi pour jouer peut-être notre dernière partie.

Une fois de plus, nous démarrons du pavillon de chasse et reprenons le même sentier qu'hier.

- Cette fois-ci, nous n'abandonnons pas avant de parvenir au village que nous avons repéré hier, décide Sunny d'un ton volontaire.



Nous marchons assez longtemps mais aucun village n'apparaît au lointain.

- Nous nous sommes peut-être trompés de sentier, suggéré-je.
- Non, dit Nikita. J'avais repéré hier au début du sentier un arbre mort cassé en deux. Il était au même endroit tout à l'heure.

A peine a-t-elle fini de parler que des coups de tonnerre retentissent suivis aussitôt par des éclairs éblouissants.

- Oh, non ! Voilà que cela recommence ! dis-je en me bouchant les oreilles.



L'orage redouble de violence et le paysage nous apparaît de plus en plus tangible et véridique. J'ai même l'impression de sentir des odeurs d'humus et des parfums sucrés de fleurs exotiques.

- Bon, vous savez ce que je pense, dit Sunny. Inutile de retourner au pavillon de chasse, nous allons immédiatement retirer nos casques VR et le jeu s'arrêtera de ce fait.

Nous faisons le geste de retirer nos casques mais nos mains ne rencontrent que du vide : nos casques ont disparu alors que nos avatars les avaient retirés seulement dans le monde virtuel.



Dans l'affolement provoqué par l'orage, je ne me suis même pas aperçue que je ne sentais plus mon casque sur ma tête. Je n'ai plus ma manette de contrôle non plus. Nous nous regardons tous les trois avec consternation.

- Je ne comprends rien à ce qui se passe ! avoue Sunny d'une voix inquiète. Essayons tout de même de retourner au pavillon de chasse.

Nous cheminons dans un monde qui est à n'en pas douter bien réel. Une atmosphère moite et humide nous fait bientôt transpirer. A force de marcher sur un sol détrempé, mes chaussures s'imbibent d'eau. Nous parlons peu car cette situation étrange nous terrorise. Je commence à avoir soif et faim. J'ai besoin d'être rassurée et glisse ma main dans celle de Sunny. Il me regarde avec un faible sourire.



Nous sommes complètement désorientés et ne parvenons pas à retrouver le pavillon de chasse. De plus, le jour commence à décliner.

- Je suis épuisée ! se plaint Nikita.

Nous décidons de nous arrêter et de nous asseoir au pied d'un grand arbre.

- J'ai vu une fois un vieux film, raconte Sunny, où un type se retrouvait prisonnier pendant des années d'un jeu appelé Jumanji. Mais c'était une fiction, je ne peux pas croire qu'il nous arrive la même chose !



- Je suis désolée, dis-je au bord des larmes, tout ce qui nous arrive est de ma faute !
- Ne dis pas des bêtises ! s'exclame Nikita. Tu ne pouvais pas savoir ! C'est de notre faute à nous tous, nous n'aurions pas dû rejouer après la séance désastreuse d'hier.
- Bon, arrêtons avec les "mea culpa" ! intervient Sunny. Je propose que nous essayions de dormir un peu, nous y verrons plus clair demain, enfin, j'espère !

Nous nous allongeons sur le sol humide, mais peu importe, nous sommes trop fatigués pour y faire attention. Nikita et moi, nous nous pelotonnons toutes deux contre Sunny comme s'il était capable de nous protéger, alors qu'il est probablement aussi désemparé que nous.



Je ne m'endors pas de suite alors que Sunny et Nikita sont tombés comme des masses de plomb. Je lève mes yeux au ciel et m'émerveille des milliers d'étoiles qui brillent comme des diamants sur le velours de la nuit. C'est alors que je remarque, sidérée, deux globes lumineux dans le firmament : deux lunes, l'une gigantesque et rouge, l'autre, plus petite et jaune. Mais dans quel endroit avons-nous été transportés ?



J'ai presque envie de réveiller mes compagnons pour leur faire part de ma découverte mais le sommeil me rattrape et mes yeux se ferment malgré moi.

Fin de la Partie I
(A suivre)


Musique :



Casting :
- Sunny Dorokhine : Saint (Dollshe Craft Fashion Maxi 18 M)
- Damaris Farnell : Diana Fashion Maxi 16F (Dollshe Craft)
- Nikita Dorokhine : Adalgisa (Ruby Dolls – Elena Kokorina)
- Irina Khalski : Jo Bessonova Basic (Joe Tai Dolls)


Je tiens à remercier tous ceux qui ont lu jusqu'ici mon récit et plus spécialement ceux qui ont eu la gentillesse de poster des commentaires. C'est toujours intéressant pour moi de connaître votre ressenti, qu'il soit positif ou négatif !

J'ai commencé à préparer et à rédiger la seconde partie de l'histoire mais il y aura peut-être un intervalle un peu plus long pour le prochain épisode. Patience, donc !

A bientôt !