KUMARI : P. II - Chap 3 - Le Quotidien à Kamuk (p. 7)

Bonjour à tous,

J'ai l'impression d'avoir atteint ma vitesse de croisière qui consiste en un épisode tous les deux mois environ ! Ce n'est pas très performant, mais j'espère que vous ne m'en voudrez pas !

Pour ce chapitre, j'ai eu encore de la couture à faire. C'est l'inconvénient quand on situe le récit sur une autre planète et qu'on ne peut pas utiliser les habits de tous les jours !
La deuxième difficulté, c'est d'arriver à créer des animaux et végétaux aliens. Je n'ai hélas pas d'infographiste à mon service pour convertir en images mes créations imaginaires ! J'ai donc utilisé les moyens du bord. Je me suis un peu servi de l'IA, j'ai bidouillé les couleurs avec mon logiciel de retouche-photos, j'ai fait du modelage ! Soyez indulgents pour le résultat un peu "artisanal" !

Dernière difficulté : dans l'annexe, j'ai voulu insérer de l'écriture kumarienne (en fait, des dessins), ce qui est possible sur Word mais pas sur le forum. La seule solution que j'ai trouvée, c'est de convertir en JEPG les parties du texte comportant des caractères kumariens.

Je ne vous ennuie plus avec les péripéties du making-of et vous laisse lire cet épisode qui vous familiarise un peu avec le monde de Kumari. En spoiler, vous trouverez une annexe d'informations sur Kumari.

Pour rappel : Mon récit s'adresse à un public adulte.

Annexe 2 : Division du temps & Climat sur Kumari:

CHAPITRE 3
LE QUOTIDIEN A KAMUK
Récit de Damaris


J'émerge du sommeil peu à peu mais garde les yeux fermés. Il fait un peu chaud et j'entends des oiseaux chanter. J'ouvre les yeux et faillis tomber de mon lit étroit. Je m'assis brusquement, affolée : je ne reconnais pas ma chambre.

- Tu as fait un cauchemar ? grommelle Nikita qui vient de se réveiller dans le lit voisin du mien.

Brusquement, tout me revient : nous sommes dans une cabane à outils transformée sommairement en chambre, au milieu d'une forêt sans fin, sur une planète inconnue ! Voilà plus d'une semaine que nous vivons à Kamuk. J'ai l'impression d'être revenue deux siècles en arrière !



Nikita et moi faisons une toilette rapide en versant un broc d'eau dans une bassine. Puis nous enfilons nos habits et rejoignons la maison de Yarik et Nizana. Nous poussons la porte de la pièce principale qui sert à la fois de cuisine et de salle à manger.

Le couple a trois enfants : un adolescent de treize ans, Waro, peu bavard, une fillette de dix ans, Kana, et la dernière, Gazi, deux ans seulement. Ils nous disent bonjour timidement ainsi que Marilis, la servante de Nizana qui sert aussi de nounou à Gazi.



Les repas se font souvent en deux services : d'abord les enfants et Marilis qui les aide à se servir, ensuite Yarik, Nizana et nous trois. Comme prévu, Sunny mange avec nous tous les jours et d'ailleurs, il vient de faire son entrée en saluant tout le monde. Kana lui fait un beau sourire, j'ai l'impression qu'elle est tombée sous le charme de l'étranger blond, un peu bizarre !



Une infusion de tuzi attend sur un coin du poêle et dégage une odeur de malt caramélisé : c'est le café des kumariens, préparé à partir du noyau broyé et torréfié du fruit du même nom. Comme chaque matin, Nizana nous prépare son infâme bouillie faite avec de l'eau, de la farine de baxin (une légumineuse riche en protéines, séchée et réduite en poudre) et un peu de miel (issu de fourmis et non d'abeilles !).



Nous nous mettons à table et Nizana nous donne le programme de la journée.

- Ce matin, il faudrait aller chercher du bois pour le poêle. Vous prendrez la charrette et le bashido (sorte de bœuf souvent utilisé à la campagne pour tirer de lourdes charges).
- Si tu n'es pas occupé, Sunny, dit Yarik, tu pourrais aider les filles.
- Oui, bien sûr, répond celui-ci.

Je suis soulagée qu'il vienne avec nous, car ni moi ni Nikita ne maîtrisons bien le bashido qui est un animal placide et résistant, mais têtu et désobéissant.

- Ensuite, cet après-midi, continue Nizana, nous nous occuperons du jardin potager.



Nous vivons le genre de vie proche de la nature dont rêvent certains bobos écologistes fatigués du monde moderne, mais s'ils étaient vraiment confrontés aux contraintes quotidiennes que cela implique, ils retourneraient vite à la civilisation ! Pas d'appareil électroménager pour alléger les tâches domestiques, pas de supermarchés où faire ses courses. Si tu as faim, il faut chasser, cultiver ton potager ou faire des cueillettes en forêt. Je ne parle même pas des éléments de confort plus basiques comme l'eau courante, le tout-à-l'égout, ou les toilettes à l'intérieur de la maison !

Pour que nous puissions effectuer la corvée de ramassage de bois, Yarik nous aide à atteler le bashido à la charrette. C'est une sorte de bœuf à longs poils et à grandes cornes. Que dire de plus ? Il sent mauvais et n'obéit pas volontiers !



Pour l'instant, l'animal ne veut pas démarrer. Nikita l'exhorte de sa voix la plus autoritaire pendant que Sunny tire sur les rênes. Yarik finit par le faire avancer en poussant un "yaaah !" tonitruant.

Il n'y a pas vraiment de chemin tracé dans la forêt de Pukosi. Le passage se fait naturellement là où les arbres sont moins denses. Après dix minutes de trajet sinueux, nous nous arrêtons dans une petite clairière. Nous commençons à ramasser les branches tombées en les choisissant les plus sèches possible. Nous déposons ensuite le bois sur la plate-forme arrière de la charrette.



Nous devons souvent chasser de la main les insectes qui pullulent dans la forêt et nous prennent pour leur nourriture. C'est un juste retour des choses car les kumariens sont volontiers entomophages et inscrivent à leur menu toutes sortes d'insectes peu ragoûtants à nos yeux.

Estimant que nous avons une provision suffisante de bois, nous nous installons sur le véhicule et Sunny essaie de se faire obéir du bashido en imitant le "Yaaah" de Yarik. Cela a l'air de fonctionner car l'animal se met en marche, mais il se venge en lâchant un gaz pestilentiel !

Au retour, nous montrons fièrement notre chargement à Yarik qui l'inspecte et remarque, mais sans nous faire de reproches :

- Vous avez ramassé pas mal de bois qui dégagent des substances toxiques en brûlant tels que le wexa qui est strié de rouge et le tudi qui est verdâtre. D'une manière générale, évitez de ramasser des bois colorés.



Super ! Le tiers de notre récolte est à jeter ! Nikita et moi trouvions que ces bois avaient de si jolies couleurs !

Après ce demi-échec de la corvée de bois, Sunny rejoint sa cabane pour étudier avec Walin les plantes médicinales pendant que nous allons travailler au jardin potager avec Nizana.

Il n'y a pas de saisons à proprement parler sur l'île-continent de Nirmala située dans une zone tropicale de Kumari. Grosso-modo, l'année est partagée entre deux périodes, l'une humide et chaude, l'autre sèche et plus fraîche. Nous sommes au mois de yakase, en pleine saison chaude. La terre d'origine volcanique est fertile et permet de faire pousser toutes sortes de légumes dans le jardin de Nizana.



Il y pousse des légumes-fruits, des légumes-racines et des légumes-feuilles. Parmi les légumes poussant sous terre, il y a le duke, une sorte d'igname dont la chair farineuse est d'un ravissant rose fuchsia et le pido, une carotte vert pâle au goût acidulé qui se mange en crudité. Parmi les légumes-fruits, le shuya est un genre de tomate mais pourvue d'un noyau. Toutes sortes de salades et d'herbes, certaines avec des couleurs surprenantes (violet, bleu, orange…), croissent en désordre dans l'enclos.



A notre retour du jardin, nous trouvons Yarik en train de parler avec Sunny.

- Puisque vous êtes tous les trois présents, dit-il en se tournant vers nous, je vous annonce que nous allons organiser une cérémonie en votre honneur. C'est en quelque sorte une cérémonie d'adoption. Cela signifie que vous faites beaucoup d'efforts pour vous adapter à la vie du village et que nous avons bon espoir que vous arriverez à vous intégrer à notre société. Pour cela, nous vous donnerons un nouveau nom kumarien et nous ne vous poserons plus de questions sur votre planète d'origine. Considérez que vous commencez une seconde vie !
- Merci Yarik et Nizana, répond Sunny. Nous vous sommes reconnaissants de nous avoir reçus aussi généreusement. Nous tâcherons de ne pas décevoir votre confiance et assisterons avec plaisir à cette cérémonie.



Yarik disparaît deux minutes dans une pièce et réapparaît avec dans les mains une drôle de guitare ronde.

- Puisqu'il paraît que tu es un peu musicien, je t'offre cet okira. J'y jouais quand j'étais jeune, mais je n'y touche plus depuis des années. Tu pourras t'exercer et j'espère que nous aurons une chanson lors de la fête d'adoption.
- Merci ! dit Sunny avec un grand sourire. Je ne te promets pas d'arriver à m'en servir mais je m'y efforcerai en tous cas !

Quelques jours après, pratiquement tout le village aide à préparer la cérémonie d'adoption. De grandes tables sont dressées en plein air. Les femmes s'activent dans les cuisines pour préparer toutes sortes de plats à base d'ingrédients que nous trouvons parfois bizarres !

J'aide Nizana à préparer des brochettes de dako, sorte de gros lézard pouvant mesurer jusqu'à 1,50 m de long et qu'on trouve abondamment à Pukosi. J'en ai déjà goûté et je trouve cette viande délicieuse, rappelant un peu la chair ferme de la lotte.



Sunny aide Marilis à préparer des fritures de duduk qui sont des vers de couleur bleu pâle vivant dans les souches d'arbres morts. Je souris en le regardant couper leur tête d'un air dégoûté avant de les jeter dans une assiette de farine de baxin. Marilis se charge ensuite de les jeter dans un bain d'huile bouillante.



Nikita pendant ce temps prépare une ravissante salade de welak aux feuilles frisées violettes parsemée de fleurs de mizone bleues au parfum épicé.



Nous nous préparons ensuite pour la cérémonie. Les femmes ont mis leur plus belle robe et sont coiffées d'une couronne de fleurs. Tout le village est présent, ce qui représente seulement une centaine de personnes. Tout le monde nous observe avec curiosité ce qui nous intimide un peu.
Yarik s'avance et commence à parler :

- Aujourd'hui, nous accueillons officiellement ces trois "égarés" qui ont trouvé le chemin de notre communauté. Ils feront désormais parties de Kamuk au même titre que vous tous.
Je vous demande de leur souhaiter la bienvenue.

La petite assemblée prononce le mot " azilo " qui signifie à la fois bonjour et bienvenue, pas tout à fait en cœur, mais l'intention y est !



Yarik s'avance ensuite devant chacun de nous afin de nous annoncer le nom kumarien qui sera désormais le nôtre.

- Sunny, tu t'appelleras désormais Bixi. C'est un petit oiseau au chant très mélodieux.
Nikita, tu t'appelleras Dewin (feu-follet en kumarien). Tu imagines pourquoi ? ajoute-t-il en souriant.
Quant à toi, Damaris, ce sera Askia (étoile en kumarien), à cause de l'éclat de tes cheveux blancs.

Après ce cérémonial, tout le monde est invité à se régaler des nombreux mets préparés par la famille de Yarik mais aussi par de nombreux villageois. Le dogo (sorte de bière acidulée) coule à flots ! Chacun vient nous voir tour à tour, pour nous dire un petit mot de bienvenue, ou simplement pour nous observer de près avec curiosité.



Sunny, peut-être stimulé par la bière, improvise une petite chanson en s'accompagnant avec l'okira offert par Yarik.



Les villageois ont l'air d'apprécier, bien que ce soit une chanson en anglais, incompréhensible pour eux. Je remarque que Walin, l'herboriste regarde Sunny avec un air d'adoration qui m'agace un peu, ce qui me fait dire un peu méchamment :

- Cette idiote semble complètement entichée de Sunny !
- Tu n'es quand même pas jalouse ? rétorque Nikita en gloussant. Je te signale que tu n'as pas voulu de mon frère, alors que j'aurais été la meilleure des belles-sœurs !
- Arrête de m'embêter, Nikita ! dis-je d'un air ronchon.
- Dewin, s'il te plaît, c'est mon nouveau nom ! Zut ! Il va falloir que je m'y habitue !



Après sa chanson, Sunny nous rejoint.

- Alors les filles, que pensez-vous de ma prestation ? demande-t-il.
- Superbe ! répondons-nous en cœur.
- Guérisseur-chanteur, c'est original ! renchérit Nikita.

Sunny se met à rire et reprend plus sérieusement :

- Cette cérémonie était très sympa, mais en même temps un peu flippante ! Le fait d'être adoptés par ce village signifie plus ou moins qu'il y a de moins en moins d'espoir qu'on retrouve un jour notre Terre.
- C'est vrai, c'est aussi mon impression, dis-je en frissonnant un peu.
- Qu'on le veuille ou pas, conclue Nikita, notre foyer se trouve maintenant sur Kumari !



Le soir est tombé et nous regardons, pensifs, les deux lunes de Kumari qui brillent dans le ciel étoilé.

(A suivre)

Musique :



Casting :

- Damaris Farnell : Diana Fashion Maxi 16F (Dollshe Craft)
- Nikita Dorokhine : Adalgisa (Ruby Dolls – Elena Kokorina)
- Sunny Dorokhine : Saint (Dollshe Craft Fashion Maxi 18 M)
- Yarik Gilbi : Tonner Aragorn – Strider of the North
- Nizana Gilbi : Tonner Tyler Breathless Sculpt
- Marilis : Horsman Urban Vita Edge
- Waro : Mattel BTS K-Pop Jin
- Kana : Mattel Creatable World
- Gazi : Mattel Toddler
- Walin Koben : Black Sara (Dollmore 16" Fashion Model doll)
- Les habitants de Kamuk : Figurines d'action 1/6e